mardi 19 novembre 2013

QUAI D'ORSAY

1h53 - Sortie le 6 novembre 2013

Un film de Bertrand Tavernier avec Thierry Lhermitte, Raphaël Personnaz, Niels Arestrup
Alexandre Taillard de Worms est un homme plein de panache qui plait aux femmes et est accessoirement ministre des Affaires Étrangères. Sa crinière argentée posée sur son corps d’athlète légèrement halé est partout, de la tribune des Nations Unies à New-York jusque dans la poudrière de l’Oubanga. Là, il y apostrophe les puissants et invoque les plus grands esprits afin de ramener la paix, calmer les nerveux de la gâchette et justifier son aura de futur prix Nobel de la paix cosmique. Le jeune Arthur Vlaminck, jeune diplômé de l’ENA, est embauché en tant que chargé du “langage” au ministère des Affaires Étrangères. En clair, il doit écrire les discours du ministre ! Mais encore faut-il apprendre à composer avec la susceptibilité et l’entourage du prince, se faire une place entre le directeur de cabinet et les conseillers qui gravitent dans un Quai d’Orsay où le stress, l’ambition et les coups fourrés ne sont pas rares... 

La Moyenne des Ours : 2,7/5

Le point de vue de Pépite : 3/5
"Quai d'Orsay" est une comédie politique réussie ayant su garder l'essence et la structure de la bande dessinée adaptée.
Le langage, voilà ce qui est au centre du dernier film de Bertrand Tavernier. Le langage, ainsi qu'une certaine confusion régnant Quai d'Orsay au Ministère des Affaires Etrangères que Tavernier a souvent su rendre hilarante. Tous les conseillers ont leur avis très arrêtés sur tout et n'importe quoi, la moindre démarche administrative est compliquée à l'absurde et la hiérarchie n'est compréhensible que pour les plus initiés. Le jeune Arthur Vlaminck (Raphaël Personnaz qui convainc en timide et maladroit conseiller, rappelant la fragilité de ces derniers rôles dans Au bonheur des Ogres ou même La Stratégie de la Poussette) est parachuté dans cet univers étrange dans une construction de comédie "hors-bocal" plutôt réussie.
Là où la structure de la bande dessinée originale semble respectée, c'est dans la juxtaposition des scènes, des gags, et des imbroglios politiques. En effet, même s'il y a un fil conducteur (Vlaminck doit composer le discours du ministre pour les Nations Unies), la découverte du lieu, des personnages et des conflits potentiels du Ministère prennent une place majeure, l'objectif principal s'y diluant.
C'est en soi une qualité car on prend bien le temps de nous présenter les personnages, les conflits, etc. Mais en même temps, on peut trouver le temps long. Les personnages sont attachants (tous les comédiens s'intègrent facilement et avec humour dans ces caricatures politiques de bande dessinée), les situations sont cocasses, mais le film aurait gagné en intensité si les enjeux avaient été plus forts. Mention spéciale à la musique, orchestrale et exagérée, qui souligne et renforce l'absurdité et l'humour du film.

La note du Comte : 3,5/5
La note de Juani : 1,5/5

lundi 18 novembre 2013

LES RENCONTRES D'APRÈS MINUIT

1h32 - Sortie le 13 Novembre 2013

Un film de Yann Gonzalez avec Kate Moran, Niels Schneider, Nicolas Maury et Eric Cantona.
Au cœur de la nuit, un jeune couple et leur gouvernante travestie préparent une orgie. Sont attendus La Chienne, La Star, L’Etalon et L’Adolescent.

Le mot du Comte : 1/5
Méprise. "Les Rencontres d’après Minuit", avec ses décors en cartons et sa théâtralité assumée aurait eu sa place en tant que pièce expérimentale au théâtre de la Colline. Sauf que voilà, "Les Rencontres d’après Minuit" est un film, et un mauvais film : maniériste et ridicule, jamais drôle et qui relève plus de l’exercice de style que de proposition de cinéma.
Le film, rencontre entre cinq acteurs dans une grande pièce en carton sortie d’un décor de SF des années 50, n’a tout simplement ni récit, ni véritable progression dramatique. Les personnages sont à peine esquissés et n’existent que par le nom qu’on leur accole, et encore. Car si La Chienne ou l’Étalon proposent des caractéristiques sexuelles (l’obsession puérile de Yann Gonzalez), qu’en est-il de l’Adolescent ?
Le jeu des acteurs est assez insupportable (palme de l’agacement à Nicolas Maury) et oscille entre un sous-jeu permanent (Alain-Fabien Delon) et du surjeu qui ne masque pas grand chose d’autre qu’un manque de confiance et de direction claire (Julie Brémond). Seul Niels Schneider tire son épingle du jeu.
Qui plus est, "Les Rencontres d’après Minuit" se croit drôle et provocant alors qu’il ne l’est pas. Parler cul, parler bite (si possible en plastique) et voir Cantona se prendre un jet en pleine figure, ce n’est pas drôle. Le film exulte une artificialité (décors, dialogues, mise en scène cheap) qui reste, hélas, artificielle.
La seule émotion est transmise par la musique de M83 (avoir un frère compositeur et doué, cela aide), sublime, et non par les images, d’une laideur outrancière, à l’exception des plans de la séquence finale en extérieur.
Ce pot-pourri soi-disant lyrique et soi-disant poétique ne tient que sur ses références, de Bunuel à Maya Deren (le fantôme miroir), Gonzalez ratisse large (du moins chez les initiés). De plus, le film est tellement rempli de symboles qu’on peine à discerner un propos unifié. A abuser du symbole, il perd en symbolisme, pour ne décoller que lors de sa dernière séquence : c’est dommage, sur un film d’une heure et demie.
Car voilà, "Les Rencontres d’après Minuit" est un film de mansarde, communautariste et nombriliste, qui ne semble viser qu’un seul public : celui du Mk2 Beaubourg. Film libre, à rapprocher d'un délire dont on ne comprendrait pas les ficelles (mais encore faut-il en faire quelque chose), "Les Rencontres d’après Minuit" ne sert absolument à rien, si ce n’est à flatter les élans snobs d’une certaine presse et d'une certaine frange de spectateurs.

IL ÉTAIT TEMPS

2h03 - Sortie le 6 Novembre 2013

Un film de Richard Curtis avec Domhnall Gleeson, Rachel McAdams et Bill Nighy
Alors que Tim vient d'avoir 21 ans, il apprend par son père qu'il peut voyager dans le temps.

La Moyenne des Ours : 4/5

Le point de vue de Pépite : 3,5/5
Richard Curtis réussit avec "Il était temps" à mêler le genre de la comédie romantique à une intrigue fantastique, sans jamais perdre l'humour british qui fait le charme de ses films.
Le voyage dans le temps, voilà un sujet que l'on n'attendait pas forcément au détour de la filmographie de Richard Curtis, réalisateur emblématique des comédies romantiques à l'anglaise. Il parvient à l'intégrer à son univers d'une façon si naturelle que l'on finit même par s'en vouloir d'avoir douté de sa place dans sa filmographie. Pas d'effets spéciaux tape-à-l'oeil nous renvoyant à l'expérience de voyage dans le temps, juste un procédé simple : Tim doit se tenir dans le noir (pièce sombre ou armoire), serrer ses poings et penser au jour où il veut retourner. "Il était temps" reste donc une comédie romantique et le fantastique n'est qu'une occurrence narrative, au même titre que le drame qui au détour de l'intrigue principale pointe le bout de son nez lors de scènes d'une justesse infinie.
Les excellents comédiens de Curtis (on retrouve Nighy avec plaisir, comme à chaque film) livrent une interprétation touchante et drôle de leurs personnages confrontés au voyage dans le temps dont est capable Tim.
Malgré le caractère fantastique de l'histoire du film, "Il était temps" nous touche comme si l'on voyait quelque chose de très réaliste et proche de nous, avec son humour british, ses scènes touchantes et parfois tristes. Une belle histoire.

La note du Comte : 4/5
La note de Juani : 4/5
La note de Tinette : 4,5/5

mercredi 13 novembre 2013

CARTEL

1h51 - Sortie le 13 novembre 2013

Un film de Ridley Scott avec Michael Fassbender, Penélope Cruz, Cameron Diaz
La descente aux enfers d’un avocat pénal, attiré par l’excitation, le danger et l’argent facile du trafic de drogues à la frontière américano-mexicaine. Il découvre qu’une décision trop vite prise peut le faire plonger dans une spirale infernale, aux conséquences fatales.

La Moyenne des Ours : 1,1/5

Le point de vue de Pépite : 1/5
Cormac McCarthy s'est consacré à 100% à de l'écriture de dialogues dans le bavard "Cartel" de Ridley Scott, omettant complètement d'écrire une histoire...
Au début de cette mise-en-image de dialogues par Ridley Scott - qui ne brille pas vraiment par sa mise en scène ici, on est plutôt en confiance. Les excellents comédiens qui incarnent les personnages de "Cartel" donnent vie aux grands mots de McCarthy, et l'introduction du film bénéficie de ce plaisir durant cette courte "période de grâce" où le spectateur peut "pardonner" au réalisateur de ne pas avoir tout de suite embrayé sur l'histoire... Mais hélas, cette histoire n'arrive jamais à dépasser le "demi-mot". On comprend bien les enjeux dramatiques, mais ceux-ci sont dilués par des dialogues de plus en plus imposants, et de moins en moins originaux, pertinents et jouissifs. Rapidement, nous observons le ping-pong de grands mots, comme si Bardem et Fassbender se disaient "un tien vaut mieux que deux tu l'auras", "Ah ouais ? Mais, pierre qui mousse n'amasse pas mouse !"... etc. Si on ne sort pas de la salle, c'est qu'au fond on est bien au chaud dans son fauteuil, et qu'on est curieux de voir si quelque chose va finir par arriver. Ce qui n'arrive jamais. Film décevant et bavard qui prouve que de bons dialogues ne sont rien sans histoire et mise en scène. Que Cormac McCarthy et Ridley Scott jettent un coup d'oeil à "Pulp Fiction", qui réussit là où "Cartel" échoue.

Le Mot du Comte : 1/5
Il y a un problème. Il y a un problème avec "Cartel", dernier film de Ridley Scott écrit par Cormac McCarthy, auteur, entre autres, de "No Country for Old Men" (adapté par les frères Coen). Si McCarthy sait écrire des romans, il ne sait certainement pas écrire de scénario. Car celui de "Cartel" est, en terme de dramaturgie, un mystère complet, un exemple parfait d’opacité. On ne comprend pas grand chose aux objectifs des personnages ni à leur machinations : que veulent-ils? que font-ils? Il y a bien là une affaire de drogue, mais elle est rendue si complexe par l’absence d’informations distillées tout au long du film que l’on n’y comprend rien (par exemple, quand les trafiquants récupèrent enfin leur drogue, pourquoi continuent-ils à poursuivre Fassbender et Bardem?).
Par contre, McCarthy a un certain talent pour écrire ses dialogues, ceux-ci sont pleins de belles formules et de bons mots. Sauf qu’au delà de leur caractère anecdotique (l’histoire du poisson-chat), ils ne servent parfois aucunement le récit, par ailleurs déjà mille fois vu. En effet, si la première partie du film se contente de montrer (de suggérer) un deal de drogue, la seconde tourne à la chasse à l’homme la plus basique. Et comme c’est McCarthy, l’on sait très bien comment cela va finir, et ce, dès le début (l’on en connaît même les détails les plus précis dès les 15 premières minutes, les plantings étant relativement grossiers). L’important, me direz-vous, n’est pas la destination, mais le trajet.
Or le trajet est signé Ridley Scott, et Ridley Scott ne sait pas filmer le désert. Sa mise en scène publicitaire est étriquée par un montage désastreux, où les plans ne dépassent jamais 5 secondes (et ces séquences de chargement de la drogue dans un camion ressemblent à Pimp My Ride in Tijuana). Qui plus est, l’ensemble est alourdit par une musique des plus médiocres. Résultat : on s’ennuie ferme devant cette histoire banale qui ne démarre qu’au bout de 45 minutes (!!!), qui finit dans l’indifférence la plus totale sans presque jamais dépasser le 1er degré.
Le casting est très bien fourni, mais hélas peu crédible. Fassbender joue un improbable avocat naïf sans le sou (malgré ses costumes Armani et son appartement à 5 millions) et qui demande conseil à ses clients malfrats (un comble pour un « counselor »). Il se met dans la merde sans que l’on ait jamais aucune empathie pour son idiotie. La direction artistique (calamiteuse, aussi bien au niveau des décors que des costumes) tente de refaire le succès du rôle qui avait valu à Bardem un Oscar en l’affublant d’une chemise bariolée et d’une coupe ridicule. Faute de personnage intéressant, c’est un ratage. Quant à Cameron Diaz (dont Bardem est amoureux), avec sa dent en or, ses tatouages et ses fringues de mauvais goût, on peine à croire que quelqu’un puisse un jour tomber en amour pour elle tant elle répugne. Et bien sûr, Scott ne manque pas de faire apparaître au casting quelques guests issus des séries TV (Game of Thrones & Breaking Bad) pour réveiller son public endormi.
Quelques moments viennent sauver l’ensemble du naufrage total : cette scène de demande en mariage entre Cruz et Fassbender, ou une autre où ce même Fassbender discute au téléphone, vers la toute fin du film.
Voilà ce qu’est "Cartel", un film plus cynique que nihiliste à la violence racoleuse et inutile. Malgré sa longueur, "Cartel" ne raconte rien, "Cartel" ne montre rien : un véritable somnifère filmé.

La note de Juani : 1,5/5
La note de Tinette : 1/5

lundi 4 novembre 2013

INSIDE LLEWYN DAVIS

1h45 - Sortie le 6 Novembre 2013

Un film de Joel et Ethan Coen avec Oscar Isaac, Carey Mulligan et John Goodman
Inside Llewyn Davis raconte une semaine de la vie d'un jeune chanteur de folk dans l'univers musical de Greenwich Village en 1961. Llewyn Davis est à la croisée des chemins. Alors qu'un hiver rigoureux sévit sur New York, le jeune homme, sa guitare à la main, lutte pour gagner sa vie comme musicien et affronte des obstacles qui semblent insurmontables, à commencer par ceux qu'il se crée lui-même. Il ne survit que grâce à l'aide que lui apportent des amis ou des inconnus, en acceptant n'importe quel petit boulot. Des cafés du Village à un club désert de Chicago, ses mésaventures le conduisent jusqu'à une audition pour le géant de la musique Bud Grossman, avant de retourner là d'où il vient.

La Moyenne des Ours : 4,2/5

Le mot du Comte : 5/5
Le dernier film des plus européens des réalisateurs américains est un grand film, d’une beauté époustouflante, et qui ne s’embarrasse d’aucun effet superflu. Si le scénario n’est pas son atout premier (et pourtant), "Inside Llewyn Davis" est un pur moment de cinéma, de par la maîtrise de sa mise en scène d’abord, puis par la rigueur dont font preuve les frères Coen dans la construction de leur filmographie, de leur oeuvre. 
Car cette Odyssée de l’échec, cette « unsuccess story » dans le Greenwich des années 60 est en parfaite symbiose avec l’univers que les deux réalisateurs élaborent depuis leurs débuts. Il n’est alors pas surprenant d’y trouver une bonne dizaine de références, que ce soit au niveau des personnages, tous mieux écrits et mieux interprétés les uns que les autres (les vieilles secrétaires, les imbéciles heureux, John Goodman) qu’au niveau du thème traité dans le film, à savoir la fatalité. La science du détail est telle que les passerelles avec les autres films des frères Coen sont très nombreuses. 
Llewyn Davis (tout comme le Llewelyn Moss de "No Country for Old Men") fait tout pour réussir. Rien n’y fait, il est maudit, condamné à l’échec, condamné à faire les mauvais choix et à regarder les autres réussir. Mais les Coen ne le traitent pas avec mépris, bien au contraire, Davis est érigé en symbole de la lose, un peu comme le Dude de "The Big Lebowski" ou le Larry Gopnik de "A Serious Man". Mais voilà, le ton du film est nouveau. Les Coen réussissent ici à passer du comique au tragique en un quart de seconde, comme lors de cette séquence d’accident nocturne, qui est peut-être la plus terrible (dramatiquement parlant) séquence vue depuis longtemps. Et ils sont aidés par une galerie de personnages de marginaux (loufoques, hypocrites, méchants, au choix) ou par un chat au prénom prémonitoire qui mène la barque de l'insuccès.
La force du film repose également dans son traitement de l’univers folk. Chaque chanson est jouée et interprétée en live, ce qui rend chaque séquence chantée particulièrement hypnotique. De plus, la sobre (mais somptueuse) photographie de Bruno Delbonnel rend l’ensemble envoûtant. La fatalité est désormais visible. Si certaines scènes sont de grands moments comiques (les dialogues sont merveilleux), l’ensemble du film laisse une sensation inédite pour un film des frères Coen, qui semblent inaugurer une nouvelle dimension du regard qu’ils portent sur l’Amérique, tout en respectant les bases qu’ils ont soigneusement tracées. Et comme d’habitude, tout le film semble être concentré dans son tout dernier plan. 
"Inside Llewyn Davis" est un nouveau sommet dans la carrière des frères Coen, et un sommet de cinéma tout court.

La note de Juani : 3,5/5
La note de Pépite : 4,5/5

PRINCE OF TEXAS

1h34 - Sortie le 23 Octobre 2013
Un film de David Gordon Green avec Paul Rudd et Emile Hirsch
Eté 1988. David et Lance travaillent ensemble sur les marquages d'une route endommagée par le feu. Tandis que l'un se languit de sa jeune épouse, l'autre ne pense qu'aux fêtes et aux filles...

La Moyenne des Ours : 1,8/5

Le point de vue de Pépite : 3/5
Esthétique simple et duo convainquant font de "Prince Avalanche" une pépite indé sympathique et juste.
C'est au final assez simple : David et Lance sont seuls, entre eux mais également avec eux-mêmes, au milieu d'une route peu encombrée du Texas. Ils ne s'entendent pas trop, chacun sait qu'il s'oppose à l'autre de par leurs personnalités, leurs objectifs, leurs passions, leurs hobbies. Mais leur travail rébarbatif de marquage de route, les deux personnages énigmatiques et touchants qu'ils croisent, et leurs aventures amoureuses apparemment opposées mais pourtant si proches... Tout va contribuer à les rapprocher jusqu'au point culminant du film, entre vandalisme et jouissance innocente et drôle.
Sans en dire plus, laissez-vous tenter par ce film simple et bien interprété, qui pourrait bien vous surprendre.

La note de Juani : 1,5/5
La note de Tinette : 1/5

ELECTRICK CHILDREN

1h33 - Sortie le 26 Juin 2013

Un film de Rebecca Thomas avec Julia Garner, Rory Culkin, Liam Aiken et Bill Sage
Rachel vit avec ses parents dans une communauté mormone de l’Utah. Le jour de ses 15 ans, elle découvre par hasard, sur un vieux magnéto, "Hanging on the telephone" interprétée par un rocker local. Rachel n’a jamais rien entendu de tel et vit ce moment comme une expérience exceptionnelle, mystique et sensuelle. Lorsque 3 mois plus tard elle est enceinte, elle soutient que c’est le fameux morceau pop rock qui en est la cause. Soucieux des convenances, ses parents tentent de la marier de force. Mais Rachel s’enfuit. Destination : Las Vegas, à la recherche du rocker, persuadée qu’il est lié au mystère de cette curieuse immaculée conception.

Le point de vue de Pépite : 3/5
Délicieusement rétro et indé, Electrick Children est parfois gauche et maladroit, mais toujours avec charme.
L'histoire assez folle, absurde et décalée est traitée de manière sensuelle par sa réalisatrice, qui place son actrice principale au cœur de ce film. L'étincelante Julia Garner, vue notamment dans We Are What We Are en sélection de la Quinzaine des Réalisateur à Cannes en mai 2013 (dans lequel on retrouve aussi Bill Sage) part assez naïvement à la recherche du chanteur ayant selon elle provoquée son "immaculée conception", voyage qui devient en fait un assez joli film d'initiation sur le passage à la vie adulte au travers d'expériences sensuelles, amoureuses et musicales. Julian "Rachel" Garner est accompagnée de Liam "M. Will" Aiken, arrivé là un peu par erreur et qui voudrait surtout retourner dans sa communauté mormone, de laquelle il a été renvoyé à cause de Rachel... Mais il va participer au voyage initiatique de Rachel, tout comme un certain nombre de personnages attachants, parfois désaxés, amusants, au milieu d'une narration un peu spéciale. Globalement, celle-ci est assez traditionnelle, mais ponctuellement le film est narré par Rachel au travers de l'enregistreur à cassette, le tout accompagné d'images à l'exposition originale (tantôt sur-exposé, tantôt sous-exposé)...
Charmant petit film indé d'initiation, à conseiller s'il arrive en DVD ou VOD dans nos contrées.