dimanche 30 septembre 2012

SAVAGES

2h10 - Sortie le 26 septembre 2012

Un film de Olivier Stone avec Taylor Kitsch, Aaron Johnson, Blake Lively, Salma Hayek & Benicio del Toro
Laguna Beach, Californie : Ben, botaniste bohème, Chon, ancien Navy Seal, et la belle O. partagent tout. Ben et Chon sont à la tête d’un business florissant. Les graines ramenées par Chon de ses missions et le génie de Ben ont donné naissance au meilleur cannabis qui soit. Même s’il est officiellement produit pour des raisons thérapeutiques, ils en dealent partout avec la complicité de Dennis, un agent des stups. Leur affaire marche tellement bien qu’elle attire l’attention du cartel mexicain de Baja, dirigé d’une main de fer par Elena. Face à leur proposition d’"association", Chon est partisan de résister par la force, mais Ben préfère tout abandonner. Pour les contraindre à coopérer, le cartel kidnappe O. Elena a eu raison d’utiliser les liens très forts du trio, mais elle a aussi sous-estimé leur capacité à réagir… C’est le début d’une guerre entre l’organisation du crime dont le bras armé, Lado, ne fait aucun cadeau et le trio. Qu’il s’agisse de pouvoir, d’innocence, ou de la vie de ceux qu’ils aiment, tout le monde a quelque chose à perdre.


La Moyenne des Ours : 3,8/5

L'Opinion de Tinette : 4/5
Par où commencer...? Le jeu des acteurs frôle la perfection. Même Blake Lively que je trouve normalement insupportable a sa place ici. Le scénario est extrêmement bien ficelé, tout est justifié, tout est clair.
A l'origine, ce genre de film ne m'attire pas. Et pourtant... j'ai passé la moitié du film enfoncée dans mon siège a me ronger les ongles. Oliver Stone nous tient en haleine durant plus de 2 heures avec des personnages plus inquiétants les uns que les autres. Pour une fois dans ce genre de film, aucun personnage n'est cliché. Ils sont tous caractérisés à la perfection.
La bande originale apporte un petit "plus" aux images déjà assez efficaces. L'esthétique n'est pas toujours claire et justifiés (jeux de couleurs, échelles de plans...) mais elle est cohérente, et convient à l'ambiance générale du film.
Pour reprendre l'expression du Comte, Savages est un "joint cinématographique" dont il ne faut pas se priver.

Le point de vue de Pépite : 3/5
Je comprend enfin l'expression du Comte à propos du "joint cinématographique". Oliver Stone et la plupart des intervenants dans ce film ont probablement bien consommé avant, pendant et après la réalisation. C'est une mise en scène fun (qui n'est pas sans rappeler le style du tant décrié - et du regretté - Tony Scott, qui fut ces derniers temps crucifié ou sanctifié, c'est selon...), dynamique, cohérente mais... "So what ?" Après quelques éléments réussis (un méchant - Del Toro - franchement dégueulasse, une histoire assez intéressante, et de jeunes acteurs beaux pas mauvais non plus) et bien il reste comme un arrière goût d'insatisfaction. On vient d'assister à 2h10 de film dont le sens nous échappe. On a ri, on a tressailli, on a été émus, on a été pris par l'action, mais on a aussi baillé et on a pensé au sale temps qu'il allait faire dehors quand on sortirait du film. Mon point de vue ne sera pas plus long, j'ai plutôt apprécié Savages, mais il m'est resté coincé dans la gorge, et je ne l'ai toujours pas digéré. Mais au final, la "Moyenne des Ours" est plutôt élevée, et le public semble suivre (j'ai essuyé 3 séances complètes avant de découvrir enfin le dernier Oliver Stone)... Il ne doit pas être si difficile à appréhender...?

Le mot du Comte : 4,5/5
"Savages" est une franche réussite. Le dernier opus d'Oliver Stone réussit à tenir en haleine le spectateur pendant deux heures sans jamais fléchir, même si les premières minutes laissent franchement craindre une catastrophe.
Mais cette catastrophe n'arrive jamais, bien au contraire. L'intrigue, qui peut paraître banale pour un film de narco-trafiquants, se déploie sur plusieurs lignes épaisses et se renouvelle quasiment tout les quarts d'heures (enfin un scénario qui tient toutes ses promesses). Avec au final un point d'orgue très excitant (et très westernien) pour les amateurs du genre.
Et ce scénario (adaptation réussie du roman de Don Winslow) est servie par un casting de grande qualité. Si les meilleurs performances ne viennent pas du trio principal (Johnson, Kitsch et Lively, qui sont toutefois corrects), elles proviennent de la formidable galerie de personnages secondaires.
Salma Hayek est tordante en marraine de la drogue hystérique (et apporte une vraie originalité par rapport au cliché habituel du baron de la drogue). John Travolta se régale en flic corrompu et pathétique. Mais le plus grand plaisir provient de l'époustouflant Benicio Del Toro (tout en moumoute et moustache), qui incarne avec malice un personnage à la fois comique, répugnant et donc très malsain, qui aurait toute sa place dans un film de Quentin Tarantino.
Cependant, Stone abuse un peu des tics visuels qu'on retrouve dans un de ces précédents films, "Tueurs Nés" (noir et blanc, surimpression kitsch, montage parfois épileptique), même si ces effets rentrent en cohérence avec le thème du film, à savoir l'usage de drogue et ses effets collatéraux violents. Stone réussit par ailleurs à créer de véritables enjeux scénaristiques pour ses personnages (qu'il place dans des situations vraiment cocasses) et des scènes où la tension dramatique est insoutenable. Les dialogues foisonnent de bons mots et sont parfois très drôles, et le titre est excellemment bien choisi, car les nouveaux sauvages se trouvent de chaque côté de la frontière.
Après le comico-politique "W", Stone revient à un cinéma plus énergique (et aussi plus imparfait, c'est ce qui fait son charme) et livre un film qui a beaucoup de gueule, sanglant, suant et puant. Cela fait du bien. "Savages" est un joint cinématographique à savourer sans limites.

La note de Juani : 3,5/5

mardi 25 septembre 2012

TED

1h47 - Sortie le 10 Octobre 2012

Un film de Seth MacFarlane avec Mark Wahlberg, Mila Kunis et Seth MacFarlane
À 8 ans, le petit John Bennett fit le voeu que son ours en peluche de Noël s’anime et devienne son meilleur ami pour la vie, et il vit son voeu exaucé. Presque 30 ans plus tard, l’histoire n’a plus vraiment les allures d’un conte de Noël. L’omniprésence de Ted aux côtés de John pèse lourdement sur sa relation amoureuse avec Lori. Bien que patiente, Lori voit en cette amitié exclusive, consistant principalement à boire des bières et fumer de l’herbe devant des programmes télé plus ringards les uns que les autres, un handicap pour John qui le confine à l’enfance, l’empêche de réussir professionnellement et de réellement s’investir dans leur couple. Déchiré entre son amour pour Lori et sa loyauté envers Ted, John lutte pour devenir enfin un homme, un vrai !

La Moyenne des Ours : 3,4/5

Le point de vue de Pépite : 4/5
Que ça fait du bien de rire à gorge déployée ! Commençons par les "limites" de Ted : le scénario suit la construction ultraclassique des comédies américaines. En effet on peut deviner par avance les "rebondissements" dramatiques parce qu'ils suivent un schéma prédéterminé. On voit venir les hauts et les bas. Mais, et c'est important, c'est bien le seul bémol de ce film. En effet, au-delà de ce détail de construction, Seth MacFarlane prend un certain nombre de libertés dans les dialogues, dans les évènements à proprement parler, etc. Ted est hilarant (le film, et le personnage).
L'humour de Seth MacFarlane est ultra référencé et également très inscrit dans son temps (Bridget Jones, Twilight, Justin Bieber et leurs admirateurs, tous en prennent pour leur grade !). Alors qu'au bout d'un moment nous pensions avoir tout vu, tout entendu, on est sans cesse surpris par des répliques ou des situations hilarantes (littéralement).
Mark Wahlberg est excellent dans son rôle d'adulte éternel adolescent, et convainc vraiment dans ce registre comique. Mila Kunis est moins exploitée mais également très bien. Complétant le trio, Seth MacFarlane lui-même prête sa voix à Ted... Il est GENIAL !
Je pense retourner voir ce film en salle, je mettrais alors à jour ma critique, qui restera j'en suis sûr, aussi positive !

Le mot du Comte : 2/5
"Ted" est un film étrange et à la forme éclatée, foutraque. Le paradoxe majeur du film est de vouloir s'affilier à la traditionnelle comédie de couple à l'américaine en en épousant tout les clichés (mouvements de caméra à la grue, musique bateau et attendue -du piano quand la scène est émouvante) mais en même temps en voulant les bousculer.
Une de ces premières tentatives (hélas trop rares) apparait dans la scène d'ouverture, lors des changements de tons du narrateur (sur le tabassage des petits juifs): c'est hilarant et surprenant. On reconnait bien l'humour acide de Seth MacFarlane, créateur de "American Dad" et autres "Griffin". Hélas, comme le film ne dure pas 20 minutes (durée des épisodes de ses séries), MacFarlane n'arrive à insuffler à son film ni souffle, ni rythme. Arrive alors l'ami Ennui.
De plus, MacFarlane mêle ses intrigues assez maladroitement (la première, le couple à l'épreuve de l'ours, et la seconde, son kidnapping) sans vraiment savoir vers quel côté doit aller son film. Certains apprécieront l'humour référencé, d'autres se plaindront de n'y voir là qu'un manque d'idée et de création originale (les séries de MacFarlane sont pourtant très inventives).
Si on ajoute à cela la piètre performance des acteurs "vivants", qui n'ont pas du tout la même énergie que ses personnages animés, l'ensemble est vraiment très décevant (le personnage le plus intéréssant du film est numérique: Ted). Les trop timides piques lancées tout au long du film (bien qu'elles soient très drôles) ne suffisent pas à faire oublier le caractère anecdotique et futile de certaines scènes, qui s'allongent inutilement dans la durée, sans apporter enjeu ou vitalité au film. Le sentiment laissé par le film peut se résumer ainsi : on s'attendait à aller plus loin dans l'impertinence, on s'attendait à mieux.

L'opinion de la Tinette : 4,5/5
Je les entend déjà les râleurs qui disent que c'est pourri, pas drôle et tellement téléphoné comme scénario...Oui oui je vous entends. et ba vous savez quoi ? m'en fou ! Moi ça faisait des mois (des années) que je n'avais pas autant ri au cinéma. La relation tellement mignonne qu'ont John et son ours préféré est hilarante, dans les actions, dans les répliques, dans tout. J'ai pleuré de rire, et pas qu'une seule fois. Le scénario est assez basique dans l'ensemble, les personnages loin d’être inventifs... Mais je ne pense pas que le film se prétende autre chose que ce qu'il est : un film simple mais drôle. C'est fait par le créateur d'American Dad, et ça se sent. 
Je ne pensais pas y aller parce que ça ne me tentait pas.. l'histoire d'un homme avec son ours, bon, pas super. Mais c'est en réalité un des films les plus drôles que j'ai vu. Allez y !

La note de Juani : 3/5

WRONG

1h34 - Sortie le 5 Septembre 2012

Un film de Quentin Dupieux avec Jack Plotnick, Eric Judor et William Fichtner
Dolph a perdu son chien, Paul. Le mystérieux Master Chang pourrait en être la cause. Le détective Ronnie, la solution. Emma, la vendeuse de pizzas, serait un remède, et son jardinier, une diversion? Ou le contraire. Car Paul est parti, et Dolph a perdu la tête.

La Moyenne des Ours : 3,5/5

Le point de vue de Pépite : 3,5/5
Plog. Voilà. Plog. C'est un mot absurde n'est-ce pas ? Et bien pas autant que le savoureux Wrong de Quentin Dupieux qui remplit tout comme son aîné Rubber ses promesses. On suit pendant 1h34 un univers à la fois réaliste et absurde ; tour à tour les personnages font face à des situations qui sont pour nous tout à fait absurdes mais pour eux normales (de la pluie dans des bureaux pendant que les salariés travaillent par exemple) puis à des situations étranges qu'ils ne comprennent pas du tout. L'humour qui se dégage de cette alternance des réactions de Dolph et des autres personnages est un humour "intelligent", qui nous prend à partie, nous perd en route, nous retrouve avec plaisir. Il est difficile de critiquer ce film, ce qui est clair c'est le plaisir (coupable) que l'on prend à regarder cette aventure sous acide narrativement parlant et réaliste visuellement parlant. WTF. Exactly.

Le mot du Comte : 3,5/5
"Wrong" est un petit délice de cinéma absurde. Mieux construit que le déroutant "Rubber" (qui n'était pas moins délicieux), le film s'articule autour de Dolph (Jack Plotnick totalement désarçonné, est excellent), à la recherche de son chien. C'est aussi simple que ça. Et cela suffit.
La force majeure du film repose donc dans son absurdité (déjà bien présente dans "Rubber"): tous les personnages ont des comportements absurdes et acceptent l'absurdité des autres personnages, c'est au départ déroutant, mais cela se révèle vraiment prenant au fur et à mesure que le film avance.
Si le film est absurde, Dupieux ne méprise pas pour autant sa construction, cohérente dans l'illogisme de sa trajectoire et celle des personnages (William Fichtner est parfait dans le rôle du robotique maitre Chang). L'image (esthétique du Canon 5D) est également très agréable à regarder et déploie une inhabituelle palette de couleurs.
Cela fait plaisir de voir un film construit qui cherche sans cesse à se déconstruire, et c'est peut être aussi sa limite. Car Dupieux s'interdit tout dérapage et reste dans les bornes posées par sa cohérente absurdité.
"Wrong" (cohérence même jusque dans son titre) est au final plus un petit plaisir qu'un grand film de cinéma, mais cela vaut largement le détour.

lundi 24 septembre 2012

THE SECRET

1h45 - Sortie le 5 Septembre 2012

Un film de Pascal Laugier avec Jessica Biel
À Cold Rock, petite ville minière isolée des Etats-Unis, de nombreux enfants ont disparu sans laisser de traces au fil des années, et n’ont jamais été retrouvés. Chaque habitant semble avoir sa théorie sur le sujet mais pour Julia (Jessica Biel), le médecin dans cette ville sinistrée, ce ne sont que des légendes urbaines. Une nuit, son fils de 6 ans est enlevé sous ses yeux par un individu mystérieux. Elle se lance à sa poursuite sachant que si elle le perd de vue, elle ne reverra jamais son enfant.

La Moyenne des Ours : 2,4/5

Le point de vue de Pépite : 3,5/5
Un film de genre réalisé par un français qui se vante de reproduire l'effet "6ème sens" ? Tss... Et bien, bah... D'accord. J'ai trouvé le film efficace. La narration nous balade de bout en bout et même si ce sentiment d'incompréhension devrait nous ennuyer, au contraire il nous "excite". On a envie de comprendre. On émet des hypothèses constamment pendant le film jusqu'à la toute-fin (les 5 dernières minutes dans mon cas) où on comprend enfin. J'ai trouvé que le film remplissait ses promesses, la direction artistique était intéressante, la mise en scène également et le jeu plutôt bon. Je ne pensais pas faire une critique positive de The Secret. Mais je ne suis pas déçu de m'être trompé.

L'opinion de Tinette : 2.5/5
Bon très franchement j'y suis allée parce qu'il n'y a rien d'autre qui m’intéressait. Je me suis dis que j'allais flipper pendant une heure et demie, que j'aurai du mal à dormir le soir même mais que ça pourrait être un divertissement pas mal. Comme la bande annonce nous montre que la première moitié du film, je m'attendais à tout, sauf à ce genre de film. Malheureusement pour moi, au bout de quelques dizaines de minutes j'avais compris le dénouement final de ce film, ce qui l'a rendu quelque peu insipide. Au niveau de la mise en scène j'ai trouvé certains plans intéressants, mais longs... trop longs. Je veux bien que ça ne soit pas un film d'action, mais un thriller et que donc les plans doivent être longs pour créer la peur, très bien, mais là ils le sont trop. Et quand on a compris le film (sans avoir compris le dénouement mais plutôt l'ambiance générale) ces plans deviennent des tortures visuelles. J'ai trouvé les personnages corrects et bien joués dans l'ensemble. Et j'avoue que la curiosité du spectateur est bien menée et ne laisse entrevoir le résultat que lors des dernières minutes.
Ce film n'était pas ce à quoi je m'attendais. Je n'ai ni été déçue, ni été ravie (j'ai surtout été contente de ne pas avoir peur.. enfin presque pas). Je l'ai trouvé intéressant dans son scénario, mais agaçant dans sa forme et dans sa promotion.. le nouveau "6eme sens" je le cherche encore. 

vendredi 21 septembre 2012

CAMILLE REDOUBLE

1h55 - Sortie le 12 septembre 2012

Un film de Noémie Lvovsky avec Noémie Lvovsky et Samir Guesmi
Camille a seize ans lorsqu’elle rencontre Eric. Ils s’aiment passionnément et Camille donne naissance à une fille… 25 ans plus tard : Eric quitte Camille pour une femme plus jeune. Le soir du 31 décembre, Camille se trouve soudain renvoyée dans son passé. Elle a de nouveau seize ans. Elle retrouve ses parents, ses amies, son adolescence… et Eric. Va-t-elle fuir et tenter de changer leur vie à tous deux ? Va-t-elle l’aimer à nouveau alors qu’elle connaît la fin de leur histoire ?

La Moyenne des Ours : 1,7/5

Le mot du Comte : 1/5
Disons le clairement, le scénario de "Camille Redouble" n'est pas terminé, et ne l'a jamais été. Le film est, par conséquent, une immense frustration.
Son dispositif (une femme est propulsée dans son passé de 2008 à 1985) laisser présager une pléiade de situations les plus jouissives les unes que les autres. Hélas, Lvovsky n'en fait rien et n'utilise pas la chance qu'a son personnage (à savoir, avoir de l'avance sur tout les autres, puisqu'elle sait ce qu'il va se passer). Ainsi, on assiste à un enchainement de situations qui ne vont pas jusqu'au bout de leur possibilités narratives, et c'est immensémment frustrant (pourquoi ne pas envoyer valser une prof d'histoire en lui parlant de la fin de la guerre froide par exemple? pourquoi ne pas révéler à son amie l'âge auquel elle va devenir aveugle? pourquoi ne pas être juste active tout simplement?) 
Car le personnage de Lvovsky est mou, ne fait rien, reste planté là en regardant béatement ce qu'il se passe autour de lui. Tout cela est ennuyeux et ne mène à rien. Certaines scènes n'ont tout simplement pas d'aboutissement: une scène de pseudo-révolution en classe, et alors? Quelles en sont les conséquences?! Le film souffre également d'un énorme problème de rythme: on s'ennuie (et oui, 1h55 sur du rien, c'est dur).
De plus, le film abuse de la musique, ne devenant ainsi qu'un clip gigantesque et flashy au possible (trop de rouge, trop de bleu), dès qu'une scène débute et se termine, musique! Comme si Lvosky cherchait à dissimuler la vacuité de son scénario et l'inexistence de son propos.
Au niveau du casting, certaines interventions sont savoureuses (celle de Sattouf et Amalric par exemple) et offrent une bulle d'air dans ce film navrant. D'autres interventions (notamment celle de Jean-Pierre Léaud, en totale roue libre) alourdissent ce film gentillet qui n'ose rien.
"Camille Redouble" est au final un film mou, sans fil conducteur, dont les scènes se terminent toutes trop tôt. Un film ne peut pas tenir uniquement sur son dispositif de départ, il faut l'utiliser et le faire vivre comme il se doit. Dommage.

Le point de vue de Pépite : 1,5/5
Camille redouble est un film imparfait dès l'écriture, mais qui contient néanmoins des éléments charmants. Ce film est en effet un "bel ouvrage" : de mon point de vue la photographie est soignée, le générique est (anecdotique mais) beau et stylé, la musique est agréable, la direction artistique (moche car) fidèle à l'époque dépeinte... Mais ça ne tient pas. L'ensemble ne tient pas à cause d'un scénario "inachevé", semble-t-il. J'imagine bien que Noémie Lvovsky (qui a fait la Fémis en Scénario) et ses 3 coscénaristes ont estimé que le scénario était terminé au moment du financement du projet mais... Il y a quelque chose qui cloche. 
Le retour en arrière n'est pas vraiment utilisé à fond (même "La vie d'une autrede Sylvie Testud se servait plus du potentiel infini du dispositif, et pourtant il y avait déjà des manques). On en est venu à conclure que le "pire film américain" était probablement mieux écrit car même dans sa médiocrité, tous les éléments (médiocres) du film se répondent, sont fouillés, sont référencés, etc. On voit les ficelles grossières qui tiennent l'ensemble, mais au moins il y a des ficelles ! Dans "Camille redouble", celles-ci sont inexistantes. Parfait exemple : la plupart des conflits sont résolus par un air de guitare, un regard enfantin détourné et une non-réponse systématique du personnage de Camille. C'est assez frustrant car elle est sensé être "torturée" par l'envie de changer le passé, mais en même temps elle ne fait presque rien pour. Elle n'avoue qu'à un personnage (le sous-exploité Denis Podalydès) son retour au passé, et encore cette scène n'est pas satisfaisante car presque rien n'est exploité. Ah si, l'éternel "Le président Américain est noir" dans le futur. Original tiens. Heureusement que je suis allé voir la trilogie des Retour vers le futur au Grand Rex la semaine dernière, là au moins j'avais une véritable exploration - une vraie fouille - du principe de retour en arrière et tous les paradoxes qui en découlent. Après, peut-être ai-je mal compris une facette du film, qui expliquerait le fait que le personnage de Camille est "faible" : le retour en arrière a affecté son "âge mental" malgré son apparence physique de quarantenaire conservée. Mais alors une partie des dialogues enflammés qu'elle a avec son "futur mari" sont un peu étranges... Hmm... J'aurais voulu aimer "Camille redouble", mais passé le début où je le trouvais charmant malgré les nombreuses "erreurs" (notamment les faux-raccords systématiques), je me suis malheureusement un peu (beaucoup) ennuyé...

La note de Juani : 2,5/5

mercredi 19 septembre 2012

LES SAVEURS DU PALAIS

1h35 - Sortie le 19 septembre 2012

Un film de Christian Vincent avec Catherine Frot
Hortense Laborie est une cuisinière réputée qui vit dans le Périgord. A sa grande surprise, le Président de la République la nomme responsable de ses repas personnels au Palais de l'Élysée. Malgré les jalousies des chefs de la cuisine centrale, Hortense s’impose avec son caractère bien trempé. L’authenticité de sa cuisine séduira rapidement le Président, mais dans les coulisses du pouvoir, les obstacles sont nombreux…

Le mot du Comte : 1,5/5
Ça finira par devenir vraiment épuisant de voir Catherine Frot incarner comme toujours Catherine Frot. Jean d'Ormesson est plutôt mauvais dans le rôle du président et ressemble plus à une marionnette des Guignols de l'Info qu'à un vrai président. Ces défauts de casting ne sont cependant pas les points les plus négatifs du film.
Non, le point négatif du film est sa mise en scène invisible, son manque de saveur (un comble!), son manque de personnalité (comme le dis une réplique du film s'appliquant à un gâteau, "n'importe qui aurais pu le faire, il n'y a pas d'auteur").
Ce manque de piquant, de matière (et pourtant il y en a, on est à l'Élysée tout de même!) fait de ce film un vulgaire téléfilm. Au niveau du scénario, pas grand chose, hélas. Promesses non tenues encore une fois car le début parait prometteur. L'intrigue secondaire (sur le "présent" de Frot) est inutile et sombre dans le tire-larmes inefficace, voire l'ennui. Le film fait l'éloge de la gastronomie française et il est conseillé d'y aller une fois le ventre plein, sinon c'est une torture pour l'estomac!
"Les Saveurs du Palais" est un accident d'exploitation, car il n'y a ici rien de ce qui fait du cinéma. Un téléfilm dispensable.

vendredi 14 septembre 2012

CHERCHEZ HORTENSE

1h40 -  Sortie le 5 Septembre 2012

Un film de Pascal Bonizter avec Jean-Pierre Bacri, Isabelle Carré, Kristin Scott Thomas et Claude Rich
Damien, professeur de civilisation chinoise, vit avec sa femme, Iva, metteur en scène de théâtre, et leur fils Noé. Leur histoire d’amour s’est enlisée dans une routine empreinte de lassitude. Pour éviter à une certaine Zorica d’être expulsée, Damien se trouve un jour piégé par Iva, qui le somme de demander l’aide de son père, conseiller d’État, avec lequel il entretient une relation plus que distante. Cette mission hasardeuse plonge Damien dans une spirale qui va bouleverser sa vie…

La Moyenne des Ours : 3,5/5

Le mot du Comte : 3/5
C'est un peu léger, mais ce n'est pas déplaisant. "Cherchez Hortense" (dont la signification se fait discrète dans le film) est un film agréable, plutôt bien joué dans l'ensemble et assez sincère dans son message et son propos (le film traite un sujet social sans la lourdeur habituelle des films dits sociaux).
On peut toutefois regretter un certain hermétisme de la part des personnages et de leur milieu (Bacri et Scott Thomas sont des bourgeois bobo), ainsi que de l'univers un peu idéalisé et fermé du film (on ne sort pas des beaux quartiers de Paris).
"Cherchez Hortense" est désuet, ce qui n'est pas négatif, et offre des beaux moments de comédies (notamment entre Bacri et son père, Claude Rich) et de tendresse.

Le point de vue de Pépite : 4/5
Cherchez Hortense est un vrai coup de coeur ! Ce film "charmant" est une véritable leçon d'écriture de scénario et de dialogues. En effet, ceux-ci présentent des formulations ou des choix de vocabulaire pas toujours habituels qui ne cessent de faire résonner à nos oreilles des significations cachées et illimités et cela sur divers niveaux du signifiant. En 1h40 de film, Pascal Bonitzer nous fait allègrement passer par beaucoup de thèmes et de préoccupation différents sans jamais nous perdre en route, notamment grâce à la brillante interprétation de Jean-Pierre Bacri. Le reste de la distribution est très bien, à commencer par Claude Rich tout simplement charmant, drôle, léger et fin. 
Je suis allé voir ce film en curieux, la bande-annonce m'ayant amusé, le casting m'ayant alléché et le titre m'ayant intrigué. J'ai ri, j'ai été ému, la galerie de personnages rencontrés par Jean-Pierre Bacri étant à la fois tragiques et comiques : le personnage d'Isabelle Carré est notamment très bien écrit.
Un vrai coup de coeur que je ne peux que vous conseiller d'aller voir !

KILLER JOE

1h42 - Sortie le 5 Septembre 2012

Un film de William Friedkin avec Juno Temple, Matthew McConaughey et Emile Hirsch
Chris doit rembourser 6000$ à un caïd. Une lueur d’espoir germe dans son esprit lorsque se présente à lui une arnaque à l’assurance vie. Celle que sa crapule de mère a contractée pour 50 000 dollars. Il entend parler de Killer Joe : flic le jour, tueur à gages la nuit, il pourrait être la solution au problème. Seul hic : il se fait payer d’avance, ce qui n’est clairement pas une option pour Chris qui n’a pas un sou en poche. Chris tente de négocier mais Killer Joe a des principes…jusqu’à ce qu’il rencontre Dottie, la charmante sœur de Chris. Alors Killer Joe veut bien qu’on le paye sur le fric de l’assurance si on le laisse jouer avec Dottie...

Moyenne des Ours : 2,5/5

Le mot du Comte : 1/5
"Killer Joe" est un échec. Vendu comme un film d'humour noir, ou d'humour tout court, le dernier opus de Friedkin échoue sur presque tout les niveaux. Ce n'est jamais drôle, ce n'est jamais ironique, ce n'est jamais gênant, ni angoissant. On est bien loin du scandale et du malaise promis (notamment par la scène du pilon de poulet, ridicule et fausse à souhait).
Les dialogues et situations sont fausses, les acteurs semblent gênés de jouer des dialogues qu'ils doivent savoir faux. Ils le sont d'ailleurs presque tous, faux (à l'exception de Juno Temple et Matthew McConaughey, les deux seuls à sauver). Émile Hirsch, un des plus mauvais, apparaît profondément antipathique.
L'intrigue n'est pas très intéressante, elle n'est traitée avec aucune originalité. Le film enchaîne ainsi les caricatures et les figures artificielles de la série B (hélas le film n'est même pas à ce niveau là).
Autre chose surprenante, les décors, dans leur intégralité, sont tous très laids (alors que le film est tourné dans une des région les plus riches visuellement, le Texas). Quant à l'humour noir (qui n'est pas censé faire rire), il n'y en a ici aucune trace. Juste un humour balourd qui fera rire les plus tolérants.
La scène finale et la fin sont totalement pathétiques, le dernier plan ne venant que confirmer le manque d'intérêt de ce métrage, qui se veut sérieux mais n'est qu'en réalité qu'un vaste foutage de gueule.

Le point de vue de Pépite : 4/5
Killer Joe est un très bon film de "Hitman", à l'ambiance lourde et inquiétante parfaitement maîtrisée et servi par une distribution inspirée.
Juno Temple crève l'écran, littéralement. On n'a d'yeux que pour elle. Elle constituait déjà selon moi une révélation dans Kaboom de Gregg Araki, ici c'est plus que ça : elle est prodigieuse ! Elle joue savamment le mélange de jeune femme encore petite fille dans sa tête, un peu dérangée, parfois extralucide mais qui peut également tendre à la violence. En face d'elle, Matthew McConaughey qui la dévore des yeux est également excellent. Entre Killer Joe et Mud de Jeff Nichols (sortie le 19 décembre 2012) - sans oublier ses performances dans l'oubliable Paperboy ou dans Magic Mike - il est décidément pas prêt d'arrêter de nous surprendre !
Le reste du casting est également très bon (notamment Thomas Haden Church, très intéressant dans le rôle du père un peu simple/simplet brute de décoffrage) et "réduit". En effet, ils sont 5 personnages plutôt centraux (6 avec l'homme à qui Chris doit de l'argent), ce qui renforce le côté angoissant et étouffant de l'ambiance instaurée par William Friedkin.
La photographie, les décors et (surtout) la musique sont soignés et tendent également à renforcer la puissance de cette histoire de tueur à gages rentrant dans le monde de cette famille étrange et dépassée par les évènements. Seul hic, on a parfois du mal à s'habituer aux sautes d'axes incessantes, et certains plans peuvent faire beaucoup rire (du genre "Je me tiens le ventre plein de saucisses à la sauce tomate pour signifier que j'ai été blessé à mort", mais qui renvoit à la filmographie de Friedkin, cela peut donc être du rire cinéphile !).
Le meurtre n'a probablement jamais eu aussi bon goût en effet, même s'il y a des scènes tellement "choquantes" (on ne s'y attend pas, et le malaise grandit grâce - ou à cause - d'un sentiment de durée étirée travaillé par Friedkin au montage) que ce goût est légèrement amer. Mais le malaise s'efface face à l'efficacité de ce film et à la performance de la superbe Juno Temple, promise à une brillante carrière.

mercredi 12 septembre 2012

THE WE AND THE I

1h43 - Sortie le 12 septembre 2012

Un film de Michel Gondry avec Michael Brodie, Teresa Lynn, etc...
C'est la fin de l'année. Les élèves d’un lycée du Bronx grimpent dans le même bus pour un dernier trajet ensemble avant l’été. Le groupe d'adolescents bruyants et exubérants, avec ses bizuteurs, ses victimes, ses amoureux… évolue et se transforme au fur et à mesure que le bus se vide.
Les relations deviennent alors plus intimes et nous révèlent les facettes cachées de leur personnalité…

Le mot du Comte : 3,5/5
Une des réussites de "The We and the I" repose dans la capacité de Michel Gondry à ne pas se laisser piéger par le concept qu'il propose (à savoir, filmer dans un bus pendant presque deux heures).
Gondry signe ici un film divertissant, amusant et cruel sur les rapports adolescents au sein de la communauté (un mot important ici), comme le renvoie son titre (le "nous" et le "je" dans le "nous").
Le montage est foisonnant et Gondry applique ici tout ce qui fait son cinéma (à savoir le bricolage, le "fait maison") dans les illustrations des histoires que se racontent ces adolescents. Ces illustrations sont les seuls "sorties" du bus que Gondry s'autorise (hormis le début et la fin du film). Un effet de mise en scène cohérent et réussi consiste à dévoiler les intérieurs extérieurs au bus dans le reflets des vitres de celui-ci, car il n'existe rien d'autre autour de ce bus.
Cependant, le manque d'enjeux et de points narratifs solides rend la troisième partie du film pénible, voire ennuyeuse. Si bien que le concept finit presque par tourner en rond.
"The We and the I" est un film à vivre sur l'instant, car il ne raconte rien, n'explique rien, mais fait embarquer le spectateur dans une réalité quotidienne (aussi bien amusante que cruelle), en passager tout puissant de ce bus et en voyeur de ses usagers.

vendredi 7 septembre 2012

PREMIUM RUSH

1h31 - Sortie le 05 Septembre 2012

Un film de David Koepp avec Joseph Gordon-Levitt and Michael Shannon
Wilee est sans doute le plus doué et le plus rapide des coursiers à vélo de New York. Son quotidien consiste à traverser la ville en tous sens en évitant les taxis qui foncent, les voitures, et huit millions de piétons… Pourtant, lorsqu’il prend en charge un mystérieux pli, le danger va être d’un autre genre. Certains sont prêts à tout pour s’emparer de ce qu’il transporte. Ce qui avait commencé comme une course express ordinaire va vite se transformer en un contre-la-montre mortel à travers les rues de Manhattan…

L'Opinion de Tinette : 3,5/5
Bon que ce soit dit, niveau réalisme on repassera. Mais une fois qu'on a capté ça, on passe vraiment un bon moment. Enfin j'ai passé un bon moment. Déjà pour Joseph Gordon Levitt. Je pense que ce petit bonhomme peut épater et peut faire beaucoup de choses. Il me plait beaucoup et ne m'a jamais encore déplu dans un rôle. Là il s'amuse, ça se voit (surtout dans le générique) et on en profite. Le scénario est bien simple : un colis bien inhabituel doit être livré à l'autre bout de la ville, le jeune Wilee en est chargé. Il est poursuivi par un flic qui a un lien bien particulier au colis, puis par d'autres flics, puis par certains de ses camarades. On s'amuse bien.
L’esthétique du film n'a rien d'incroyable, mais elle colle parfaitement au film. (ralentis pour ses choix de route, plan général de Manhattan en mode google map, musiques rapides...). Disons que ce film est bien ficelé.
Loin d’être un chef d'oeuvre ce film est un bon divertissement. Rempli d'humour et de scènes d'actions on n'a pas le temps de s'ennuyer.

samedi 1 septembre 2012

MOBILE HOME

1h35 - Sortie le 29 Août 2012

Un film de François Pirot avec Arthur Dupont et Guillaume Gouix
Simon a quitté son travail et son amie en ville pour rentrer dans son village natal où vivent ses parents retraités. Il y retrouve Julien, son copain d'enfance, lequel vit avec son père qui se relève d'une grave maladie. Un soir, sur un coup de tête, ces deux trentenaires décident de réaliser un rêve d'adolescence : partir à l'aventure sur les routes. Ils achètent un camping-car, et se lancent dans leur projet avec enthousiasme, mais une panne les retarde. Qu'à cela ne tienne, ils commenceront leur voyage... sur place.

La Moyenne des Ours : 2,5/5

Le point de vue de Pépite : 2,5/5
Mobile Home est un film honnête et sympathique, dont le titre renvoie ironiquement à la notion de voyage et de road-trip absente de l'histoire. Ce n'est pas que ces notions soient vraiment absentes, mais justement, les deux jeunes adultes un peu paumés parlent tellement de ce nouveau départ qu'ils finissent par ne pas partir tout à fait. Les problèmes et les mauvaises surprises s'enchaînent, les obligeant à stagner un peu dans leur mobile home très près du point de départ (leurs parents respectifs viennent plusieurs fois leur "rendre visite"). Il se passe plein de choses et en même temps pas grand chose dans ce film qui traite néanmoins avec intelligence de beaucoup de sujets : la recherche de soi, le rapport au père, les responsabilités, le voyage, etc. Arthur Dupont et Guillaume Gouix (tout en retenu pendant 90% du film, ce dernier est vraiment un grand comédien en devenir) s'en sortent très bien malgré un certain sentiment de les voir en "roue libre". Mention spéciale au très touchant Jean-Paul Bonnaire dans le rôle du vieux papa de Julien (Gouix).

HIT&RUN

1h34 - Sortie le 29 Août 2012

Un film de Dax Shepard et David Palmer avec Kristen Bell, Dax Shepard et Bradley Cooper
Charlie Bronson mène une existence paisible avec sa petite amie Annie dans une petite ville tranquille. Mais Charlie est l’ex-chauffeur d’un gang de braqueurs qui ont plongé à la suite de son témoignage. Il vit aujourd’hui sous une autre identité grâce au programme de protection des témoins. Lorsqu’Annie doit se rendre à Los Angeles pour décrocher le job de ses rêves, Charlie décide de l’y conduire malgré les risques qu’il encourt. Rapidement, le couple va se retrouver pourchassé par Alex, l’ancien boss de Charlie, un malfrat aussi dérangé que violent qui s’est promis de se venger.

Le point de vue de Pépite : 3,5/5
Hit&Run est un bon "délire" de vitesse, d'action, d'humour. Dax Shepard (une "version géante de Zach Braff ") et Kristen Bell forment un couple très intéressant dont les discussions très variées (faut-il dire "for fags" au lieu de "lame", l'usage de la violence, etc.) permettent de s'éloigner du pitch principal de course poursuite entre le couple et la bande de Bradley Cooper. La galerie de personnages secondaires convainc par sa capacité à passer sans arrêt du registre sérieux du "film d'action" au registre comique. Bradley Cooper est excellent (la scène qu'on aperçoit brièvement dans la bande-annonce où il parle du viol dont il a été la victime en prison est tout simplement superbe !), Michael Rosenbaum est très drôle dans son rôle d'ex petit ami de Kristen Bell (qui se met torse nu pour l'accueillir, prétendant faire une lessive), Tom Arnold est complètement loufoque (un peu lourd au début, il devient ensuite très amusant), Kristin Chenoweth est insupportable et grossière donc très amusante, etc. Hit&Run fonctionne bien parce qu'il s'éloigne des sentiers battus en proposant une comédie survitaminée et intelligente. Une bonne surprise, malheureusement peu distribuée dans les salles françaises.

DAVID ET MADAME HANSEN

1h29 - Sortie le 29 Août 2012

Un film d'Alexandre Astier avec Isabelle Adjani et Alexandre Astier
David est ergothérapeute. Il exerce depuis peu dans une riche clinique suisse. Un matin, il manque une de ses collègues à l'appel, on lui confie alors une patiente à accompagner pour une course en ville : Madame Hansen-Bergmann. D'abord prudent et respectueux du protocole médical, David se montre procédurier. Mais au fur et à mesure qu'il côtoie sa patiente, sa curiosité grandit : tant de provocation et d'insolence, mêlées à de si soudaines vagues de détresse et de chagrin inexpliquées, ne peuvent cacher qu'un grand traumatisme. Ils ne reviendront pas à l'heure prévue…

La Moyenne des Ours : 3,5/5

Le point de vue de Pépite : 3,5/5
Le premier long métrage d'Alexandre Astier est bien moins sombre que ne le laissait entendre la bande-annonce. En effet, le second degré et l'humour caractéristique d'Alexandre Astier viennent ici alléger ce film mystérieux à l'histoire tout de même plutôt sombre (lorsqu'arrive le dénouement, celui n'a beau de pas tant nous surprendre - des indices sont parsemés ici et là - il est néanmoins très fort et plutôt triste). Les personnages de David et de Madame Hansen sont incroyablement bien écrits et interprétés, et le duo fonctionne bien. Les contacts progressifs de ces deux êtres qui "s'apprivoisent" me rappelle le premier "moment de grâce" du film Intouchables, lorsque Omar Sy pose sa main sur le cou de François Cluzet pour le calmer lors de sa "première" crise. En cela, l'affiche ne ment pas, c'est en effet une "rencontre touchée par la grâce" à laquelle nous assistons, qui dure 1h29, et qui se fait dans un même rythme lent, posé, calme, calculé. Les personnages secondaires sont également intéressants, à commencer par la fiancée de David et surtout son jeune frère Hugo (souvent bien plus sensé que ses aînés), mais également les personnages de fond comme les collègues de David (Sébastien Lalanne notamment est très drôle, et cela sans effort).
Je ne peux que vous inviter à aller voir ce premier film réussi, à la fois drôle, mystérieux, touchant, et fort.