2h05 - Sortie le 24 avril 2013
Un film de Michel Gondry avec Romain Duris, Audrey Tautou, Omar Sy & Gad Elmaleh
L’histoire surréelle et poétique d’un jeune homme idéaliste et inventif, Colin, qui rencontre Chloé, une jeune femme semblant être l’incarnation d’un blues de Duke Ellington. Leur mariage idyllique tourne à l’amertume quand Chloé tombe malade d’un nénuphar qui grandit dans son poumon. Pour payer ses soins, dans un Paris fantasmatique, Colin doit travailler dans des conditions de plus en plus absurdes, pendant qu’autour d’eux leur appartement se dégrade et que leur groupe d’amis, dont le talentueux Nicolas, et Chick, fanatique du philosophe Jean-Sol Partre, se délite.
Moyenne des Ours : 1,75/5
L'Opinion de Tinette : 1,5/5
Bon on va se mettre d'accord tout de suite : quand un roman n'est pas adaptable, on ne l'adapte pas ! Même si on s'appelle Michel Gondry. J'ai lu ce roman plusieurs fois depuis que je suis ado, sans jamais m'en lasser... Là en quelques minutes, je voulais juste que ça se termine.
Le Mot du Comte : 2/5
Bon on va se mettre d'accord tout de suite : quand un roman n'est pas adaptable, on ne l'adapte pas ! Même si on s'appelle Michel Gondry. J'ai lu ce roman plusieurs fois depuis que je suis ado, sans jamais m'en lasser... Là en quelques minutes, je voulais juste que ça se termine.
Les points positifs quand même... Romain Duris est bon dans son rôle, il incarne pour moi le Colin que j'imaginais. C'est bien le seul. Et évidemment le travail visuel est bon. Bien trop poussé (trop de stop motion, trop de maquettes, trop de tout, qui dégoûtent vite) mais assez réussi. J'ai surtout apprécié le jeu des couleurs et de la lumière qui lui est très subtil.
Sinon... Le roman est déjà surréaliste au possible, mais puisqu'il se forme dans notre imaginaire, tout va bien. Ici on nous impose un monde, un univers impossible à apprécier : on est dans la réalité (Paris aujourd'hui, les travaux au forum des Halles...), dans un Paris passé (avec l'utilisation du Minitel, les machines à écrire, les voitures d'une autre époque) et également dans l'univers crée par Boris Vian (la souris qui vit chez Colin, le nénuphar, Jean Sol Partre...). Ca fait beaucoup, et le spectateur ne peut avoir aucun repère. En dehors de ça, le récit est long... Bien trop long.
Michel Gondry est déjà quelqu'un d'inventif dirons nous, là j'ai l'impression qu'il a trouvé une excuse pour se lâcher totalement. Puisque l'oeuvre de base est surréaliste, allons y, laissons nous aller. Au point de gâcher un si bel écrit...
Une énorme déception.
Le Mot du Comte : 2/5
La première chose qui frappe dans "L'Écume des Jours", c'est (on s'en serait douté) l'immense travail accompli sur les décors et l'imagerie du film. Ceux qui ont lu le livre source reconnaîtront les multiples détails et trouvailles qui sautent aux yeux en permanence. Il y a de vraies belles idées et à peu près tout les effets traditionnels rendus possible par le cinéma y passent : surimpressions, projection, trucages en maquettes, stop motion, etc.
Seulement voilà, cet étalage lourd rend vraiment difficile la pénétration du spectateur dans le récit. Les comédiens ne semblent pas bien impliqués et parfois, ils sonnent faux. On peut également se demander si placer autant de têtes d'affiches était une bonne idée (toutes les stars ici sont bankables -même les mini-rôles, c'est un peu incohérent non?) Du coup, le spectateur n'est pas vraiment mêlé au destin de Colin et Chloé. L'émotion n'afflue pas, car les images bourrées d'éléments poétiques restent à l'état d'image, sans jamais atteindre de vraie profondeur.
Certes, on salue l'effort déployé pour transcrire l'univers de Boris Vian, mais Gondry avait-il encore besoin de démontrer au monde entier qu'il était le roi des bricoleurs? Si un plus grand soin avait été apporté au scénario, s'il l'avait vraiment fait sien (il ne fait sien que l'imaginarium de Vian), nul doute que "L'Écume des Jours" eut atteint sa cible en plein coeur. Parce qu'ici, on s'ennuie gentiment, on s'assoupit lentement. Heureusement que les trouvailles de Gondry permettent de garder un tant soit peu les yeux ouverts. A vrai dire, ces trouvailles frisent ici l'obsession maladive. Gondry étant plus occupé à remplir son cadre d'accessoires qu'à épaissir ses personnages, réduits à l'état d'ombres, de figures creuses.
Ceci étant dit, on retrouve quelques unes des thématiques traitées dans le livre, comme la critique du star-system, qui passe par l'idolâtrie compulsive de Jean-Sol Partre. Cela élève le film (et rentre du coup en cohérence avec le décorum), cette critique trouvant encore son écho aujourd'hui, avec d'autres que le film développent un peu (le regard sur l'Église ou sur la guerre). "L'Écume des Jours" est un très beau geste, mais un geste un peu creux, qui tend à oublier un des éléments les plus importants : ces spectateurs.
un trip de gondry auquel on a du mal à adhérer ma critique
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