mardi 28 février 2012

CHEVAL DE GUERRE

2h27 - Sortie le 22 Février 2012

Un film de Steven Spielberg avec Jeremy Irvine, Tom Hiddleston, Niels Arestrup et Tobby Kebbel
De la magnifique campagne anglaise aux contrées d’une Europe plongée en pleine Première Guerre Mondiale, "Cheval de guerre" raconte l’amitié exceptionnelle qui unit un jeune homme, Albert, et le cheval qu’il a dressé, Joey. Séparés aux premières heures du conflit, l’histoire suit l’extraordinaire périple du cheval alors que de son côté Albert va tout faire pour le retrouver. Joey, animal hors du commun, va changer la vie de tous ceux dont il croisera la route : soldats de la cavalerie britannique, combattants allemands, et même un fermier français et sa petite-fille…

Moyenne des Ours : 2,75/5

La pensée de Juani : 2,5/5
Pas un des meilleurs de Spielberg, puis des histoires sur la Première Guerre Mondiale, c’est pas ce qui manque. Petit regrets côté français parce que j’ai trouvé que dans toute l'histoire, les propriétaires temporaires de Joey (le cheval) qui sont les moins intéressants, ce sont Niels Arestrup et sa petite fille. Je dirais pas les moins bien interprétés parce que le héros joue comme une cuillère mais en tout cas, les p’tits français m’ont déçue. Comme quoi, diriger des acteurs dans une langue qui n’est pas la sienne... En revanche, ravie de croiser la route de paysans britanniques, de gradés anglais, de combattants allemands que l’on reconnait ou pas, l’idée n’était pas mauvaise, un road movie avec un cheval ! Une des meilleures scènes selon moi, celle qui se déroule dans le no man’s land et qui nous montre un britannique et un allemand en train de se taper la tchatche en essayant de libérer le cheval des barbelés dans lesquels il s'est empêtré. Cette idée que, juste un instant, les soldats considèrent qu'en face ce n’est pas de la chaire à canon, mais des humains (idée subtilisée, je trouve, au film européen Joyeux Noël de C.Carion).
Enfin bref,  j’ai cru ressortir d’un Disney en sortant de la salle. Même s’il y a plus de morts que dans les dessins animés de Mickey.

Le point de vue de Pépite : 3/5
J'aime bien ce style. Genre je suis considéré par beaucoup (côté grand public) comme étant The boss of the cinéma, je sors un grand film en animation et en 3D, et la même année un film un peu plus personnel sur le destin d'un cheval pendant la 1ère Guerre Mondiale mais qui dure tout de même 2h27. Y'a pas à dire, après La Liste de Schindler et Jurassic Park sortis la même année, Spielberg a à peu près réussi son coup cette année également. A peu près parce que j'ai cru comprendre que niveaux bénéfices ça n'avait pas fonctionné "à fond" aux USA (les deux films sont sortis à quoi… 2 ou 3 semaines d'intervalle ?), mais bon. Cheval de guerre est un film touchant, qui joue pas mal sur ce côté "Pathos". La musique de John Williams, que beaucoup citaient comme étant son grand retour depuis la Liste de Schindler, ne "casse pas la baraque" et en rajoute (beaucoup) du côté "je vais les faire pleurer parce que je montre le cheval qui souffre sur fond de violons"… J'exagère, bien entendu. Au départ, cela me gênait un peu, mais Williams parvient à nous faire oublier ce côté musique empathique sur la durée. Côté casting, j'avoue ne pas être convaincu du tout par le jeune Irving. Pas du tout. Mais qu'importe, la star c'est le cheval ? Oui, et non : les stars sont présentes un peu partout dans ce film, de Peter Mullan à David Thewlis en passant par Emily Watson et Tom Hiddleston… Le casting est tout de même très réussi. Et la construction de l'histoire est intéressante et pertinente : on suit les aventures du cheval qui passe "de mains en mains". Un commandant anglais, des jeunes soldats allemands, un vieil homme français et sa petite fille, etc. C'est très sympathique, mais. Oui mais. Et un gros "mais", un de ceux qui fait que je me fâche ! Pourquoi, (placez ici le juron de votre choix, dans la langue qu'il vous plaira) fallait-il qu'ils parlent tous anglais !? Hein ?! Pourquoi…? Le succès international d'Inglorious Basterds avait bien prouvé aux USA qu'un film en plusieurs langues pouvait fonctionner non ? Ce n'était pas la magie "Tarantino", mais bien un soucis de réalisme apprécié par tous, non ? Toujours est-il qu'ici tout le monde parle anglais (sauf quelques mots par-ci par-là pour faire "vrai" - reprenez votre juron de toute à l'heure - comme "grand-père" ou autres ordres allemands…) avec des accents ! Ah bah oui, on donne des accents anglais par-ci, irlandais par-là, indiens pour ce monsieur (contexte colonial oblige), accent allemand pour ce jeune soldat, un peu plus prononcé pour le vilain commandant allemand et enfin ce fabuleux et inaudible accent français pour Niels Arestrup. En fait, ce problème de langue est surtout risible. Les américains se disent-ils vraiment qu'on parle comme ça ? J'imagine bien que non… En tout cas, dans les salles françaises et allemandes retentiront quelques rires involontaires à cause de ça je pense… Bref. Cheval de guerre est une jolie histoire, assez folle et fantastique, servie par un casting de plutôt bonne qualité. En additionnant les notes qu'on attribue à Tintin et à Cheval de guerre, on doit arriver à un très bon score va !

lundi 27 février 2012

LA VIE D'UNE AUTRE

1h37 - Sortie le 15 Février 2012

Un film de Sylvie Testud avec Juliette Binoche et Mathieu Kassovitz
Marie, 40 ans, se réveille en pensant qu’elle en a 25. Elle a oublié 15 ans de sa vie. Elle se réveille au début d’une histoire d’amour qui en fait se termine. Elle se réveille et elle a quatre jours pour reconquérir l’homme de sa vie.

Moyenne des Ours : 2,5/5

Le point de vue de Pépite : 2,5/5
Je dois avouer que j'y allais à reculons. Un premier film un peu en mode comédie romantique, avec Binoche (dont je ne suis pas un des plus grands admirateurs…), et des critiques plutôt négatives entendues en amont… Encore une fois c'est une bonne chose, parce que du coup j'ai été agréablement surpris par plusieurs choses. Juliette Binoche, que je l'apprécie ou non, et réellement une bonne actrice, et hors quelques moments un peu mélo qui m'ont un peu gêné, elle livre une performance plutôt convaincante dans le rôle de cette femme qui a oublié 15 ans de sa vie. Mathieu Kassovitz en face, est parfois en "sous-jeu" mais cela va plutôt bien au personnage et ce n'est pas toujours le cas  : à la fin notamment, il est extrêmement touchant. Au fond, le film nous le montre de façon impressionniste : en effet, on suit le personnage de Binoche tout du long, et de lui on ne sait que très peu. Il parle peu et se livre tout autant. Quelle est son implication dans le divorce ? Comment se senti-il par rapport à la phase qu'il traverse avec sa femme ? Etc. De ce côté-là, l'intrigue est plutôt réussie, mais c'est quand même le second plan. Le premier plan de l'histoire, qui est "sensé" nous intéresser plus, et bien nous intéresse moins. Jeune Binoche se retrouve après sa première nuit d'amour avec Jeune Kassovitz dans la peau de Binoche Working Woman. 15 ans, entre 1996 et 2011, il y avait tout de même foule de choses à traiter qui ici sont le plus souvent éclipsées. Entre une lecture rapide d'un journal on passe en revue Michael Jackson et Barack Obama ? Une discussion avec un passant : la coupe du monde de 98 ? (Cette scène est prise sur la fin et Binoche demande en substance "qu'est-ce que j'ai raté d'autre ?" Peut-être est-ce le résultat d'une scène coupée ? Si c'est le cas, c'est dommage). Binoche utilise son téléphone portable sans surprise (pourtant, entre 96 et 2011, elle a beau ne pas avoir un iPhone, c'est tout de même un bien joli smartphone du type Blackberry… Pas évident après les Motorola et autres Alcatel !) et navigue sur son ordinateur sur lesquels elle voit ses comptes en banque ("j'ai plein de thunes, et c'est en euros !" haha…). Certes, ce n'est pas forcément le propos, mais ce genre de détails peut étoffer un scénario (la scène savoureuse de la femme de ménage qui aide Binoche à retrouver sa voiture dans le parking en actionnant la télécommande de la clé le bras en l'air devant le regard sceptique de Binoche va dans ce sens-là et réussit efficacement son coup). En bref, toute une partie du potentiel de l'histoire est évincée au profit des états d'âme de cette femme qui se rend compte que ce ne sont pas ces 15 années qui ont tout foutu en l'air, mais qu'il y a 15 ans, tout le potentiel "mal" était déjà en germe dans sa personnalité et sa façon de réagir aux autres, à son environnement. Pour un premier film, c'est tout de même une petite réussite, c'est tout du moins très encourageant, la mise en scène, la photographie et la direction d'acteur étant plutôt réussie. Une bonne surprise. Mais toujours pas la priorité cinématographique du mois.

samedi 25 février 2012

BULLHEAD

2h09 - Sortie le 22 Février 2012

Un film de Michael R. Roskam avec Matthias Schoenaerts et Jeroen Perceval
Jacky est issu d'une importante famille d'agriculteurs et d'engraisseurs du sud du Limbourg. A 33 ans, il apparaît comme un être renfermé et imprévisible, parfois violent… Grâce à sa collaboration avec un vétérinaire corrompu, Jacky s’est forgé une belle place dans le milieu de la mafia des hormones. Alors qu’il est en passe de conclure un marché exclusif avec le plus puissant des trafiquants d'hormones de Flandre occidentale, un agent fédéral est assassiné. C’est le branle-bas de combat parmi les policiers. Les choses se compliquent pour Jacky et tandis que l’étau se resserre autour de lui, tout son passé, et ses lourds secrets, resurgissent…

Moyenne des Ours : 4,3/5

Le mot du Comte : 4,5/5
Un film incroyable d'une cohérence inouïe, ou le scénario finit par se fondre à la mise en scène, qui regorge de prises de positions assumées et cohérentes (surtout au niveau de l'univers sonore, la gestion du silence est sublime). Matthias Schoenarts, en homme-enfant-taureau surdopé, est époustouflant. Sa performance (un subtil mélange d'intimidation et d'empathie) et la mise en scène parviennent à nous tenir en haleine deux heures durant et nous faire oublier le scénario (qui manque peut-être de surprises). Ce western Wallon est bourré de références, et l'ombre des frères Coen -dont on trouve l'esprit chez les deux garagistes, n'est pas bien loin. L'humour noir est bien maîtrisé et les personnages tous très bien développés. Le cinéaste nous entraîne dans cette tragédie humano-bovine habilement construite (mélange des époques, flashbacks -dont un assez traumatisant) et nous aspire vers sa finalité hypnotique. Cela fait plaisir de voir un vrai film de cinéma, cohérent de bout en bout et qui assume l'intégralité de ses partis pris. Magnifique.

Le point de vue de Pépite : 4/5
Il m'a fallu plusieurs jours pour mûrir le film de Michael R. Roskam. C'est une histoire plutôt dure, un univers particulier, mais le résultat est phénoménal. Matthias Schoenaerts (apprenez dès à présent à épeler et prononcer son nom, il pourrait devenir incontournable et on le verra dans le prochain Audiard...) est époustouflant et le reste du casting suit. Dans ce thriller policier étrange, on rit (mention spéciale pour les deux comédiens wallons Erico Salamone et Phillipe Grand'Henri, tordants), on frémit, on est dégoûtés (j'ai la phobie des aiguilles, j'y peux rien, et ici on a le droit à toutes sortes de prises de drogue...), on est en somme entraînés dans une abysse d'où il est difficile de ressortir et où toutes les émotions existent. La photographie est extrêmement léchée, la plus grande partie des plans sont vraiment beaux. Le passé du personnage de Jacky est très sombre, et son présent n'est pas mal non plus. L'histoire nous fait passer d'une temporalité à une autre sans problème, et nous dévoile petit bout par petit bout toute la vérité sur Jacky et la nature de ses relations au reste de la distribution. Enfin, c'est fou comme un beau film peut nous faire aimer une langue. Après La Vie des Autres et l'allemand, c'est au tour de Bullhead et du flamand, qui n'est pas si désagréable à entendre, croyez-moi ! Et pour la qualité de ce film, on serait près à de nombreux sacrifices. N'hésitez plus, cet excellent film belge fait oublier le fiasco d'Il était une fois, une fois (probablement dû au fait qu'il était écris et réalisé par un français...) et autres faux et mauvais produits de la Belgique.

CHRONICLE

1h24 - Sortie le 22 Février 2012

Un film de Josh Trank avec Dane DeHaan, Alex Russell et Michael B. Jordan
Après avoir été en contact avec une mystérieuse substance, trois lycéens se découvrent des super-pouvoirs. La chronique de leur vie qu’ils tenaient n’a désormais plus rien d’ordinaire… D’abord tentés d’utiliser leurs nouveaux pouvoirs pour jouer des tours à leurs proches, ils vont vite prendre la mesure de ce qui leur est possible. Leurs fabuleuses aptitudes les entraînent chaque jour un peu plus au-delà de tout ce qu’ils auraient pu imaginer. Leur sentiment de puissance et d’immortalité va rapidement les pousser à s’interroger sur les limites qu’ils doivent s’imposer… ou pas !

Moyenne des Ours : 3,8/5

La pensée de Juani : 4,5/5
Bluffée.
M’attendais pas à ça et j’ai vraiment aimé. Une très bonne évolution des personnages et de l’ambiance du film. On commence avec un teen-movie fait de fiesta et on termine avec un film de science fiction. Ce dérapage effectué subtilement on ne le sens pas venir et c’est génial. Le tout ponctué d’une critique légitime de notre société faites d’images en tout genre, qui s’imposent, que l’on crée… Le seul point noir c’est qu’au début la caméra tenue par notre protagoniste nous donne envie de vomir mais, rapidement il la contrôle. Et même pour ça on ne peut en vouloir au réalisateur, c’est un parti pris du film et c’est totalement justifié. I’m lovin it !

Le mot du Comte : 4/5
Un film immensément ludique qui répond à une question cruciale: que ferions-nous si nous avions des super-pouvoirs? "Chronicle" apporte les réponses à toutes ces questions en montrant la mise en pratique des super-pouvoirs dans la vie de tout les jours de trois adolescents (ils font des blagues aux autres, s'envoient en l'air... littéralement). Et c'est fascinant, un plaisir immense! Le film adopte la structure du journal filmé (found footage, à l'instar du "Projet Blair Witch") et Josh Trank la tourne à son avantage en utilisant les pouvoirs du héros Andrew pour outrepasser les limitations inhérentes à ce types de filmage (Andrew utilise son pouvoir pour faire léviter sa caméra, autorisant ainsi le réalisateur à utiliser tout les mouvements de caméra qu'il veut). On peut toutefois regretter que dans la dernière partie du film, le réalisateur, obligé de montrer ce qui arrive à son personnage, aie recours à l'utilisation de toute les caméras diégétiques (vidéo-surveillance, portables des passants), cela casse un peu le rythme et l'on perd un peu de cohérence. 
Sur le fond, le film propose une réflexion sur la valeur de l'amitié et mets rudement à l'épreuve celle de ces personnages. Le spectateur a ainsi l'opportunité de découvrir comment plusieurs ados réagissent face à leurs nouveaux pouvoirs, et oui, on ne devient pas forcément un super-héros! Un premier film cohérent, très bien construit et qui réussis parfaitement à mélanger deux genres assez opposés (found footage -habituellement réservé aux films d'horreur, et film de super-héros). Et c'était pas gagné.

Le point de vue de Pépite : 3,5/5
Je suis un grand fan des films de super-héros, des types qui ont des pouvoir et tout le tintouin. Du coup je suis à la fois facile et difficile à contenter. Des pouvoirs oui, mais donnez-moi une histoire, et des trucs funs ! J'attendais avec impatience ce film mais j'y suis allé sur la pointe des pieds, de peur d'être déçu. Et ce n'a pas été le cas. Bien que n'ayant pas tout de suite adhéré au portrait du personnage d'Andrew Detmer (mère malade, père alcoolique et violent, Andrew est la victime dans son lycée, etc. Ah oui, encore une fois on nous montre la stupidité des 80% d'américains, notamment des lycéens...), j'ai tout de suite accroché à l'histoire lorsqu'ils se sont mis à tester leurs pouvoirs. Au début plutôt didactique, l'expérience devient franchement intéressante, amusante et "fun" ! Ils se testent, ils testent leurs limites, ils apprennent à voler, font les cons, etc. Une grande partie du film est une bonne dose d'entertainment, mais pas seulement. On se surprend à nouveau (comme quand nous étions plus jeunes, certes, je n'ai jamais grandi de ce côté-là !) à les envier et à imaginer comment nous on gérerait ces pouvoirs. Chronicle est filmé à partir de la caméra que tient le personnage d'Andrew. Cela aurait pu limiter grandement les possibilités du film si Josh Trank n'avait pas eu l'idée lumineuse (mais oui !) de faire qu'Andrew dirige télépathiquement la caméra dans les airs. Nous voilà libérés de la contrainte de départ, et Josh Trank peut se faire plaisir avec moult mouvements de grues. La caméra d'une blogueuse qui croise la route des trois protagonistes, mais aussi ensuite les caméras de surveillances, des policiers, des hélicoptères et même les iPhones des badauds sont utilisées pour diversifier les points de vue. Chronicle est un film très intéressant, non seulement au niveau de son histoire qui explore plus que d'autres la gestion progressive de tels pouvoirs, mais aussi au niveau de sa construction formelle (point-of view camera, etc.) : je vous le conseille.

L'Opinion de Tinette : 3,5/5
Fatiguée par les films de super-héros manquant d'originalité, je suis allée voir celui ci en me disant qu'il avait l'air différent, qu'il apporterait quelque chose au genre. Et j'avais raison.
Sa forme est originale et sert bien le film. Aucune caméra "invisible" n'est utilisée, je m'explique. Durant une bonne partie du film on suit les personnages à travers la caméra du personnage principal, Andrew. Cet adolescent seul et malheureux (pour résumer) trouve refuge dans cette activité qu'est de filmer sa vie, sans cesse. Une autre amie bloggeuse filme aussi, ce qui permet quelques changements de point de vue intéressants. Et bien sûr les caméras de surveillances ont leur rôle à un moment. Au début j'ai eu peur, en me demandant si ça allait être un blair witch avec des super pouvoirs. Mais non. C'est bien fait, bien filmé.
Pour ce qui est du film en lui même, ça change !! Ça fait du bien de voir un film où les "victimes" des supers pouvoirs s'amusent. Ils en ont peur, jouent au cons, apprennent à faire des choses de plus en plus folles. Ils se découvrent et n'ont pas cette mentalité insupportable des comics du "allons sauvez le monde" (les fans de comics, ne me détestez pas... Mais je vous jure que ça fait du bien de voir ça). J'ai trouvé un peu long toute l'appréhension de ces pouvoirs. Bien qu'intéressant on veut connaître la suite, on veut voir aboutir ces pouvoirs, peu importe dans quel sens ils vont.
Le film prend une direction à laquelle je m'attendais, mais des mesures qui m'ont impressionné (voir dérangé).
En clair c'est un film de super pouvoir, mais pas de super héros. Et juste pour sa forme, sa construction ça vaut le détour (et pour la musique que j'ai trouvé très réussie). Je ne dis pas que c'est LE film du siècle, mais je le reverrai avec plaisir.

VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE 2 : L'ÎLE MYSTÉRIEUSE

1h33 - Sortie le 15 Février 2012

Un film de Brad Peyton avec Dwayne Johnson, Michael Caine, Josh Hutcherson et Vanessa Hudgens
Sean Anderson et le petit ami de sa mère Hank Parson partent en mission pour retrouver le grand-père de Sean, qui a disparu sur une île mythique. Ils seront aidés dans leur recherche par Kailani et Gabato. Ils mettent alors le cap sur le Pacifique Sud, puis sur une destination quasi inconnue, dont personne, ou presque, n'est revenu en vie… 

Moyenne des Ours : 1,75/5

La pensée de Juani : 1,5/5
Un film pour enfant, donc malheureusement, le scénario n’a rien, mais alors rien d’extraordinaire. Ça m’a même provoqué (pour 2 ou 3 scènes) une grande gêne vis-à-vis des acteurs. La 3D n’a rien d’extraordinaire… Pas mal de clichés recensés. Petite bonne surprise tout de même concernant Dwayne Johnson qui joue très bien du ukulélé et a un très joli sourire, du reste, il est souvent mal à l’aise ne sachant pas (tel un adolescent) quoi faire de son corps. Concernant les facilités scénaristiques tel que l’entêtement du grand père (Michael Caine) qui disparait dès qu’on mentionne qu’Atlantide est en train de couler (alors que c’est un grand aventurier !) je préfère ne pas développer, ce n’est pas utile. Et l’univers de Jules Verne est plus ou moins développé, juste comme prétexte pour faire le mariole sur une île déserte qui comprend de petits éléphants et de très grands papillons ! Donc le fantastique pour le fantastique, je préfère revoir La Ligue des Gentlemen Extraordinaires !

Le point de vue de Pépite : 2/5
Oui, je confirme, c'est un film destiné à la jeunesse, ce qui peut en partie expliquer le peu d'originalité et les clichés en veux-tu en voilà présents dans ce film. C'est la première fois que l'on rencontre Vanessa Hudgens ? Faisons-la enlever son pull au ralenti pour dévoiler son corps devant les yeux du jeune Hutcherson qui baisse ses lunettes de soleil au ralenti également... Oubliez votre statut d'adulte s'il vous faut vraiment aller voir ce film (babysitter ? Grand frère ? Parent ? Ce sont de bonnes excuses !). La 3D sert ici un simple but économique, c'est évident, il ne fait pas rêver. Ou alors il aide grandement à jouer au jeu du "Repérer les faux raccords sueur sur le t shirt de The Rock, pardon, je veux dire l'acteur Dwayne Johnson-Lol". Heureusement qu'ils jouent un peu des clichés (Johnson fait bouger ses pectoraux pour faire rebondir des petites baies dessus... ça n'a pas l'air drôle, mais ça l'est, un peu, quand même, bref...) sinon on n'en pourrait plus ! On se surprend à sourire parce que c'est trop bête, c'est pas possible, oh c'est cliché, bah oui ils chevauchent des abeilles géantes, etc. Mais que diable, je me serais bien amusé devant ce film à 10 ans ! 

SÉCURITÉ RAPPROCHÉE

1h56 - Sortie le 22 Février 2012

Un film de Daniel Espinosa avec Denzel Washington et Ryan Reynolds
Tobin Frost est le traître le plus redouté de la CIA. Après avoir échappé au contre-espionnage pendant près de dix ans, il refait surface en Afrique du Sud. Lorsque sa cachette d’un faubourg du Cap est attaquée par un mystérieux commando, un jeune "bleu", Matt Weston, est obligé d’assurer seul sa fuite et de le conduire dans une nouvelle résidence sécurisée. "Ange gardien" malgré lui, Matt voit dans cette mission une chance inespérée de faire ses preuves aux yeux de l’Agence. Une relation précaire s’établit entre le débutant et le renégat endurci. Mais Frost, manipulateur né, réserve quelques surprises à son candide protecteur…

Moyenne des Ours : 3/5

La pensée de Juani : 3/5
Très belle image. Même si on a du mal à savoir pourquoi elle est faite ainsi. Le rythme rapide et les gros plan j’ai mon idée, ça correspond aux films d’actions, on est directement plongé dedans mais la saturation et cette image sublimement colorée… Je vois pas. Quoiqu’il en soit un duo sympa. Certaines scènes un peu trop longue, comme la première course poursuite qui arrive au bout de la 20ème minutes, donc on s’imagine bien qu’ils seront pas arrêté aussi vite, donc pas de suspens… Et les cascades juste pour les cascades ça lasse vite. Quelques bonnes réparties. Mais pas de quoi se mettre à douter d’un quelconque gouvernement, ça nous apprend pas grand-chose. Et les « agents doubles » sont vite repérable donc pas de grande surprise à la fin. Chapeau tout de même au personnage de Ryan Reynold qui n’est pas juste une brute mais présenté comme quelqu’un qui est surpassé, ne sait pas forcément où il met les pieds. Un personnage principal plus ou moins écrit dans un film d’action, ça mérité d’être souligné !

ALBERT NOBBS

1h57 - Sortie le 22 février 2012

Un film de Rodrigo Garcia avec Glenn Close, Mia Wasikowska & Aaron Johnson
Au 19ème siècle, dans une Irlande en proie à la crise économique, une femme se fait passer pour un homme afin de pouvoir travailler. Pendant trente ans, elle trompe son entourage, employé dans un hôtel sous le nom d'Albert Nobbs en tant que majordome.

Moyenne des Ours : 2,5/5

La pensée de Juani : 3,5/5
Je sais. Juger un film entre « bon » et « très bon » est une sale habitude chez moi. Mais même si je suis pas complètement transcendée par le film j’ai quand même voyagé et appris à m’attacher aux personnages, à l’ambiance, les décors, les uses et coutumes de Dublin du 19ème siècle ! Enfin bref, j’ai adoré détester Aaron Johnson. Je ne m’y attendais pas à ce style de personnage, et il est pas mal dans le rôle. Janet McTeer mérite son oscar pour le second rôle. Je ne dirais pas que j’avais rien découvert, quelque chose me gênait chez elle, mais sur le cul lors de la découverte... Elle joue bien, est vraiment touchante. Maquillage génial, et Glenn Close rend savoureux ce rôle de « petit homme étrange ». Une femme qui veut juste survivre. Mia « Nom imprononçable » m’a saoulé par contre, j’ai pas réussit à m’attacher à cette gamine complètement écervelée qui se veut naïve mais qui est juste insupportable. Bref beau film, même s’il ne m’a pas tiré de larmes, je n’en suis pas moins sortie touchée.

Le mot du Comte : 1,5/5
Un film étrange et ennuyeux. Il est difficile de pénétrer dans l'esprit de Glenn Close et de son masque de latex sans émotion (le visage doré de C3PO en a plus). L'intrigue avance péniblement en dévoilant un catalogue de personnages assez caricaturaux (la servante volage, le bon médecin alcoolique, le noble débauché, la patronne vilaine, ouuuh...) pour n'aboutir nul part, si ce n'est qu'à la plus profonde des misère. Car "Albert Nobbs" est un film triste, si tant est qu'on s'intéresse au destin de ses personnages. Glenn Close, statut de cire échappée du Musée Grévin, ne parvient pas à apporter l'émotion nécessaire, car son personnage ne dit rien, n'a ni histoire, ni nom, ni désir, ni sexualité, impénétrable, presque pas humain et... pas très crédible (ce n'est pas en masquant son nom au générique qu'on ne devine pas Glenn Close). Comment son entourage n'a t'il pas pu la démasquer ? Son visage, sa voix, sa démarche sont tellement étranges... Bizarre, comme le film.

L'Opinion de Tinette : 2/5
J'ai beau y réfléchir depuis l'avoir vu je ne comprend toujours pas l'intérêt de ce film (oui je sais c'est pas gentil, et si quelqu'un peut m'aider je suis preneuse).
J'attends dans ce genre de film, qui a quand même un fond politique (ou du moins social), une lutte du personnage. Je veux dire par là que j'aurai aimé savoir pourquoi elle en est arrivée là, voir la transformation, peut être ce procédé aurait aider a ce que je m'attache au personnage principal. En une scène, elle explique (il ?) pourquoi elle en est arrivée là. Une scène qui ne fait passer aucune émotion. Tout comme le personnage principal, incarné par Glenn Close (dont le nom est absent au générique de début). J'ai trouvé le maquillage atroce, pas naturel et flippant plus qu'autre chose. On s'ennuie, puisqu'il ne se passe rien. On la voit compter ses sous, rêver d'une boutique qu'elle pourrait ouvrir, et se dire que peut être un mariage arrangerait ses affaires. Ce film est vide, comme le personnage principal. Il ne procure rien et ne raconte rien.
Alors pourquoi deux points ? On y arrive. J'ai trouvé les décors et costumes très bons. Mais vraiment. Autant le maquillage (prothèse en réalité) fait peur, autant le reste de l'univers est réussi. Et j'ai été contente de voir Aaron Johnson dans un rôle qui le changeait. Il est insupportable dans ce film et pourtant il m'a convaincue.
Je ne le conseille vraiment pas.

Le point de vue de Pépite : 3/5
Un bon film en fait. Je m'étonne en disant ça parce qu'il est vrai que ça ne me tentait pas trop. Et quand l'histoire a commencé j'étais sans cesse inquiet pour "this little strange man". Je m'attendais comme mes camarades m'avaient prévenu à un jeu C3PO/Statue de cire de la part de Glenn Close et en fait il n'en est rien. J'ai perçu au contraire une performance extrême de la mimique ultra légère qui nous donne à voir toute la vérité sur ce personnage. Albert Nobbs n'est pas vide, il est juste très simple : extrêmement pragmatique, discret et effacé, il a des rêves simples (économiser assez pour acheter une petite boutique de Tabac, attendre 15 ans que sa valeur triple, revendre, s'installer à la plage : "J'ai toujours rêver de m'installer au bord de la mer"). J'ai vraiment été touché par cette femme/homme qui a trouvé une solution extrême à ses petites ambitions. L'histoire est selon moi très bien construite grâce à une galerie de personnages extrêmement bien caractérisés. Ils ont tous leur rôle à un moment donné de l'histoire, ils sont tous différents, et représentent une palette assez représentative des personnages qu'on pourrait s'attendre à rencontrer dans ce type d'histoire, à cette époque précise. Le casting aidant bien entendu beaucoup l'efficacité de cette galerie de personnages (Brendan Gleeson, très bon, Aaron Johnson, Mia Wasikowska, Janet McTeer, Jonathan Rhys Meyers, Mark Williams, etc.). Certes, ce film a un rythme plutôt lent, les objectifs de chacun n'avançant pas beaucoup ; il y a aussi beaucoup de petites scénettes très touchantes ou amusantes qui ne font pas beaucoup avancer l'histoire. Plutôt étonné par la qualité du film et de son casting, n'ayez pas peur de Glenn Close et allez le voir !

vendredi 24 février 2012

RECHERCHE BAD BOYS DÉSESPÉRÉMENT

1h31 - Sortie le 8 Février 2012

Un film de Julie Anne Robinson avec Katherine Heigl
Stéphanie Plum vient de se faire virer et un créancier vient lui prendre sa voiture. Fauchée, elle parvient à convaincre son cousin de l’engager dans son agence de cautionnement... comme chasseuse de primes ! Stéphanie n’y connaît rien, ce qui ne l’empêche pas de se lancer aux trousses de Joe Morelli, un ancien flic suspecté de meurtre qui avait eu en plus le mauvais goût de la séduire avant de la plaquer lorsqu’elle était au lycée… Sa mission va vite s’avérer plus compliquée que prévu.

Moyenne des Ours : 1,5/5

La pensée de Juani : 1,5/5
Rien d'extraordinaire mais alors rien! et ce n'est même pas une vraie "kikoulolerie". On se demande déjà pourquoi Heigl fait ce job de chasseuse de primes. Et c'est à l'étape du pitch que ça se joue alors l'élaboration du reste se fait sur le même schéma : on se demande pourquoi, où est ce que ça va! Et comme je l'introduisais, on ne se réconforte même pas avec un vrai film de fille!

dimanche 19 février 2012

LA DAME DE FER

1h44 - Sortie le 15 février 2012

Un film de Phyllida Loyd avec Meryl Streep & Jim Broadbent
Margaret Thatcher, la "Dame de Fer", autrefois Premier Ministre du Royaume-Uni de 1979 à 1990, vit désormais paisiblement sa retraite forcée à Londres. Âgée de plus de 80 ans, elle est rattrapée par ses souvenirs: de l'épicerie familiale à l'arrivée au 10 Downing Street...

Moyenne des Ours : 2/5

La pensée de Juani : ??/5
Ça fait quelques jours que je l’ai vu et je sais toujours pas quoi en penser. Meryl Streep est méconnaissable. Si elle ressemble à Thatcher j’en sais rien, je connais pas bien la diction et le parcours de Thatcher. Quoiqu’il en soit on croit en le personnage interprété par Streep. J’ai apprécié en apprendre plus sur la politique britannique d’il y a quelques décennie mais on s’ennui parfois.
La dualité vie privée/professionnelle est bien mis en scène, on comprend chaque décisions diplomatiques qu’elle prend, on la soutient, surtout en tant que femme… Mais j’ai l’impression que, à son image, tout ça souligne une approche réfléchie, de la raison. Mais au niveau de l’émotion, j’ai pas le souvenir d’avoir senti quelque chose… Un film de la raison ! (faut me pardonner je lis un bouquin qui relie la philosophie de Descartes et Spinoza à plusieurs films de ces dernières décennies.)
Après ça… Je sais toujours pas quelle « note » attribuer…

Le mot du Comte : 2/5
Une déception. Une déception d'autant plus immense que le talent de Meryl Streep est grand. Elle incarne, méconnaissable, une Dame de Fer tout en émotion, en empathie et en sincérité. Il est dommage de voir que ce talent mis à disposition n'est pas utilisée et ne sert que d'illustration. Car le seul plaisir du film, c'est la performance de Streep.
Les premières minutes du film sont fastidieuses (le film adopte la structure du flashback, aller-retours entre passé politique et présent décrépi) tant on a du mal à rentrer dans l'univers de cette vieille dame qui a des hallucinations (elle voit son mari décédé, Jim Broadbent également sous-utilisé). Et sa vie en retraite est ennuyeuse. Résultat, le début est pénible et ennuyeux. Il est étonnant de voir qu'un film qui se présente comme un biopic sur une personnalité politique (et quel sujet cela aurait pu faire!!) soit aussi peu... politique.
En effet, Phyllida Loyd choisit d'ériger Thatcher en icône féministe, si bien qu'on pourrait croire qu'elle justifie tout les excès (ou bienfaits, on ne sait) de sa gouvernance de fer sous les oripeaux du "il faut bien s'imposer dans un monde d'hommes". Le film souffre des mêmes défauts que "J. Edgar", à savoir l'accumulation d'évènements sans point de vue quelconque. Était-elle un monstre? Était-elle une héroïne? Il est trop facile de vouloir laisser au spectateur se faire son propre avis. C'est une fausse excuse pour livrer un film creux et pauvre. 
Tellement pauvre que le spectateur  se forgerait une plus grand opinion de Thatcher en lisant une encyclopédie ou la page Wikipédia de la Dame de Fer...

Le point de vue de Pépite : 2/5
Mouais... J'avoue que j'étais mal parti : voir une américaine dont je ne suis pas fan incarner une britannique que je n'aime pas du tout n'était pas ma priorité... Et bien au moins, je n'ai pas été déçu... Le film alterne des images de propagande, des images d'une pauvre petite vieille Thatcher qu'il faut plaindre, et le passé glorieux de la demoiselle qui a du se battre toute sa vie... J'exagère en parlant de propagande, puisque le film n'avance quasi aucun point de vue, engagé ou non. Les flashbacks incessants et mal construits m'ont fait de la peine. Sauf quand je me suis dis que ça ferait probablement un bon film le biopic du père de Thatcher, qui avait l'air d'être un homme bien... Jim Broadbent est excellent dans son rôle de fantôme hantant sa femme, mais il est sous-exploité. Globalement, on reste indifférent au sort de cette Premier Ministre ("plus sinistre que ministre"... Bon ok, citation hors de propos ^^) : c'est génial, c'est la première femme Chef d'Etat en Occident, mais... So what ? La réalisatrice a l'air de faire passer son combat féministe pour la meilleure excuse d'une mauvaise gestion d'un pays ? En fait, je comprend pas bien l'intérêt de ce film. Je ne vous le conseille pas, il y a plein d'autres choses au cinéma ! (Ps : je n'aime plus trop le jeu de Meryl Streep depuis Julie et Julia, j'avoue, mais quand elle cessera de singer des personnalités dans des biopics insupportables, peut-être que je reverrais mon jugement...)

L'Opinion de Tinette : 2/5
La déception... Bon on va commencer par ce qui est réussi dans le film : Meryl Streep. J'aime beaucoup cette actrice (contrairement à la Pépite apparemment ^^). Encore une fois, elle est douée, elle joue bien. J'ai trouvé son interprétation très bonne, aidée par les maquillages et costumes qui eux aussi sont réussis. Voila.
Maintenant. J'aimerai qu'on m'explique comment il est possible de faire un film sur un monstre politique comme celui ci, sans donner ses idées ?!! Mais on est où là ? C'est comme ci moi aujourd'hui je faisais un film sur LePen en parlant de sa femme, de ses parents, du fait qu'il a dit ça une fois à la télé, qu'il a fait ci dans sa vie, mais sans jamais trop se mouiller. On ne sait pas comment Tatcher est arrivé au pouvoir, on ne sait pas ce qui l'a réellement poussé à rentrer dans la vie politique, on ne connaît pas ses idées. On sent juste une once de poussée féminine, puisqu'elle a parfois du mal à se faire entendre (idée retranscrite dans le film par les scènes les plus clichés possible). C'est la mode en ce moment de faire des films sur des politiques, sans vraiment dire ce qu'ils ont fait. Dans ce cas là on ne fait pas le film !
Pour ce qui est de la forme, le film est rempli de flash-backs non chronologiques, on la voit chez elle perdre la boule et parler à son mari décédé. On ne comprend rien. Il aurait fallu pour ce film en particulier suivre une construction classique qui nous aurait aidé à mieux comprendre l'évolution du personnage (quoi que je doute que la réalisatrice ait eu l'ambition de montrer une évolution). Je pourrai parler pendant des heures des manques de ce film, tellement j'en suis sortie frustrée et agacée.
En clair... Quand on fait un biopic on le fait jusqu'au bout ! Sinon on fait celui de Casimir. N'y allez pas. 

IL ÉTAIT UNE FOIS, UNE FOIS

1h35 - Sortie le 15 février 2012

Un film de Christian Merret-Palmair avec François-Xavier Demaison & Anne Marivin
Willy Vanderbrook, franco-belge devenue citoyen du monde, est sollicité pour devenir le concierge d'un grand palace parisien. Suite au refus de sa candidature pour délit de belgitude, il décide avec ses amis de se venger en se faisant passer pour le Prince de Belgique et duper la direction de l'hôtel, le temps d'une nuit. La duperie fonctionne à merveille et, remarqué par Jessica, une escroc professionnelle, ils décident de monter le coup du siècle...

Moyenne des Ours : 0,83/5

Le mot du Comte : 1/5
Voulant s'appuyer sur les préjugés et calembours éternels entre la France et la Belgique pour faire rire, le film n'y arrive jamais. Les gags et vannes -très peu recherchés (voir la blague sur le pain perdu), tombent quasiment tous à plat et ce n'est pas le trop-plein de surjeu de Jean-Luc Couchard qui y changera quelque chose. 
Filmé à la manière d'un téléfilm moyen que même TF1 ne diffuserait pas en prime-time (bien que le film ait sûrement été fait pour ça), cette comédie distille un profond ennui, de par la pauvreté de ses enjeux, de ses dialogues et l'inexistence de sa mise en scène. Les acteurs (Demaison & Marivin) sont en pilotage automatique et brillent par leur transparence. 
Non, entendre l'accent belge pendant 1h35 n'a jamais fait rire personne...

Le point de vue de Pépite : 1/5
Pourquoi ? Quel est l'intérêt d'un tel film ? Nous montrer que François-Xavier Demaison sait bien jouer ? On l'a compris, mais ici il aurait fallu le diriger. Ou alors faire un montage qui rythme les répliques pour qu'elles sonnent un peu moins vides... La plupart des aventures des trois personnages belges peu attachants que l'on suit ont l'air d'être tombées du ciel. Ils ont un objectif, mais hop, sans raison apparente, voilà qu'ils suivent Anne Marivin... Et comme ils se font semer, et bien l'un deux va apprendre au deux autres à faire une filature... Cours qu'ils ne suivent pas parce qu'ils prennent le bus et se moquent de lui... Pour finalement ne plus faire de filatures du tout... Je comprend pas. On a même le droit à un aller-retour Paris-Belgique pour qu'une vieille sourde et aveugle prépare par réflexe et habitude un dessert belge dont je ne me suis pas permis de retenir le nom (ah non, je retiendrais le nom à une meilleure occasion !)... N'y allez pas en vous disant "Ah, une comédie pour changer de tous ces films d'auteur ou films à Oscar avec des gens qui dansent mais ne parlent pas..." : non ! que nenni ! Allez éventuellement voir Tucker and Dale, ça c'est drôle !

L'Opinion de Tinette : 0,5/5 
Je crois que j'ai même pas la force de critiquer tellement c'est mauvais... Vous savez quoi ? Lisez la critique du Comte, je pense tout pareil. 

samedi 18 février 2012

HOW I MET YOUR BLOGGER AWARDS

Le vendredi 2 Mars 2012 aura lieu la cérémonie de remise des prix des blogueurs de Cinéma les How I Met Your Blogger, à laquelle votre serviteur Pépite assistera. Vous serez mis au courant de la liste des gagnants, en attendant voici la liste des nominations. Des coups de coeur, des coups de gueule, des déceptions quant à cette liste ? Faites-le nous savoir !

Meilleur Film de l'année
- Drive, de Nicolas Winding Refn
- Black Swan de Darren Aronosfky
- Intouchables d'Eric Toledano et Olivier Nakache
- J'ai rencontré le diable de Kim Jee-woon
- Melancholia de Lars Von Trier
- Shame de Steve McQueen
- The Artist de Michel Hazanavicius
- The Tree of Life de Terrence Malick

Acteur de l'année
- Colin Firth dans Le Discours d'un roi
- Jean Dujardin dans The Artist
- Michael Fassbender dans Shame
- Omar Sy dans Intouchables
- Ryan Gosling dans Drive

Actrice de l'année
- Carey Mulligan dans Shame
- Jessica Chastain dans The Tree of Life
- Kirsten Dunst dans Melancholia
- Marina Foïs dans Polisse
- Natalie Portman dans Black Swan

Réalisateur de l'année
- Brad Bird pour Mission Impossible : Ghost Protocol
- Darren Aronosfky pour Black Swan
- Lars Von Trier pour Melancholia
- Terrence Malick pour The Tree of Life
- Nicolas Winding Refn pour Drive

Film d'animation de l'année
- Happy Feet 2 de George Miller
- Le Chat Potté de Chris Miller
- Rango de Gore Verbinski
- Les Aventures de Tintin - Le Secret de la Licorne de Steven Spielberg
- The Prodigies de Antoine Charreyron

Révélation de l'année
- Brit Marling dans Another Earth
- David Michod dans Animal Kingdom
- Elle Fanning dans Somewhere
- Hailee Steinfeld dans True Grit
- Jessica Chastain dans The Tree of Life

Direct-to-Video de l'année
Blood Island de Jang Cheol-soo
Black Death de Christopher Smith
- Super de James Gunn
Stake Land de Jim Mickle
- Triangle de Christopher Smith

Le plus mauvais film de l'année
- Dream House de Jim Sheridan
- Green Lantern de Martin Campbell
- La Conquête de Xavier Durringer
- Les tribulations d'une caissière de Pierre Rambaldi
- Mon père est femme de ménage de Saphia Azzeddine

La scène la plus marquante de l'année
- Le ballet final dans Black Swan
- L’ascenseur dans Drive
- Le discours du roi dans Le Discours d'un roi
- La poursuite à Bagghar dans Les aventures de Tintin le Secret de la Licorne
- La fin dans Melancholia

La BO la plus entêtante de l'année
- Drive
- Black Swan
- Happy Feet 2
- Sucker Punch
- Tron - Legacy

Le scénario de l'année
Black Swan
- Drive
- La Piel que Habito
- Polisse
- Source Code

La plus belle affiche de l'année
- Black Swan
- Drive
- Minuit à Paris
- The Artist
- Tron - Legacy

Oui, on est sur la liste des invités ! =D

DOS AU MUR

1h42 - Sortie le 15 Février 2012

Un film de Asger Leth avec Sam Worthington, Jamie Bell et Elizabeth Banks
Ancien flic condamné à la prison pour un vol dont il se dit innocent, Nick Cassidy a réussi à s’évader. Dans un célèbre hôtel de New York, il monte jusqu’à l’un des derniers étages et enjambe la fenêtre. Le voilà dehors, sur la corniche, au bord du vide… Lydia Mercer, négociatrice de la police, est chargée d’essayer de le convaincre de ne pas sauter. Plus la jeune femme tente de dénouer cette situation périlleuse, plus elle prend conscience que Cassidy pourrait bien avoir un autre objectif… 

Moyenne des Ours : 3.5/5


La pensée de Juani : 3/5
Pur film US. On y va pour le casting. Et on n’est pas déçus, on a nos comédiens. Mais bon, rien de très fin. Contente de retrouver Worthy, Jamie Bell, Ed Harris est travaillé au silex, un critique du Times ne me contredirai pas mais enfin bref. J’ai rit au petites pointes d’humour, je voulais savoir ce que cachait Worthy, je voulais qu’il réussisse. Enfin je ne suis pas objective, j’adore les histoires de frangins ! Quoiqu’il en soit bon divertissement mais rien de transcendant.


Le point de vue de Pépite : 3.5/5
Il est toujours intéressant d'observer comment l'attente d'un film peut connaître des hauts et des bas. Il y a de cela plusieurs mois, annonce du film en devenir et de son casting. Yes ! Puis des mois d'attente avant une bande-annonce promettant beaucoup de choses ! Et puis, publication de différentes critiques, plutôt négatives, mais bien écrites donc... On se dit qu'elles sont fondées... Et puis, projection du film. Je l'ai beaucoup apprécié ! (Ouf...) Le casting est très bon (Worthington et Banks notamment), et la seule "erreur de casting" qu'on aurait pu reprocher au film est rattrapée par quelques petites scènes : oh, Genesis Rodriguez, une bimbo latina dans un film d'action ? Et en plus elle se change dans le film alors qu'elle porte un ensemble de sous-vêtements roses hyper sexy ? Tiens donc... Et bien plusieurs scènes entre Jamie Bell et elle désamorcent la critique avec le parti pris "d'en rire", de faire remarquer le cliché : elle est plutôt maladroite, ils se taquinent, elle parle d'anciennes conquêtes... Bref, cela fonctionne plutôt bien, et du coup on laisse passer ce détail. La gestion du suspense, ajoutée à la représentation du vide et du vertige, nous font vivre de très près l'action du film. On sursaute, on crie presque lorsque Sam glisse un peu, etc. Mais ce que j'ai le plus apprécié dans ce film, c'est l'utilisation très audacieuse des seconds rôles. Alors que dans la plupart des films, les seconds rôles sont des faire-valoir et que les figurants sont là opur augmenter le côté réel du film, la véracité de son contexte, ici, Asger Leth et son scénariste Pablo F. Fenjves donnent un vrai rôle à tous les personnages. Ainsi une journaliste insupportable, un valet d'hôtel ou même un SDF engagé auront leur rôle à jouer dans cette histoire où rien n'est laissé au hasard.

vendredi 17 février 2012

EL CHINO

1h40 - Sortie le 8 février 2012

Un film de Sebastian Borensztein avec Ricardo Darin, Ignacio Huang et Muriel Santa Ana.
L'histoire insolite d'un Argentin et d'un Chinois unis par une vache tombée du ciel ! Jun débarque mystérieusement en Argentine. Perdu et ne parlant pas un mot d'espagnol, il tombe littéralement sur Roberto, quincaillier maniaque et célibataire grincheux, qui le recueille malgré lui. Ce grain de sable dans la vie très réglée de Roberto va peu à peu le conduire, de situations absurdes en drôles de coïncidences, à changer imperceptiblement...

Moyenne des Ours : 4,25/5

La pensée de Juani : 4/5
Un film touchant. Intéressant. Doté d'un personnage qui ne parle pas et un plutôt antipathique, pourtant on les adore! Une histoire drôle dans son malheur, surtout la scène d'ouverture, où une pauvre femme "reçoit" une vache! On rit, on est émus, et en plus Ricardo Darin est sympa, ce qui ne gâche rien! Simplement, une jolie adaptation d'un fait divers. Ricardo  à bien insisté la dessus, restez pour le générique, il faut tout voir!

Le point de vue de Pépite : 4,5/5
Un grand film composé de petits détails qui le rendent amusant, touchant, intelligent. Le personnage principal, campé à la perfection par un Ricardo Garin au top de sa forme, est un quincaillier grincheux qui possède un certain nombre de tics : ils compte le nombre de vis dans les boîtes pour vérifier qu'il correspond à celui inscris, il attend que son réveil marque 23h pour éteindre la lumière et dormir, et surtout il collectionne les histoires insolites dans les journaux. Tous ces détails, ainsi que ses différentes habitudes de vie et la manière qu'il a d'interagir avec ses clients ou ses amis nous dressent un portrait impressionniste, par petites touches, de cet homme complexe, blessé, seul. El Chino n'est pas une simple comédie, ce film parle d'amour, de la vie, du hasard, de l'absurde, de la guerre, des convictions, de l'amitié, des a priori, etc. C'est un film très riche, que l'on découvre progressivement, comme chacun des personnages. Après Dans ses yeux, Carancho et maintenant El Chino, je ne comprends pas que Ricardo Darin ne soit pas inondé par les propositions de films de toutes nationalités... Bientôt, peut-être ! En attendant, découvrez-le dans ce beau film.

mercredi 15 février 2012

JC COMME JÉSUS CHRIST

1h15 - Sortie le 8 février 2012


Un film de Jonathan Zaccaï avec Vincent Lacoste, Aure Atika et Elsa Zylberstein
Une Palme d’Or à 15 ans, un César à 16, cette année JC passe le bac… Jean-Christophe Kern, dit JC, n’est pas un adolescent comme les autres. Mélange de Jean-Luc Godard et Justin Bieber, à 17 ans il navigue entre ses Miel Pops devant la télé après l’école et une vie professionnelle digne d’un Stanley Kubrick.

Moyenne des Ours : 0,25/5

Le mot du Comte : 0/5
La vacuité de ma critique fait écho à la vacuité sidérale de ce film qui ne porte même pas en lui-même ne serait-ce qu'une once d'humour, de point de vue et de cohérence.

Le point de vue de Pépite : 0,5/5
Alala. Alala ? Oui... C'est pas très constructif hein ? Mais le film ne l'est pas non plus. C'est typiquement le genre de "vidéo" qui m'aurait peut-être plu sur Youtube ou éventuellement en websérie au Grand Journal. Mais en film, on a une suite de gags ratés, sur l'esthétique du docu-fiction (relativement, Zaccaï arrive quand même à faire des raccords mouvements alors qu'il n'a qu'une seule caméra et qu'il est sensé filmer en "live"...) peu convaincante. J'ai du retenir le Comte dans la salle, dès 30min de film il ne tenait plus en place. J'ai insisté pour qu'on reste, convaincu que la fin sauverait peut-être le film, mais non. C'est dommage. La "promesse" de l'affiche n'est même pas tenue, peut-être que s'il avait vraiment essayé à l'écran de passer son bac, il y aurait eu un objectif un tant soit peu intéressant...

dimanche 12 février 2012

EN SECRET

1h45 - Sortie le 8 février 2012

Un film de Maryam Keshavarz avec Nikohl Boosheri, Sarah Kazemy et Reza Sixo Safai 
Atafeh et sa meilleure amie Shirin fréquentent les soirées branchées du Téhéran underground. Elles essayent de profiter au mieux de leur jeunesse quand Mehran, le frère et complice d’Atafeh, devient membre de la police des mœurs. Alors qu’il désapprouve sévèrement leur besoin de liberté, Mehran tombe amoureux de Shirin. Ses sentiments vont vite tourner à l’obsession et mettre à l’épreuve l’amitié des jeunes filles.

Moyenne des Ours : 4,5/5

Le point de vue de Pépite : 4,5/5
Encore un film découvert lors du Festival Paris Cinéma. C'est avant Voltiges et La Guerre est déclarée, mon vrai coup de cœur. Et pourtant, c'était pas forcément bien parti avec la (sale) habitude du Festival Paris Cinéma de présenter le film en le couvrant de louanges (le spitch de la présentatrice pour La Guerre est déclarée était constituée à 100% de fleurs, de bouquets, de jardiniers même !, ce qui a fait dire à Jeremy Elkaïm "Oubliez tout ça, dites-vous que le film est nul sinon vous ne l'apprécierez pas autant"). La réalisatrice était également présente avec Sarah Kazemy (formidable dans le film) et on nous a présenté le contexte, les conditions de tournage et les conséquences (interdiction à tous les acteurs et techniciens de retourner dans leur pays d'origine). Ce genre de présentation peut laisser perplexe quant au film qui va suivre. Et bien, loin d'être déçu, j'ai véritablement été bouleversé par cette histoire, incroyablement bien menée et interprétée. Les comédiens (pour certains, de grands comédiens de théâtre vivant partout en Europe qui avaient suivi les mêmes cours de théâtre à l'époque à Téhéran et qui se retrouvaient pour le film après plus de 30 ans) donnent vie à ces personnages touchants qui se retrouvent dans une situation qui ne devrait tout simplement pas exister, entre romance impossible, chantage religieux et politique, etc. La mise en scène, extrêmement sensuelle, caresse les corps, les visages, les paysages, les rues, avec une poésie sans limite. Vous l'aurez compris, ce film a marqué mon petit cœur de cinéphile au fer rouge. Ne vous moquez pas et allez le voir ! 

SUR LA PLANCHE

1h46 - Sortie le 1er février 2012

Un film de Leïla Kilani avec Soufia Issoumi
Tanger - Aujourd’hui, quatre jeunes femmes de vingt ans travaillent pour survivre le jour et vivent la nuit. Toutes quatre ouvrières, elles sont réparties en deux castes : les textiles et les crevettes. Leur obsession : bouger. "On est là" disent-elles. De l’aube à la nuit la cadence est effrénée, elles traversent la ville. Temps, espace et sommeil sont rares. Petites bricoleuses de l’urgence qui travaillent les hommes et les maisons vides. Ainsi va la course folle de Badia, Imane, Asma et Nawal...

Moyenne des Ours : 1,5/5

Le point de vue de Pépite : 1,5/5
J'ai découvert ce film au Festival Paris Cinéma en juillet dernier, tout n'est donc pas très frais dans ma mémoire. Mais malheureusement pour ce film, ce qui m'est resté est une impression globalement négative. Je voulais m'y intéresser mais malheureusement je n'ai pas pu. Ce n'est pas que l'histoire ne m'intéressait pas, au contraire, il y avait quelque chose de percutant dans cette division de castes : les filles textiles et les filles crevettes. Le portrait contemporain de ces jeunes ouvrières avait presque tout pour m'interpeller. Mais "la sauce ne prend pas". J'aime profondément la langue arabe, mais le personnage principal a réussi à m'en "dégoûter" pendant 1h46. En effet, la caractérisation (évidente) du personnage est qu'elle a un trop-plein de pensées qu'elle ne peut s'empêcher d'évacuer dans un flot continuel d'injures, de paroles semi-poétiques et urbaines. Cette logorrhée verbale folle, souvent déclamée en chuchotements (conservant alors que les consonnes les plus dures de la langue) m'est devenue très vite insupportable. Je vous conseillerais de passer votre chemin ou alors de tenter l'aventure pour vous faire votre propre avis. Mais selon moi, des films qui étaient présentés cette année au Festival Paris Cinéma, ce n'était pas le plus intéressant, loin de là.

vendredi 10 février 2012

LA TAUPE

2h07 - Sortie le 8 février 2012

Un film de Tomas Alfredson avec Gary Oldman, Colin Firth, Mark Strong & Tom Hardy
1973. En pleine Guerre Froide et suite a une mission ratée en Hongrie, des suspicions se portent sur le MI6, les services secrets britanniques. Une taupe aurait infiltré le service. Récemment mis sur la touche, l'ex-espion George Smiley est rappelé pour démasquer la taupe. Alors qu'il se livre à une enquête minutieuse où chaque faux pas peut mener au désastre, il apprend que son ancien patron avait établie une liste de cinq espions suspects... et sur laquelle figure Smiley lui-même.

Moyenne des Ours : 3/5

Le point de vue de Pépite : 3,5/5
Il est des films dont il suffit d'entendre parler pour devenir impatient. La Taupe est de ceux-là. Le réalisateur de Morse, qui reprend le fameux roman de John Le Carré, avec Gary Oldman, Tom Hardy, Mark Strong... You got to be kidding ! Bien sûr, je signe tout de suite !
Passé cette excitation intenable, je suis allé le voir le lendemain de la sortie... Bien entendu, par rapport à mon attente, je n'étais pas ravi à 100%. Mais le film de Tomas Alfredson nous plonge sans peine dans l'univers mi-thriller politique mi-puzzle cluédo de cet "anti-film d'action". En effet, fans de James Bond passez votre chemin. Ici c'est le "vrai" espionnage, complots de bureaucrates, d'anciens agents de terrain qui n'en portent pas tant la marque. Dans ce film, tout bouge à la vitesse de Smiley, le personnage de Gary Oldman (tout en retenu mais qui transmet tellement par ses expressions figées, vieillies), et cela pourra en rebuter certains. Mais cela aide selon moi à se glisser dans l'intrigue, à réfléchir à la même vitesse que Smiley.
On réfléchit beaucoup, on imagine chaque personnage coupable, on change d'avis. La Taupe, on a bien trouvé qui c'était à un moment. Mais on a abandonné cette idée, pour y revenir, etc. Contrairement à certains films où on comprend d'entrée de jeu (ou assez rapidement) les tenants et les aboutissants (ce n'est pas Juani et son esprit de déduction insupportable qui me contredira), Alfredson nous noie dans cette toile obscure de faux-semblants bien britanniques et très "Guerre Froide" : rien n'est évident, tout est à questionner.
Je reviens un dernier moment sur le casting, qui selon moi marque un sans fautes, et sur la photographie, tout simplement magnifique ! Alfredson n'invente rien, mais s'approprie avec brio l'univers de John Le Carré.

La pensée de Juani : 3/5
Bah sur ce film, mon "esprit de déduction insupportable" a été malmené, j'étais trop occupée à chercher sans cesse si la source d'une information était vraie - il me semble que j'me posais même plus de questions que Smiley! Qui je trouve, a un comportement un peu trop confiant dans un monde où, de toute évidence, il doit se méfier! Un peu déçue par la manière dont Smiley mène l'enquête : un personnage après l'autre (Connie ou Tarr) avec qui il à un entretien puis "disparaissent" (et puis c'est insoutenable, pourquoi les croit-il?!). Un peu frustrée également parce que, en route, j'ai perdu l'identité/fonction de "Karla"-_- donc en sortant du film, il faut se repasser les événements ou en parler, tous devient plus clair. Arrêtons d'être négative et mentionnons le talent des acteurs, ils sont tous bons, on a des doutes à propos de tous, sauf l'un d'entre eux qu'on voit moins souvent, son personnage est moins développé, c'est dommage. Petite pensée pour Mark Strong à la fin. Je n'en dis pas plus, de quelle manière, sous quelle forme...J'encourage à y aller mais ayez un bout de cerveau disponible pour sans cesse vous interroger, refaire le film à chaque nouvelle donnée. Bon film!

Le mot du Comte : 2,5/5
Pour ceux qui pensent le contraire, ce film n'est pas un thriller, mais un puzzle. Un puzzle complexe mais pas incompréhensible où les protagonistes se livrent une guerre silencieuse et discrète, une guerre de bureaucrates. Il est difficile de pénétrer dans cet univers et la première heure est fastidieuse, lente, tant elle pose les bases (nécessaires) de cette intrigue tentaculaire. Cette première heure qui mélange temps présent et flashback sans précision particulière est utile mais paradoxalement, n'apporte pas grand chose.
Gary Oldman est effacé, discret, presque en sous-jeu pendant cette heure là, tandis que les autres protagonistes ne font que des apparitions éclairs assez frustrantes et ne semblent être là que pour meubler les pharamineux décors.
Une fois cette lourde heure (beau jeu de mot hein?) passée, l'intrigue et le rythme du film décollent enfin et les acteurs commencent à s'en dégager et à exister pour autre chose que des situations initiales. 
Le charme anglais opère donc, sans pour autant faire des merveilles. On ne peut pas reprocher grand chose à Alfredson, dont la mise en scène est sobre et élégante (à l'image du film entier) mais parfois très pesante et sans prise de risque aucune. Le film souffre d'être l'adaptation du premier tome de la trilogie Smiley de John Le Carré (car comme la plupart des premiers opus, son rôle est de poser les bases d'un univers en sacrifiant les enjeux de l'intrigue).
Au final donc, l'enjeu du film (le démasquage de la taupe) et son accomplissement semblent bien maigres par rapport à tout ce qu'il a fallu endurer pour y arriver. Quand le film s'achève, il ne subsiste qu'un sentiment de fadeur et de légère déception, un sentiment de victoire volée, qui aurait plutôt dû être méritée.

mardi 7 février 2012

ANOTHER HAPPY DAY

1h55 - Sortie le 1er Février 2012 

Un film de Sam Levinson avec Ellen Barkin, Ezra Miller et Demi Moore
Lynn débarque chez ses parents pour le mariage de son fils aîné, Dylan, accompagnée de ses deux plus jeunes fils, Ben et Elliot. La propension de ce dernier à mélanger alcool, drogues et médicaments ne le prive pas d'une certaine lucidité sur la joie des réunions de famille. Et la réunion, de fait, est joyeuse : grands-parents réac, tantes médisantes, cousins irrémédiablement beauf. Sans compter le premier mari de Lynn qui arrive flanqué de sa femme tyrannique.

Moyenne des Ours : 3,33/5


La pensée de Juani :  3,5/5
Un bon film sur les relations familiales : pas tout rose mais pas tout noir. Une "morale" triste mais malheureusement vraie et admirablement démontrée. Je n'ai pas les répliques exactes du personnage paumé et déprimant d'Ezra Miller mais en gros ça dit la chose suivante : ce n'est pas pour les occasions heureuses comme un mariage que les liens familiaux se resserrent. Par contre pour les deuils, c'est autre chose,... l’imminence de la Mort! Enfin bref, encore un rôle d'adolescent en pleine tourmente pour Ezra Miller, très bien interprété. Les aléas, les petits secrets et les incompréhensions au sein de cette famille reconstituée rendent parfois le rythme un peu calme. Mais on a envie de savoir comment ils vont démêler tout ça. Ils sont un peu extrêmes dans leurs actions et réactions pour vraiment refléter notre propre famille mais ça n'empêche pas l'identification aux personnages (à travers leurs mal-être qui sont à la base de leurs différents).


Le mot du Comte : 3,5/5
Les films dits "de famille" ne sont généralement pas trop ma tasse de thé de par -bien souvent, la maigreur de leur intrigue, inhérente au genre, qui tend souvent vers le catalogue de personnages aux traits bien tirés. "Another Happy Day" ne déroge pas à cette règle. Cependant, la structure du film (qui se passe sur deux jours, avec pour enjeu un mariage) dégage un intérêt narratif évident qui empêche de faire sombrer le spectateur dans l'ennui le plus total (même si parfois, on flirte avec lui).
Ainsi, la plupart (pas tous, j'y viens) des membres de cette famille sont d'insupportables cons qu'on aurait envie de baffer (de la grand-mère réac à la choucroute bétonnée aux tantes langues-de-vipères). Le spectateur dispose cependant de points d'ancrages. Le premier est Erza Miller (parfait ici), qui joue un adolescent attachant, qui a perdu ses repères (mais pas son sens de l'humour) et qui file vers l'autodestruction. Son petit frère (Daniel Yelsky, avec sa paranoïa autistique) est également attachant. Le dernier repère est la mère, Lynn, incarnée par Ellen Barkin, dont le visage terriblement meurtri semble catalyser les tares de cette famille et être, à lui seul, un symbole à part entière..
Par métaphore évidente, cette famille est le portrait fidèle d'une Amérique en perdition, où le conservatisme absurde (incarné par les grands-parents et leur dévotion pour Fox News) est condamné à disparaître, où l'enfermement dans l'inaction ne mène qu'au ridicule et à la beauferie pure (les tantes-bigoudis et leurs maris crétins) et où la jeunesse (les enfants donc) semble bien malmenée. Les éléments féminins extérieurs à cette famille (à savoir la belle-famille) sont des pestes, menées par une Demi Moore infernale qu'on aimerait écraser à coups de tondeuse à gazon. Le personnage de Lee (Jeffrey DeMunn, très drôle), le nouveau mari de Lynn, porte sur cette famille un regard critique mais au fond plein de tendresse et d'empathie. Et la tendresse est très présente dans ce film. Et c'est ce qui sauve le film, car dépeindre une famille si antipathique était un pari très risqué pour le fils de Barry Levinson. Les points d'ancrages (de normalité dirait-on) qu'il sème dans son récit l'aère et apportent un recul nécessaire qui peut finir, par moments, par nous faire aimer et comprendre ces médiocres êtres humains. Car en y regardant de plus près, on en connaît tous au moins un qui leur ressemble...

Le point de vue de Pépite : 3/5
C'est typiquement pour ce genre de film qu'il serait intéressant de faire un graphique suivant les évolutions de l'appréciation d'un spectateur pendant le film. En effet, mon opinion a beaucoup varié ! Elle a commencé bien bas pour remonter doucement, redescendre faiblement, remonter à pic, et redescendre pour finir sur 3/5. Commençons par parler de l'explication aux "pics" sur ce graphique : la principale étant tout bonnement Ezra Miller, excellent dans ce rôle qui sur le papier est déjà très bon. Certaines répliques sonnaient très "Robert Sheehan" (que vous connaissez peut-être sous les traits de Nathan dans Misfits, ou le jeune frère de Killing Bono), scandaleusement innovantes et cinglantes de cynisme. Il n'y a pas à chipoter, cet acteur est un "grand" : après ses prestations dans We need to talk about Kevin et Another Happy Day, il n'y a plus à en douter. Kate Bosworth quant à elle est extrêmement touchante en fille aînée adepte de scarifications et autres mutilations. Le reste du casting est plutôt bon dans le sens où ils remplissent parfaitement leur rôle : des cons insupportables formant une famille qui présente tous les défauts qu'une famille peut avoir. C'est probablement ce qui m'a moins plu dans le film, cette famille, je la déteste. Mais l'histoire est faite ainsi, et l'histoire a reçu un prix à Sundance... Mais bon ! Ça pleure beaucoup, parle beaucoup, et je me range du côté de la grand-mère lorsqu'elle demande à sa fille Lynn pourquoi elle ne peut pas tout simplement se taire ? C'est bien le problème du personnage et son rôle dans le scénario du film de Sam Levinson. Elle ne sait que remuer le passé, soulever les problèmes, aller au conflit pour aller mieux, pour que tout aille mieux. Son pendant obscur étant ses fils Eliott et Ben (très brillamment interprété par le jeune Daniel Yelsky) ayant tous deux différents problèmes qui les font parler en toute franchise à cette famille hautement hypocrite (Eliott est une sorte de sociopathe cynique et Ben a le syndrome d'Asperger). Pour finir, Another Happy Day est un film intéressant, foncez si vous êtes un adepte de films sur des familles barjos ! Niveau famille barjo, je retournerais personnellement vers mes classiques, Little Miss Sunshine, Juno, Le Premier jour du reste de ta vie, Bienvenue ches les Rozes, La Famille Tenenbaum, etc. Mais Another Happy Day vaut le coup d'oeil, tout de même !

dimanche 5 février 2012

TUCKER & DALE FIGHTENT LE MAL

1h28 - Sortie le 1er Février 2012 


Un film de Eli Craig avec Tyler Labine, Alan Tudyk et Katrina Bowden
Tucker et Dale sont deux gentils péquenauds venus se ressourcer en forêt. Ils y rencontrent des étudiants venus faire la fête. Suite à un quiproquo entraînant la mort d’un des jeunes, ces derniers pensent que Tucker et Dale sont des serial killers qui veulent leur peau, alors que nos héros pensent que les jeunes font partie d’une secte et qu’ils sont là pour un suicide collectif ! C’est le début d’un gigantesque malentendu dans lequel horreur et hilarité vont se mélanger.

Moyenne des Ours : 3.1/5

La pensée de Juani : 3.5/5
Définitivement, j'adore le public de "film d'horreur"! Parce qu'il rit de bon coeur quand les scénaristes vont trop loin, sursaute sur les mouvement rapides de caméra. Ici c'est encore un peu différent à "cause" du mélange des genres et du renversement entre "gentils" et "méchants", étant donné que nos deux héros sont de bons gars juste un peu rustres qui sont pris pour de grands serial killers sur une suite de malentendus. Quiproquo bien exploité, on se marre tout le long. Ajouté à tous ça les allusions sur la relation de Tucker et Dale plutôt "alambiquée", possiblement gay les rend drôles et carrément attachants (petit "+1" pour Alan Tudyk). Pour résumer : un bon film sur le mélange des genres et vraiment drôle.

Le mot du Comte : 2/5

Une histoire assez alambiquée et qui manque de crédibilité. Le duo Tucker & Dale fonctionne bien et ils sont plutôt touchants, Katrina Bowden également. En revanche, il y a de grandes faiblesses d'interprétations parmi le groupe d'ados, certains n'ont rien à jouer, d'autres sont des caricatures (la blonde au décolleté) et d'autres sont totalement faux (le personnage du pseudo-méchant n'est pas crédible une seule seconde). C'est parfois cynique et cruel (surtout envers le personnage de Dale), c'est parfois intéréssant à regarder, mais l'histoire ne décolle pas et ce n'est jamais ni bien surprenant, ni bien drôle.

Le point de vue de Pépite : 4/5
Ah, ça fait décidément du bien ! Une bonne heure et demie passée à rire devant ce qui arrive à ces deux sympathiques idiots est vraiment le remède à la morosité hivernale actuelle. Tout le monde a des problèmes en ce moment vous avez remarqué ? Et bien que tout le monde aille voir Tucker & Dale Fightent le mal ! L'hommage au film de genre est évident, les auteurs se sont amusé à tout détourner, à rire de tout. Quand on résume l'histoire en riant alors que l'on vient de parler de la mort de plusieurs personnages... c'est qu'il y a quelque chose ! Ou on a un grain... Toujours est-il que je vous conseille fortement ce film très amusant, délirant, fou ! Les deux comédiens principaux et la jolie Katrina Bowden (tous trois excellents !) et ses amis fous vous prendrons sous leur aile pendant 1h30, ne vous lâcherons pas. Allez, riez donc, faites-vous un peu plaisir !

jeudi 2 février 2012

DETACHMENT

1h37 - Sortie le 1er Février 2012 


Un film de Tony Kaye avec Adrien Brody, Sami Gayle, James Caan et Lucy Liu
Henry Barthes est un professeur remplaçant. Il est assigné pendant trois semaines dans un lycée difficile de la banlieue new-yorkaise. Lui qui s’efforce de toujours prendre ses distances va voir sa vie bouleversée par son passage dans cet établissement...

Moyenne des Ours : 4/5

La pensée de Juani : 3,5/5
Très bon travail du chef opérateur. Tony Kaye (qui auteur du film et de la photo) est responsable de cette "bonne image". Pas simplement belle. Juste, "aventureuse", il n'a pas peur de faire de très appuyées contre plongées de Brody qui monte dans le bus vers sa "nouvelle mission", de gros plans (voire très gros plans), enchaînés avec de plans plus larges... Une image qui sert son sujet. Ajouté à cela, l'entremêlement bien pensé des (au moins) 3 temporalités du film qui fonctionnent très bien et qui, paradoxalement, sont indépendantes. Des profs touchants (Brody, Liu, Caan) tout comme les gamin(e)s. Des questions universelles : qu'est c'que je laisse derrière moi, comment s'épanouir ... mais rien de déjà vu. Par contre, le fait qu'il soit prof de littérature ne devrait pas justifier (aussi belle qu'elle soit) une séquence au ralenti d'un lycée dévasté sur la lecture, en voix off, d'un livre connu (je ne me souviens plus lequel!!). Selon moi, c'est dommage, il va peut être trop loin dans la mise en scène tout en ne donnant pas les réponses qu'il soulève, concernant ses personnages. Un bon film tout de même.


Le mot du Comte : 4,5/5
Voilà un film-somme essentiel qu'il serait bon de diffuser dans les lycées. Tony Kaye (qui signait le très facile "American History X") aborde ici tout et rien à la fois. Passés les quelques tics agaçants de sa mise en scène (montage hyper rapide, cuts douteux, zooms horribles), le film se révèle être un véritable portrait d'un système américain éducatif à la dérive, où la politique du chiffre et les solutions à court-terme prévalent. Un portrait à la fois cruel, parfois drôle, désabusé et humain. Cette humanité est incarnée par un Adrien Brody (formidable Adrien Brody!) au passé douloureux (qui ne nous est révélé que par fragments), qui intègre ce lycée en élément extérieur, pour tenter -du mieux qu'il peut, d'en apaiser certaines tensions, avant d'en repartir.
Le film démontre qu'il n'y pas d'unicité aux problèmes rencontrés par ces profs et ces élèves, que tout est lié, organique, complexe comme l'être humain. Kaye ne cède pas à la facilité de juger untel ou untel (comme le faisait Cantet avec "Entre les murs", où l'absence d'intégration était pointée du doigt), mais se révèle très observateur du tissu social et des enjeux d'une société qui continue à sombrer dans insignifiance. Kaye érige Brody en rempart à cette médiocratie. Et cela fait plaisir. Et cela fait du bien. Et cela donne lieu à de formidables moments de grâce. Un film essentiel donc, à voir et à revoir, pour se laver -un peu, le cerveau...

Le point de vue de Pépite : 4/5
Les metteurs en scène me mettent à l'épreuve en ce moment. Après le Melancholia de Lars Von Trier, voici encore un film qui use de zooms. Ah ces zooms, figures "So-Cinéma Moderne" que je ne "supporte" plus. Entre guillemets, parce qu'on s'y habitue dans ces deux exemples. Je suis un passionné des grues, travellings et autres mouvements fluides de caméra. Mais Tony Kaye a décidé de faire son film de cette manière, et après quelques minutes, une fois bien dedans, j'accepte. L'esthétique du film ainsi que la construction narrative est très spéciale, mais sert extrêmement bien le propos du film. Adrien Brody campe parfaitement le personnage de Henry Barthes et ne laisse aucun doute quant au sens du titre du film. Il est à distance, détaché de tout depuis un drame d'enfance. Détaché de tout ou presque, car en effet le film raconte l'histoire du comment ce détachement a pu être ébranlé. L'ensemble du casting est extrêmement bon, tous les personnages secondaires étant parfaitement caractérisés et interprétés par de brillants comédiens, pas toujours attendus dans ces rôles comme James Caan ou Lucy Liu. Pour finir, on comprend encore une fois que le système américain (qui peut être étiré tout de même au monde) est "pourri", que les parents sont de moins en moins responsabilisés quant à l'éducation de leurs enfants qui du coup sont de plus en plus... CONS ! Ou plutôt, "font les cons", parce que le film nous montre bien qu'ils manquent de structure et de modèles... Je vous recommande ce film, qui ne vous laissera pas indifférent.


L'opinion de Tinette : 4/5
Je suis d'accord avec Pépite on a du mal a s'habituer aux zooms et figures "so Cinéma Moderne" comme il dit. Mais on s'habitue rapidement. Et ces formes servent bien le film. La construction en général du film m'a perturbé. On ne trouve pas de rythme, de logique, mais le film tient très bien tout de même. On ne s'ennuie, pas on a pas le temps. Car si il y a quelques moment "plats" (ce n'est pas le bon mot, mais vous voyez ce que je veux dire), on est occupés à se poser 10 000 questions à la seconde sur notre société, nos profs, notre famille, le pouvoir des médias et nos relations aux autres en général. Car pour moi toute la force de ce film réside dans ceci. Oui le film est joli, les acteurs sont bons, et l'histoire, bien que simple, est belle. Mais surtout, on réfléchit, on est émus. J'ai même été jusqu'aux larmes (tellement la vérité des propos m'a bouleversé) lorsque le personnage d'Adrien Brody explique qu'il faut lire, se poser des questions, se questionner sur tout, et surtout pas se contenter de ce que nous donne les médias, les films, la société d'aujourd'hui. Car si on ne prend plus le temps, et la force d'imaginer et de croire, qui sommes nous ? Juste des pions.
Le film traite énormément de sujet de façon volatile. A vous de voir si vous voulez y réfléchir, les considérer. Et on ne peut que se demander si nos profs aussi ont vécu des moments aussi difficiles, si ils voulaient nous aider, eux aussi. J'ai un tout petit regret. J'aurai aimé plus voir la relation entre le professeur et ses élèves. Voila ce qui manque selon moi. Mais sinon... Un très beau film. Que je ne suis pas prête d'oublier.