lundi 28 mai 2012

HOLY MOTORS

Sortie le 4 juillet 2012 - 1h50

COMPÉTITION OFFICIELLE : FESTIVAL DE CANNES 2012

Un film de Leos Carax avec Denis Lavant.
De l'aube à la nuit, quelques heures dans l'existence de Monsieur Oscar, un être qui voyage de vie en vie. Tour à tour grand patron, meurtrier, mendiante, créature monstrueuse, père de famille... 
Il est seul, uniquement accompagné de Céline, longue dame blonde aux commandes de l'immense machine qui le transporte dans Paris et autour. Tel un tueur consciencieux allant de gage en gage.
À la poursuite de la beauté du geste. Du moteur de l'action. Des femmes et des fantômes de sa vie. Mais où est sa maison, sa famille, son repos?

La Moyenne des Ours : 4,3/5

Le mot du Comte : 4,5/5
Carax signe ici un film fabuleux. Une fois qu'on pénètre dans son dispositif, on en cerne tous les contours avec délectation. La structure narrative est similaire à celle de "Cosmopolis" mais le film lui est immensément supérieur (déjà parce qu'il ne s'arrête pas à une reflexion sur le monde, Carax entame une réflexion sur la nature même du cinéma et des rôles sociaux dans la société contemporaine).
Bourré de références (et d'auto références, dont une à "Merde", précédent court-métrage de Carax), le film est parsemé de touches d'humour absurde (la scène finale est tordante mais en même temps si logique).
Le seul défaut du film pourrait être son hermétisme, car Carax exige l'adhésion à sa structure et demande ainsi au spectateur d'oublier les conventions structurelles de la narration classique. Passé cela, "Holy Motors" est jouissif.
Un film intelligent donc, qui ne s'arrête pas qu'à son postulat, qui va au delà, creuse sans cesse et questionne, au fur et à mesure des différents rôles du formidable Denis Lavant, avançant toujours plus loin - jusqu'au bout de la nuit, pour mieux recommencer le lendemain. Cohérent, maîtrisé : un vrai bonheur !

Le point de vue de Pépite : 4/5
Serait-ce une mode que de réaliser un film en forme de poupées russes ? Ce qui est sûr, c’est que Leos Carax n’appartient à aucun courant et aucune mode, et qu’il livre avec Holy Motors un film très réussi, injustement boudé lors de la cérémonie des prix au Festival de Cannes. Denis Lavant (prodigieux), voyage en limousine et incarne tour à tour différents personnages plus ou moins directement puisés dans la filmographie du réalisateur (comme M. Merde par exemple, extrait de son segment dans Tokyo). On pourrait croire ce système peu accessible si l’on n’est pas très au fait du cinéma de Leos Carax, mais il n’en est rien. Il n’y a vraiment pas besoin d’avoir vu des films de Leos Carax auparavant pour apprécier cette accessible petite pépite cinématographique qui raconte avec simplicité et poésie le cinéma, la vie, la politique, etc. Enfin politique, n’ayez pas peur de ce gros mot, je l’utilise comme Costa Gavras lorsque celui-ci se défend de faire des films politiques : « Tout est politique, la vie est politique ». En effet, Holy Motors est comme le cinéma et la vie, il est plusieurs. Et ce vieux comédien ( ?) fatigué qu’incarne Denis Lavant nous fait voyager avec autant de poésie au travers de différentes histoires absurdes, intrigantes, amusantes, fortes. La galerie de personnages est également très riche, car le multiple Lavant rencontre tour à tour Kylie Minogue ou Eva Mendez notamment, accompagné d’Edith Scob, géniale dans son rôle de chauffeur/agent. Il y a tant à dire sur Holy Motors, et à la fois si peu. Allez, prenez le temps de sortir pour découvrir de beau film en salle.

AMOUR

2h07 - Sortie le 24 octobre 2012

COMPÉTITION OFFICIELLE : FESTIVAL DE CANNES 2012
PALME D'OR


Un film de Michael Haneke avec Jean-Louis Trintignant & Emmanuelle Riva
Georges et Anne sont octogénaires, ce sont des gens cultivés, professeurs de musique à la retraite. Leur fille, également musicienne, vit à l’étranger avec sa famille. Un jour, Anne est victime d’une petite attaque cérébrale. Lorsqu’elle sort de l’hôpital et revient chez elle, elle est paralysée d’un côté. L’amour qui unit ce vieux couple va être mis à rude épreuve.

Moyenne des Ours: 2.3/5

Le point de vue de Pépite : 2/5
J'ai lu un petit peu partout que l'édition 2012 du Festival de Cannes avait plus ou moins déçu la grande partie des Festivaliers ainsi que les critiques, mais qu'heureusement la Palme d'Or avait mis tout le monde d'accord ! Comme quoi, l'adage se vérifie, il faut une exception qui confirme la règle. Amour est un morceau fade de cinéma, porté certes par au moins un comédien hors du commun mais qui ne peut pas tout faire ! Outre des dialogues pauvres peu ou pas mis en scène, quel ennui… Je ne suis pas un connaisseur du cinéma de Haneke, mais je suis certain que ce n'est pas son meilleur film. Je suis curieux du coup… Le thème de son film est plutôt beau, Jean-Louis Trintignant est d'une justesse à couper le souffle, l'apparition d'Isabelle Hupert est appréciée mais… Mais voilà, je n'ai pas été touché. Libre à vous d'aller découvrir la nouvelle Palme d'Or, je ne vous dissuade pas, mais je vous le conseille pas non plus.

Le mot du Comte : 1/5
"Amour" est un film simple, élégamment mis en scène, mais très pesant, voire écrasant.
De par son sujet premièrement -les derniers moments d'un vieux couple dont la femme est atteinte par la maladie, et par son découpage étouffant (plans séquences bonjour) et ses dialogues qui sonnent parfois faux (Emmanuelle Riva, dans la première moitié du film, semble ne pas avoir évoluée depuis "Hiroshima mon amour", alors qu'elle gagne en intensité dans la seconde moitié -quand elle se tait) et qui sont relativement pauvres (on y apprends que "la salière est vide", que "le robinet coule", bref, de formidables moments déployant des intrigues denses et résolues).
Jean-Louis Trintignant est quand à lui très touchant.
Malheureusement, le film, par son étalage froid des souffrances du couple (cela fait parfois très vitrine, parfois très cynique), est plutôt répugnant et empêche d'adhérer aux moments de tendresse de ce couple. La froideur clinique de Haneke est ici en totale contradiction avec son sujet. Qui plus est, la structure choisie par Haneke (le prologue du film est en fait l'épilogue de l'histoire) n'est d'aucune utilité: à quoi bon? Plat et froid, "Amour" est très ennuyeux et vide de toute émotion.

L'Opinion de Tinette : 4/5
Je ne connaissais le cinéma d’Haneke que de loin. Et bien ce film m’a donné envie de le connaître par cœur. Alors oui c’est un peu long. Il faut être patient, et adhérer à l’esthétique du film entier, sinon il est très facilement possible de détester ce film. Je ne dis pas que j’ai pas senti quelques moments d’ennui. Je suis sortie en étant partagée sur ce film, mais quelques heures plus tard, quelques jours après rien que l’idée de ce film m’émouvait. C’est tout simplement fort, et beau.
Je ne suis pas fan des « plans vides », la mise en scène n’est pas dans mes habitudes cinématographiques mais une fois qu’on la comprend et qu’on s’y habitue… tout va bien. Les plans sont beaux. J’ai trouvé le jeu des acteurs faux au début du film, puis vers la fin ils m’ont bouleversé. On connaît la fin du film dés le début (puisque la scène d’ouverture est la fin du film), mais ça n’empêche rien. On est passionnés par le destin de ces deux personnages. Une des dernières scènes m’a énormément touchée. Les scènes sont simples, épurées au possible, mais tellement réelles.
C’est difficile de dire ce que le film m’a procuré, mais c’est une bombe. Une bombe lente, et a apprécier.

COSMOPOLIS

Sortie le 25 mai 2012 - 1h48

COMPÉTITION OFFICIELLE : FESTIVAL DE CANNES 2012

Un film de David Cronenberg avec Robert Pattinson, Juliette Binoche, Mathieu Amalric...
Dans un New York en ébullition, l'ère du capitalisme touche à sa fin. Eric Packer, golden boy de la haute finance, s’engouffre dans sa limousine blanche. Alors que la visite du président des Etats-Unis paralyse Manhattan, Eric Packer n’a qu’une seule obsession : une coupe de cheveux chez son coiffeur à l’autre bout de la ville. Au fur et à mesure de la journée, le chaos s’installe, et il assiste, impuissant, à l’effondrement de son empire. Il est aussi certain qu’on va l’assassiner. Quand ? Où ? Il s’apprête à vivre les 24 heures les plus importantes de sa vie.

La Moyenne des Ours : 2/5

Le mot du Comte : 3,5/5
La structure de Cosmopolis emprunte celle du récit initiatique : Eric (Pattinson, meilleur que dans "Twilight" mais pas exceptionnel non plus) parcourt la ville et rencontre une galerie de personnages plus contrastés les uns que les autres.
Cronenberg signe avec "Cosmopolis" une critique acerbe du capitalisme sauvage. Certains symboles éloignent le spectateur du propos (pourquoi tant insister sur le rat?) et les dialogues parfois trop métaphorique alourdissent le film.
La mise en scène est plutôt élégante et la photographie magnifique.
Un film à l'image de la limousine filmée: puissant, mais qui subit trop de ralentissements.
"Cosmopolis" brille plus par ce qu'il dit, que par ce qu'il est.

L'opinion de Tinette : 0,5/5
J'ai eu en sortant de ce film ce sentiment atroce d'avoir perdu mon temps. J'en suis sortie énervée et frustrée d'avoir gâché deux heures de ma vie devant ce film. Pour moi Cosmopolis est une "branlette intellectuelle" géante. Qui frôle l'inutilité. C'est une critique de notre société et du capitalisme, très bien on a compris. On a pas besoin de deux heures de blabla, sexe et répliques inutiles pour le comprendre. Le qualifier de 'bavard' est loin d’être suffisant. Je n'ai trouvé aucune cohérence entre les différents intervenants. J'en suis arrivée à un moment à ne plus écouter ce qu'ils disaient, à ne plus lire les sous titres.
En dehors de ça, la mise en scène est excellente, la photo très réussie et Pattinson est bon. On voit qu'il fait tout pour s'éloigner de son rôle de "beau gosse". La dernière séquence montre qu'il peut être bon.

Le point de vue de Pépite : 3/5
« My prostate is asymmetrical ». C’est par cette constatation que je souhaite commencer mon point de vue. Cette phrase, somme toute plutôt banale bien qu’étrange, constitue un « running gag » ou un « punctum » selon les avis du dernier film de Cronenberg père. Cette phrase est très représentative de ce film étrange et peu accessible au commun des mortels car elle n’est pas bien drôle si l’on n’a pas vu le film. Et bien dans Cosmopolis, il y a foule de petits détails et de références à la filmographie de Cronenberg, au roman de DeLillo et à probablement beaucoup d’autres choses qui restent pour moi obscures. Voilà mon problème principal avec ce film que je trouve néanmoins très réussi : contrairement à son « contemporain » Holy Motors de Leos Carax, j’ai trouvé que Cosmopolis était assez peu accessible. C’est probablement un film qui gagne à être étudié tant il porte en germe une foule d’éléments représentatifs d’une société, d’un état de conscience contemporain. Mais il est néanmoins resté plutôt obscure selon moi. Espérons pour le jeune Robert Pattinson (qui au demeurant joue très bien : il s’intègre en tout cas très bien à cet univers) que le film deviendra culte et l’arrachera définitivement aux griffes/dents de la saga Twilight. La plupart des autres comédiens n’en ont plus vraiment besoin, tant leurs apparitions (parfois savoureuses, comme celle de Mathieu Amalric en anarchiste européen) font office de caméos.

VOUS N'AVEZ ENCORE RIEN VU

Sortie le 26 septembre 2012 - 1h55

Un film de Alain Resnais avec Pierre Arditi, Sabine Azéma, Mathieu Amalric, Michel Piccoli, Lambert Wilson, Denis Podalydès, etc.
Après sa mort, Antoine, homme de théâtre, fait convoquer chez lui tous ses amis comédiens ayant joué dans différentes versions de sa pièce Eurydice. Il a enregistré, avant de mourir, une déclaration dans laquelle il leur demande de visionner une captation des répétitions de cette pièce : une jeune troupe lui a en effet demandé l'autorisation de la monter et il a besoin de leur avis...

Le mot du Comte : 3,5/5
Le dispositif narratif et le parti pris de Resnais peut paraître repoussant à première vue, mais le jeu des comédiens et l'étrange élégance de la mise en scène (qui joue volontairement avec les effets d'incrustation parfois cheap) accrochent le spectateur. Car la galerie de comédiens présents ici (les habitués de Resnais) sont tous délicieux à regarder (surtout Amalric dans le rôle de la Mort).
Au final, "Vous n'avez encore rien vu" est un film amusant, plein de charme et très ludique.
Son ouverture est élégante, son final est abrupt, comme Resnais sait très bien les faire. Un film simple, peut-être un peu plat (qui ennuiera certains), mais fidèle à son univers et cohérent quand à son propos et son interprétation de la pièce d'Anouilh.

PAPERBOY

1h48 - Sortie le 14 novembre 2012

COMPÉTITION OFFICIELLE : FESTIVAL DE CANNES 2012

Un film de Lee Daniels avec Zac Efron, Nicole Kidman, John Cusack...
1969, Lately, Floride. Ward Jansen, reporter au Miami Times, revient dans sa ville natale, accompagné de son partenaire d’écriture Yardley Acheman. Venus à la demande de Charlotte, femme énigmatique qui entretient une correspondance avec des détenus dans le couloir de la mort, ils vont enquêter sur le cas Hillary Van Wetter, un chasseur d’alligators qui risque d’être exécuté sans preuves concluantes. Persuadés de tenir l’article qui relancera leur carrière, ils sillonnent la région, conduits par Jack Jansen, le jeune frère de Ward, livreur du journal local à ses heures perdues. Fasciné par la troublante Charlotte, Jack les emmène de la prison de Moat County jusqu’aux marais, où les secrets se font de plus en plus lourds. L’enquête avance au cœur de cette Floride moite et écrasante, et révèle que parfois, la poursuite de la vérité peut être source de bien des maux…

La Moyenne des Ours : 1,5/5

Le mot du Comte : 1/5
Ce film est un ratage. Lee Daniels, après le plutôt réussi "Precious"(qui manquait toutefois de subtilité), applique sa formule à une histoire qui n'a aucune raison de se farcir les effets moisis de sa mise en scène pseudo rétro (saturations d'images, zooms à deux balles, etc...).
Le scénario est ici sacrifié au profit de ces effets ringards ainsi qu'au profit de scénettes inutiles. Voulant choquer et provoquer, Daniels filme Kidman urinant sur Zac Efron en slip dans l'espoir de susciter une quelconque émotion chez son spectateur (même négative). Hélas, que d'ennui!
De plus, la structure narrative choisie (le film est raconté par la voix off de la bonne de Zac Efron en slip) n'a aucun intêret: la voix off nous raconte des scènes auquel le personnage (qui raconte) n'a même pas assisté! Quelle incohérence! 
Nicole Kidman et John Cusack, en personnages trash et fous, sont les seuls à tirer un tant soit peu leur épingle de ce jeu ridicule et cette intrigue maigre et décevante: les personnages passent 1h30 à poursuivre un objectif évacué comme un petit mouchoir à la fin du film!
"Paperboy" n'est qu'un gloubiboulga assez moche et assez déplaisant. Le public féminin sera peut être satisfait de voir Zac Efron en slip, puisqu'il ne sert ici qu'à ça...

Le point de vue de Pépite : 1,5/5
Lee Daniels présente un univers visuel très intéressant. Le travail des couleurs, des lumières, du grain, etc. est tout bonnement superbe. Seulement, il ne suffit pas d’une jolie image pour faire un bon film.
Il faut une bonne histoire ; et l’histoire est bien. Très intéressante elle nous fait mener l’enquête avec ses personnages, nous fait voir des réalités sociales et politiques de l’époque… Très réussi de ce point de vue-là…
Il faut des bons comédiens alors, pour servir cette histoire. Zac Efron prouve qu’il est un vrai comédien ! Nicole Kidman est assez insupportable mais on comprend qu’elle sert toute entière son personnage de femme présentant une morbide et sensuelle obsession pour les tueurs emprisonnés. John Cusack est effrayant en psychopathe/redneck puant et vulgaire, mais il est peut-être légèrement sous-exploité pour être complètement intéressant. Et finalement, Matthew McConaughey est plutôt bon, mais moins intéressant que dans son autre film de la compétition canoise, Mud, du génial Jeff Nichols.
Mais alors qu’est-ce qui cloche pour que ce film prometteur ne tienne justement pas ses promesses ? C’est l’obsession du réalisateur à brouiller tous les ingrédients de son film dans un montage esthétiquement prétentieux et inutile. C’est très beau de nous montrer Zac Efron en slip près d’un bayou, le tout surexposé. C’est très beau, mais « so what » ? La plupart des passages de rêves ou de fantasmes ou d’errements ne servent en rien le film, son propos, son histoire. Je suis l’un de ceux qui avait relativement apprécié The Tree of Life dans lequel ce genre de moments existait, mais ils servaient le film, ils en faisaient partie. Ici malheureusement, Lee Daniels m’a ennuyé, et c’est dommage.
Au-delà de l'ennui, il m'a même profondément agacé en utilisant une voix off insupportable de la femme de ménage/nourrice de la famille du personnage d'Efron. Elle n'a pas assisté personnellement à plus de 10% des scènes du film, mais elle est en mesure de tout raconter... Ce personnage mou à la voix insupportable est l'un des éléments les plus dérangeants de ce film. Probablement l’un des plus mauvais films de la compétition (sans compter l’inclassable délire masturbatoire Post Tenebras Lux).

L'Opinion de Tinette : 2/5
Je viens de passer quelques minutes à essayer de me souvenir quel était le deuxième film que j’ai vu à Cannes. Ce n’est pas bon signe. Paper Boy ne laisse aucune impression. On le voit, on en sort inchangé, on a juste passé deux heures dans une salle quoi.
Quelques scènes sont marquantes, mais pas assez pour relever le niveau complet du film. On nous fait croire à une grande enquête policière qui rapprochera une femme de 40 ans, deux frères, et un journaliste black. Mais en réalité, l’enquête n’est qu’un prétexte à leurs histoires personnelles.
L’esthétique du film est assez « kitch ». Pas extrêmement dérangeant, mais on sent tout de même que les images font parfois tâche. Au niveau du scénario donc rien de bien incroyable, et on sent une grande incohérence au niveau de la voix off (la servante de la famille des deux frères) qui s’adresse parfois aux spectateurs pour décider ce qu’il peut, ou ne peut pas voir. En elle-même la voix off ne dérange pas, son positionnement par rapport aux personnages et aux spectateurs, lui, choque.
On découvre un Zac Efron assez crédible, entouré d’une Nicole Kidman dégueulasse mais crédible et d’un Matthew McConnaughey toujours pas assez charismatique à mon gout.
Bon par contre... plaisir des yeux pour les quelques plan avantageux de ce jeune monsieur Efron. 

COGAN : KILLING THEM SOFTLY

1h44 - Sortie le 5 décembre 2012

COMPÉTITION OFFICIELLE : FESTIVAL DE CANNES 2012

Un film de Andrew Dominik avec Brad Pitt, James Gandolfini & Richard Jenkins
Lorsqu’une partie de poker illégale est braquée, c’est tout le monde des bas-fonds de la pègre qui est menacé. Les caïds de la Mafia font appel à Jackie Cogan pour trouver les coupables. Mais entre des commanditaires indécis, des escrocs à la petite semaine, des assassins fatigués et ceux qui ont fomenté le coup, Cogan va avoir du mal à garder le contrôle d’une situation qui dégénère…

La Moyenne des Ours : 3/5

Le mot du Comte : 2/5
"Cogan" est l'exemple type du film visuellement intéressant mais dont le scénario ne suit pas vraiment.
Andrew Dominik a de nombreuses idées, mais aucune n'entre en cohérence avec son sujet: distanciations sonores, ralentis (qui semblent là juste pour faire joli), cassure son/image, etc...
Pourtant, l'interprétation de ce film de gangster aux allures tarantinienne (il en emprunte les nombreuses scènes bavardes sans leur donner un sens précis, si ce n'est le constat que le monde du crime va mal) est plutôt correcte: Brad Pitt est en service minimum (donc pas mal, le film étant centré sur sa figure), Gandolfini est tordant et Jenkins en comptable véreux et blasé est intrigant.
Le sous-texte politique est intéressant également, mais l'on aurait aimé qu'il soit plus développé et plus attelé au sujet (alors qu'ici il enfonce une porte ouverte: bien sur que les gangsters n'ont plus de valeurs et sont en dépression, c'est une figure commune et acquise au cinéma de genre moderne, aussi bien chez Scorsese, Tarantino ou les Frères Coen). Bref, rien de nouveau.
Comme évoqué ci-dessus, l'intrigue ne casse pas des briques et le vide narratif n'est pas compensé par de l'action, mais par des scènes de dialogues étirées entre des personnages qui parfois n'auront aucun rôle à jouer dans l'histoire (Gandolfini par exemple). Dominik ne parvient pas souvent à joindre l'utile à l'agréable, hélas. Filmer un tabassage pour simplement ce qu'il est (du sang, des os), n'apporte pas grand chose, si ce n'est une bonne dose de violence gratuite. "Cogan" est un film qui se laisse regarder, mais qui se laisse très vite oublier.  N'est pas Tarantino qui veut.

La note de Pépite : 3/5
La note de Juani : 3,5/5

La note de Tinette : 3,5/5

mardi 22 mai 2012

LA CHASSE

1h51 - Sortie le 14 Novembre 2012

COMPÉTITION OFFICIELLE - FESTIVAL DE CANNES 2012
PRIX D'INTERPRÉTATION MASCULINE : MADS MIKKELSEN

Un film de Thomas Vinterberg avec Mads Mikkelsen
Après un divorce difficile, Lucas, quarante ans, a trouvé une nouvelle petite amie, un nouveau travail et il s'applique à reconstruire sa relation avec Marcus, son fils adolescent. Mais quelque chose tourne mal. Presque rien. Une remarque en passant. Un mensonge fortuit. Et alors que la neige commence à tomber et que les lumières de Noël s'illuminent, le mensonge se répand comme un virus invisible. La stupeur et la méfiance se propagent et la petite communauté plonge dans l'hystérie collective, obligeant Lucas à se battre pour sauver sa vie et sa dignité.

La Moyenne des Ours : 4/5

Le point de vue de Pépite : 4/5
La chasse, c'est celle que pratiquent par tradition les hommes suédois de la région dans laquelle vivent les personnages, depuis leur passage à l'âge adulte. Ce rite initiatique, le permis de chasse et la première saison, c'est Marcus, le fils de Lucas (Mads Mikkelsen), qui doit le passer dans moins d'un an. Mais la vraie chasse du film , c'est celle - psychologique, à laquelle se livrent les voisins et les proches de Lucas lorsqu'un rumeur grandit dans la communauté. Une petite fille éconduite ment, Lucas est soupçonné de pédophilie et l'affaire prend une dimension très exagérée. Ce qu'il y a de prodigieux, et d'incroyablement frustrant, c'est que le personnage de Lucas ne nie jamais (au bout de plus d'une heure et demie il nie pour la première fois). Mads Mikkelsen est vraiment exceptionnel dans ce rôle d'homme perdu qui ne veut pas croire qu'on puisse aussi rapidement le mettre au ban de la communauté dans laquelle il tenait une place acquise de longue date. Le tout est incroyablement bien filmé par la caméra de Vinterberg, qui capte le malaise général dans une lumière très belle a mi-chemin entre le traitement réaliste et un traitement plus hors du temps, irréel, esthétiquement très beau. Un très bon film, un très bon acteur, une histoire choquante et très bien menée. Chapeau.

Le mot du Comte : 4/5
Un mensonge fortuit. C'est le point de départ de "La Chasse", le mensonge inopportun d'un enfant qui n'en mesure pas les conséquences. Un châtiment s'abat alors sur un homme jugé coupable d'avance par une communauté ou la parole de l'enfant est sacralisée.
"La Chasse" est un film puissant et insidieux. L'empathie ressentie pour Lucas (Mads Mikkelsen, brillant!) est immédiate. Face à la bêtise de ceux qui entourent ce pauvre homme et l'effet de foule, le spectateur est tour à tour consterné, révolté et sidéré. Mikkelsen est très bien entouré: il n'y a quasiment aucune fausse note parmi les jeux des autres comédiens, d'abord sympathique, puis haïssables.
Vinterberg livre un portrait glaçant d'une accueillante communauté d'apparences qui devient monstrueuse du jour au lendemain, dans un pays où l'on devient homme en brandissant l'arme. Au fur et à mesure que le film avance, le malaise grandit et s'approche irrémédiablement du drame.
Se focalisant uniquement sur la conséquence du mensonge sur sa cible, Vinterberg omets de traiter le thème de l'enfance égarée dans un monde qui devient fou autour de lui, c'est un peu dommage.
Mais "La Chasse" est très bien rythmé, très bien filmé (on est loin des canons du "Dogma" cher à Lars Von Trier). La scène finale est une des plus puissantes du film et montre que, malgré les apparences et les tapes dans le dos, rien ne sera oublié. Jamais.

dimanche 20 mai 2012

DES HOMMES SANS LOI

1h55 - Sortie le 12 Septembre 2012

COMPÉTITION OFFICIELLE - FESTIVAL DE CANNES 2012

Un film de John Hillcoat avec Tom Hardy, Shia LaBeouf, Jason Clarke, Jessica Chastain, Mia Wasikowska, Guy Pearce et Gary Oldman
Au cœur de l’Amérique en pleine prohibition, dans le comté de Franklin en Virginie, état célèbre pour sa production d’alcool de contrebande, les trois frères Bondurant sont des trafiquants notoires. Seuls contre une police corrompue, une justice arbitraire et des gangsters rivaux, les trois frères écrivent leur légende : une lutte pour rester sur leur propre chemin, au cours de la première grande ruée vers l’or du crime.

La Moyenne des Ours : 3,8/5

Le point de vue de Pépite : 3,5/5
Ô que j'aime ces magnifiques castings. Si en tant que producteur on me propose l'ensemble, certes je stresse quant aux cachets qui pourraient plomber le budget, mais comment refuser. Lawless (Des hommes sans loi) est véritablement un film construit sur son casting et sur sa musique. Tom Hardy est excellent dans son rôle de "chef de famille" taciturne et peu loquace, ses grognements rythmant à la perfection l'histoire et ponctuant les principaux traits d'humour du film. Jason Clarke continue sa percée du cinéma hollywoodien et compose un personnage d'aîné constamment alcoolisé ! Labeouf et Chastain livrent également de bonnes performances. Gary Oldman, bien que peu de temps à l'écran, reste un maître. Guy Pearce enfin est un méchant insupportable et mauvais, peut être un peu "too much" mais efficace. L'histoire reste assez classique mais les comédiens insufflent tellement de vie dans le scénario que ça n'en n'est pas dérangeant, on est tenus en haleine tout du long, malgré la violence ponctuelle et régulière montrée très frontalement à l'image. Un bon film, qui se détache par son genre de la sélection cannoise.

Le mot du Comte : 2/5
"Des Hommes sans loi" est un film correct, servi par une galerie de personnages intrigants, mais qui comprend de nombreux ratés.
Le premier repose dans le manque d'originalité de son scénario. Très linéaire, celui-ci déploie une demi-douzaine de clichés et de péripéties téléphonées, ce qui fait que tout ce qui se passe dans le film se devine 1 minute avant (l'embuscade sanglante de nuit, la mort d'un des personnages dans des fourrés, une attaque à la mitrailleuse de Gary Oldman, etc...). C'est dommage.
Le casting comporte des points hauts (Tom Hardy en pulls moches et ronronnant, bien que parfois hors propos avec la tonalité de la scène est celui qui s'en sort le mieux) et des points faibles (Guy Pearce caricatural, Shia Labeouf juste mal à l'aise). Les rôles féminins sont tout bonnement inutiles, ils n'apportent absolument rien à l'intrigue. Tout comme celui de Gary Oldman, qui n'a au mieux que trois scènes anecdotiques.
Dans son univers et ses décors -et sa mise en scène paresseuse outrageusement sponsorisée par Coca-Cola et Heinz, le film souffre d'une comparaison avec la série "Boardwalk Empire" qui raconte peu ou prou, la même chose... Mais en trois fois mieux, et trois fois mieux joué.
L'ensemble se laisse toutefois regarder. Hélas, on aurait aimé y voir plus d'entrain, plus de surprise, de souffle et surtout, plus de saveur...

THE SAPPHIRES

1h40 - Sortie le 8 Août 2012

HORS COMPÉTITION - FESTIVAL DE CANNES 2012

Un film de Wayne Blair avec Chris O'Dowd, Deborah Mailman,  Jessica Mauboy, Shari Sebbens, Miranda Tapsell
Dans les années 1960 en Australie, quatre chanteuses Aborigènes découvertes par un imprésario se voient proposer l'opportunité de divertir les troupes au Viêt Nam...

La Moyenne des Ours : 3,5/5

Le point de vue de Pépite : 3,5/5
Un film où certains conflits se règlent par la musique : "bidon" ? Rajoutez les ingrédients présents dans le synopsis (Aborigènes dans les années 60 en Australie donc racisme, guerre de Vietnam...) et vous comprendrez que ce n'est pas un film simple. On rit (beaucoup, notamment grâce au génial Chris O'Dowd), on est émus, on est dans le feu de l'action, on vibre au rythme de la musique soul, etc. The Sapphires est une jolie histoire, bien interprétée et très intéressante historiquement parlant. La Génération volée (les enfants aborigènes enlevés à leurs familles par le gouvernement australien pour qu'ils soient élevés à l'occidentale par les blancs), le racisme de l'époque (Australien mais aussi international, Martin Luther King est assassiné dans la même "temporalité")... Un très bon moment, un film juste et sincère.

ANTIVIRAL

1h50 - Sortie le 13 Février 2013

UN CERTAIN REGARD - FESTIVAL DE CANNES 2012

Un film de Brandon Cronenberg avec Caleb Landry Jones Sarah Gadon, Malcolm McDowell et Douglas Smith 
Syd March est un employé d'une clinique spécialisée dans la vente et et l'injection de virus cultivés sur la peau de célébrités à des fans obsédés. Une communion biologique - pour un certain prix. Syd vend aussi illégalement des échantillons de ces virus à des groupes criminalisés en les volant après les avoir introduits dans son propre corps. Lorsqu'il est infecté par le virus ayant causé la mort de la super célébrité Hannah Geist, Syd devient une cible pour les collectionneurs et les fans en délire. Il doit alors élucider le mystère entourant sa mort avant d'arriver à la même fin tragique. 

La Moyenne des Ours : 2/5

Le Mot du Comte : 1/5
Une chose est sûre, le premier film de Brandon Cronenberg nous confirme ceci : il aime les seringues, les murs blancs, les tâches de rousseurs et le sang.
"Antiviral" nous plonge dans une société ou c'est "swag" de s'ingérer les microbes des stars et ce, afin de se sentir plus proches d'elles. Bien. Le concept est intéressant, mais hélas, Cronenberg ne parvient pas à l'assumer à fond et ne fait que le poser. Le pan sur le piratage des germes est vaguement expliqué et finit d'enfoncer le concept dans l'obscur, laissant vite le spectateur de côté.
Sa mise en scène froide et son goût pour les monstrations inutiles qu'on peut ranger au rayon provocations gratuites (une seringue plantée dans la gencive par exemple) ne hisse pas le film au delà de l'exercice de style. Absolument aucune émotion ne se dégage du film, même pas du dégoût.
Toutefois, il faut reconnaître que Caleb Jones, acteur-veau, s'intègre plutôt bien dans ce décor impersonnel de dentiste. La bande son est constituée de bruits de synthé assez désagréable et fonctionne sur ce schéma : une image gore, un bruit fort.
De plus - et c'est dommage, Cronenberg semble être animé par une volonté, un point de vue, mais ne parvient pas à le faire accoucher. Que veut-il montrer avec cette histoire? Le cynisme du monde moderne? La trop forte influence du star-system? Le spectateur n'en saura rien et au final, s'en fout un peu.

Le point de vue de Pépite : 3/5
S'il y a une chose qui est sûre, c'est que Brandon est bien le fils de son père. C'est d'ailleurs l'éventuel défaut principal de son premier film : peut-être a-t-il trop essayé de livrer un produit Made in Cronenbergland. Personellement, Brandon Cronenberg a réuni dans un film un grand nombre de mes phobies : aiguilles, prises de sang, maladie, hôpitaux, sang, etc. Même pour les non-phobiques, le résultat est très dérangeant. C'est simple, ce film a plutôt mis mal à l'aise les festivaliers : les applaudissement à la fin de la projection d'après-midi étaient gênés et penauds. Antiviral n'est pas un mauvais film mais il est difficile de savoir si l'on a apprécié ou non. Esthétiquement, le résultat est convainquant : Cronenberg fils présente une vraie maîtrise de son sujet qui est quant à lui superbe. Ce contexte de civilisation complètement dépendante aux stars est très bien traité, et mis à part quelques "égarements" narratifs, le film finit par devenir un thriller haletant. Certes, le personnage est de plus en plus diminué et l'action avance difficilement, mais c'est de très bonne facture. Si vous en avez l'occasion, allez voir cet ovni dérangeant qui ne vous laissera pas indifférents.

LES BÊTES DU SUD SAUVAGE

1h32 - Sortie le 12 Décembre 2012

COMPÉTITION UN CERTAIN REGARD : FESTIVAL DE CANNES 2012
CAMERA D'OR

Un film de Benh Zeitlin avec Quvenzhané Wallis et Dwight Henry.
La vie d'une petite fille est radicalement transformée quand son père est victime d'une étrange maladie, alors même que le monde subit un déclin brutal. La hausse des températures entraîne une montée des eaux et libère des créatures préhistoriques. L'enfant décide alors de partir à la recherche de sa mère.

La Moyenne des Ours : 3,2/5

La pensée de Juani : 2,5/5
Je ne sais pas vraiment quoi en penser. L'histoire est touchante, l'image, les flous, caméras portées sont intelligemment employés et justifiés. Le monde de cette gamine (magnifique) s'effondre et son père semble résolu à rester, lutter malgré les horreurs que l'on perçoit et celles que l'on ose imaginer. Mais là où le réalisateur m'a perdue c'est dans la représentation du monde de Hushpuppy : ces "Aurochs" qui font route vers la Louisiane. Admettre ce qu'elle perçoit de son point de vue, c'est inconfortable (pour nous petit spectateur bien à l'aise dans une salle obscure) et émouvant ; mais ces Aurochs, c'est aller trop loin pour mon entendement.

Le point de vue de Pépite : 3,5/5
Un conte poétique à mi-chemin entre le récit initiatique et le culte vaudou. Ne vous fiez pas au synopsis qui fait penser à un film réaliste et potentiellement ennuyeux. Les Bêtes du Sud Sauvage est une pépite made in Un Certain Regard : intéressant, indé, décalé, poétique. La narration est assurée en voix off par la petite fille qui raconte avec ses yeux son univers, qui nous est d'autant plus étranger. Elle vit dans le Bayou avec son père, ils pêchent, font la fête avec les autres habitants de leur "Bassin" mais tout leur petit monde va être ébranlé par les conséquences de la fonte des glaces, notamment avec la réapparition d'Aurochs, des créatures préhistoriques gondriesques (des cochons avec des cornes !). Tout est désarçonnant dans ce premier film de Benh Zeitlin et tant mieux ! Lorsqu'il arrivera dans nos contrées, dans vos petits cinémas, foncez !

Le mot du Comte : 3,5/5
La Caméra d'Or du dernier Festival de Cannes (entendez Meilleur Premier Film) est remarquable. "Les Bêtes du Sud Sauvage" est porté par la vision forte de son réalisateur sur des résistants, en plein coeur d'une Louisiane moite et sauvage. Résistants car, entre deux plaques de tôles, les habitants du Bassin résistent aussi bien aux autorités qui cherchent à les déloger de leurs campements de fortunes qu'aux tempêtes qui cherchent à les engloutir.
Dans ce milieu hostile s'épanouit la petite Hushpuppy (Quvenzhané Wallis, d'une volonté de fer!) et son père qui la forge et l'entraîne, parfois en se révélant cruel avec elle.
Au coeur de ce réalisme fantastique aux allures de conte (et de fin du monde avec l'arrivée des redoutables Aurochs), la poétique de Benh Zeitlin se déploie avec force et cohérence. Sa caméra, aussi libre que ses personnages, ne cesse jamais de bouger, épaulant toujours la petite Hushpuppy et dévoilant le monde tel qu'elle le voit.
Face à ces personnages marginaux, le spectateur se sent toutefois un peu mis de côté, la faute à un scénario dont l'unicité n'est pas assez bien rythmée, ni bien tenue (l'intrigue est plutôt faible). L'émotion sera alors au rendez-vous dans les scènes finales, mais amoindrie. La musique (supérieure au film, hélas) apporte une forte valeur ajoutée à cet univers à la limite du fantastique. Certaines séquences relèvent de la contemplation. Au spectateur de décider s'il décide de se laisser emporter par cet intense souffle de liberté qui règne dans "Les Bêtes du Sud Sauvage". Le voyage, même s'il est imparfait, vaut le détour...

vendredi 18 mai 2012

DE ROUILLE ET D'OS

Sortie le 17 mai 2012 - 1h55

COMPÉTITION OFFICIELLE - FESTIVAL DE CANNES 2012


Un film de Jacques Audiard avec Marion Cotillard & Mathias Schoenaerts
Sans domicile, sans argent et sans amis, Ali trouve refuge avec Sam - 5 ans, chez sa sœur à Antibes. Elle les héberge dans le garage de son pavillon et elle s’occupe du petit. 
A la suite d’une bagarre dans une boîte de nuit, son destin croise celui de Stéphanie. Il la ramène chez elle et lui laisse son téléphone. Il est pauvre ; elle est belle et pleine d’assurance. Tout les oppose. Stéphanie est dresseuse d’orques au Marineland. Il faudra que le spectacle tourne au drame pour qu’un coup de téléphone dans la nuit les réunisse à nouveau. Quand Ali la retrouve, la princesse est tassée dans un fauteuil roulant : elle a perdu ses jambes et pas mal d’illusions. Il va l’aider simplement, sans compassion, sans pitié. Elle va revivre.


La Moyenne des Ours : 4/5


Le point de vue de Pépite : 4/5
Une mise en scène nerveuse, près de ses personnages en caméra portée virtigineuse : Audiard est fidèle à lui même et livre un très beau film. Une "petite claque" ce De rouille et d'os. Ce cher Jacques Audiard m'avait fait une grande impression à l'époque de De battre mon coeur s'est arrêté, Un Prophète m'avait plu alors que je ne m'y attendais pas... J'attendais donc ce premier gros film de la sélection cannoise avec impatience. Le film d'Audiard est plastiquement très beau, l'histoire - bien construite, tient très bien la route, la musique d'Alexandre Desplat est légère et envoûtante... Mais surtout Mathias Schoenaerts et Marion Cotillard sont excellents ; Schoenaerts le premier, qui était déjà une énorme révélation dans Bullhead, livre ici selon moi une prestation hors du commun. La scène finale m'a complètement tué, bien que certains l'aient trouvée "fausse", pour moi c'était d'une justesse suprême. Le tout reste tout de même assez académique : Audiard a fait un très beau Audiard, on assiste à ce que l'on attendait de ce De rouille et d'os. Je suis sûr que mon camarade Le Comte trouvera le côté clipesque "too much", j'ai pour ma part un énorme respect pour tout réalisateur utilisant les sons de Bon Iver, surtout lorsque cela est réalisé avec autant de brio ! Le Festival de Cannes commence décidément très bien.

Le mot du Comte : 4/5
"De rouille et d'os" est un film majeur, une sorte d'anti "Un Prophète", à qui il reste cependant inférieur.
Car "De rouille et d'os" a les défauts de ses qualités: il est presque trop parfait. Audiard est impitoyable avec lui-même et ne se laisse aucune marge d'erreur. De ce fait, le film est monumental, mais tellement monumental qu'on a du mal à en saisir les contours.
Le scénario est bien écrit et offre un bel écrin aux comédiens Mathias Schonaerts (qui était cependant meilleur dans "Bullhead") et Marion Cotillard, touchante, qui s'efface avec talent devant son personnage, qui du coup, devient plus vivant qu'elle ne l'est elle-même (surtout dans la seconde moitié du film).
Le film est parsemé de magnifiques moments de grâce (étalés autant au début qu'à la fin) qui font affluer l'émotion (la scène d'accident, la scène de la portière qui s'ouvre lors d'un combat -vous comprendrez, Cotillard face à son bourreau animal) et imposent le respect.
Audiard parvient à maintenir une cohérence dans sa mise en scène (filmage à l'épaule, flairs), mais qui parfois manque de sens et de justification (alors que la caméra épaule prenait tout son sens dans la prison du "Prophète").
De plus, Audiard cède à mon sens trop à l'effet clip: il y a trop de chansons qui viennent surligner maladroitement une émotion et du coup, cela la bloque pour le spectateur.
Jacques Audiard signe ici une leçon, une démonstration de son propre cinéma, comme si il en avait atteint la quintessence. Il accomplit parfaitement ce que tout le monde attendait de lui. Presque aucune aspérité -contrairement à ce que le titre prétend, ne se dégage de "De rouille et d'os".

dimanche 13 mai 2012

BABYCALL

1h36 - Sortie le 2 Mai 2012

Un film de Pal Sletaune avec Noomi Rapace
Anna fuit son ex-mari violent, avec son fils de 8 ans, Anders. Ils emménagent à une adresse tenue secrète. Terrifiée à l’idée que son ex-mari ne les retrouve, Anna achète un babyphone pour être sûre qu’Anders soit en sécurité pendant son sommeil. Mais d’étranges bruits, provenant d’un autre appartement viennent parasiter le babyphone. Anna croit entendre les cris d’un enfant...

La Moyenne des Ours : 2,5/5

Le point de vue de Pépite : 2,5/5
Quel étrange film ! Depuis que je suis sorti du cinéma, j'en parle en commençant par ces mots "J'ai rien compris". Ce n'est pas tout à fait vrai, mais si cette impression est venue se greffer à mon appréciation du film c'est parce que Pal Sletaune navigue entre film d'horreur réaliste (ex-mari violent, babyphone qui capte les cris d'un voisin, etc.) et film d'horreur fantastique. On voit des choses à travers les yeux de Anna et on finit par comprendre que ce n'est pas forcément la réalité, elle doit être un peu dérangée elle-même (un peu comme pour Daniel Craig dans Dreamhouse) ; mais plus tard on voit quelque chose à travers les yeux de Helge (un ami que s'est fait Anna) qui ne peut pas être la réalité ! On doute donc constamment dans ce film qui reste tout de même plutôt effrayant (notamment grâce à la performance de Noomi Rapace, vraiment dérangeante et dérangée). Mais on ne comprend pas tout à fait. Ou alors le mélange des genres aurait pu se faire plus clair.

DARK SHADOWS

1h52-Sortie le 9 Mai 2012


Un film de Tim Burton avec Johnny Depp, Eva Green, Helena Boham Carter, Michelle Pfeiffer.
Riche et puissant, Barnabas Collins est un séducteur invétéré… jusqu’à ce qu’il commette la grave erreur de briser le cœur d’Angelique Bouchard. C’est une sorcière qui lui jette un sort bien plus maléfique que la mort : il est transformé en vampire et enterré vivant. Deux siècles plus tard, Barnabas est libéré de sa tombe par inadvertance et débarque en 1972 dans un monde totalement transformé…

La Moyenne des Ours : 2,5/5

Le point de vue de Pépite : 3,5/5
Fun. Oui c'est fun de voir Johnny Depp en vampire mi-sérieux mi-déjanté réagir à cet environnement savoureusement cliché et ridicule des Etats-Unis des années 70 dans une petite bourgade de pêche. C'est fun de voir Chloé Moretz en ado rebelle, Eva Green en sorcière (super) sexy et glamour et de retrouver un peu la "special touch" des films de Tim Burton... Mais je cherche toujours l'enjeu de Dark Shadows... il n'y en a en fait pas ! Barnabas veut que sa famille retrouve son prestige d'antan. Mais Angélique va l'en empêcher... Il va faire rénover une fabrique de pêche, qui sera détruite... Il va faire rénover la maison des Collins, qui sera très amochée... En fait, quoiqu'il arrive, j'ai eu l'impression que tout ce qu'aurait pu faire Barnabas Collins était vain. Et l'enjeu, qui était peut-être de souder les descendants Collins tout en permettant à Barnabas de retrouver l'amour, etc., disparaît. Le film n'est alors plus qu'une suite de situations très amusantes. Le tout, très savoureux (d'où mon 3,5/5) présente un casting, une musique et une photographie très intéressants et pertinents, servant à merveille les intérêts de ce film un peu loufoque et décalé. Mais ça ne tient pas complètement debout, la nouvelle et magnifique chaise néo-gothique de Tim Burton étant bancale. Allez découvrir la 8ème collaboration Burton/Depp avec curiosité, vous passerez probablement un bon moment si vous ne mettez pas trop d'espoir dans l'ouvrage et le voyez simplement comme le film sympathique et drôle de la semaine.

L'opinion de Tinette : 1,5/5
Bon. Que ce soit dit, je suis une grande fan de Burton. C’est cliché je sais mais c’est comme ça. A part sa version d’Alice que j’ai moyennement appréciée, j’ai aimé tous ses films. Et là du coup.. J’ai vécu une des plus grosses déceptions de ma courte expérience cinématographique. Mais qu’est ce qui lui a pris ?! A quel moment (et sous quelle drogue?) a-t-il pu en voyant son scénario finalisé se dire "c’est bon, ça tient.. allez on y va !" ? Apparemment ça ne suffit pas d’être un grand nom comme Burton pour faire des bons films. J’ai passé la moitié du film a attendre que celui-ci commence réellement. Sans jamais être satisfaite. On doit se contenter de ça : un vampire revient après 200 ans de sommeil dans sa famille. Il débarque en plein dans les années 1970 et va aider ses camarades à remettre leur entreprise en marche et tombe accessoirement amoureux d’une jeune femme. Rien qu’avec ça, ils auraient pu s’amuser et créer des situations croustillantes. Mais non. On se contente du strict minimum. Le film n’a rien d’un film Burtonien. Ce n’est pas drôle, on sourit quelques fois, mais plus par obligation qu’autre chose. Il n’y a pas de jeux de regard aussi délicieux qu’habituellement, les dialogues sont loin d’être mémorables, et l’univers… Mon Dieu qu’est-il arrivé à cette touche que Burton sait apporter à l’esthétique de chacun de ces films ? Là, on dirait que le directeur photo du sixième Harry Potter est venu donner son avis (et ce n’est absolument pas une bonne chose). On lisse au plus l’image, quitte à la rendre fade parfois. Même ce magnifique acteur qu'est Johnny Depp n’est pas correctement exploité. Il est là, il joue bien, mais il manque quelque chose… cette touche particulière qu'on sent habituellement n’est pas là. On dirait un jeune réalisateur qui essaye du Burton (et échoue !).
Deux éléments sont réussis : les maquillages, coiffures et costumes sont beaux. Ce sont eux qui donnent des personnalités réelles au personnages, puisque ceux-ci sont a peine définis, et si définis, pas crédibles. Et la musique. Les musiques sont entraînantes et donnent un minimum de rythme au film. 
Une énorme déception… Je n’ai rien retrouvé de ce que j’aime chez Burton habituellement. Je vais surement me mettre des gens à dos avec cette critique mais vraiment, si vous aimez l’ami Burton, et voulez continuer a l’admirer, faites comme ci ce film n’existait pas dans sa filmographie. 

INDIAN PALACE

2h05 - Sortie le 9 Mai 2012

Un film de John Madden avec Judi Dench, Bill Nighy, Tom Wilkinson, Maggie Smith
L'Angleterre n’est plus faite pour les seniors, même la retraite se délocalise ! Plusieurs retraités britanniques coupent toutes leurs attaches et partent s’établir en Inde, dans ce qu’ils croient être un palace au meilleur prix. Bien moins luxueux que la publicité ne le laissait entendre, cet hôtel délabré au charme indéfinissable va bouleverser leurs vies de façon inattendue.

La Moyenne des Ours : 3,25/5

L'opinion de Tinette : 3,5/5
Une très belle brochette d’acteur anglais, pour une très jolie histoire. Une magnifique brochette même. On voit des personnages bien définis, qu’on aime ou qu’on deteste facilement sans devoir vraiment réfléchir a ce qu’on ressent. On le sait, mais ils sont loin d’être cliché pour autant. L’ensemble est très juste, extremement bien joué. Encore une fois, le jeune Dev Patel montre son potentiel (moi qui pouvait pas le blairer dans Skins..). 
Bill Nighy reste pour moi l’un des plus grands. Judi Dench est très émouvante, et Maggie Smith frole la perfection. Pour moi ce film est une grande réussite, drôle à certains moments, un peu long vers le milieu. On pourrait en enlever  20 minutes sans que ce soit réellement handicapant. On sent une vraie touche british qui ne perdra jamais de valeur. C’est drole, émouvant, captivant. Et ça m’a fait réfléchir à quelques petites choses tout de même. 
Juste pour le personnage de Maggie Smith (et celui de Nighy), le film vaut le coup. A voir.

Le point de vue de Pépite : 3/5
Un joli divertissement. L'histoire met un peu de temps à se mettre en place étant donné qu'il faut introduire tous les personnages. Le portrait de cette région d'Inde dans laquelle ils "s'échouent" est selon moi très réussi tant au niveaux des couleurs que des musiques ("dommage" que nous n'ayons pas les odeurs !). La brochette de séniors qu'on nous présente au casting est également très sympathique ! Maggie Smith est scandaleusement drôle en vieille raciste anglaise, Judi Dench m'a touché dans ce rôle de femme perdue longtemps sous le joug d'un homme aujourd'hui décédé et qui va donc vivre plein de premières fois et Bill Nighy m'a profondément ému dans une scène très particulière de "coup de gueule". Mais c'est véritablement Tom Wilkinson que j'ai adoré dans Indian Palace. Son personnage est le seul à connaître l'Inde et sa connaissance et son assurance cachent une grande fragilité que Wilkinson interprète avec douceur. Dev Patel, l'indiens/anglais favori des réalisateurs visiblement, est un peu moins intéressant que les séniors vivant dans son hôtel, mais ce n'est pas grave, il est agréable de le voir jouer avec son accent amusant et faire le pitre. Je regrette juste les longueurs que j'ai éprouvées à la fin du film, lorsque tout aurait pu être simple, poétique et humain mais que John Madden préfère régler une à une chaque intrigue avec trop de facilité (notamment le personnage de la mère de Dev Patel qui change d'avis après de l'intervention courte d'un personnage peu important et muet depuis le début du film... très Deus Ex Machina). Indian Palace reste un film léger et touchant, que je vous recommande.

STREET DANCE 2

StreetDance 2 le film Une nouvelle bande annonce pour Street Dance 2
1h25 - Sortie le 9 Mai 2012


Un film de Max Giwa et Dania Pasquini avec Sofia Boutella, Falk Hentschel.
Pour battre la meilleure équipe du monde, Ash, un street dancer exceptionnel, et son nouvel ami Eddie se lancent à la recherche des meilleurs danseurs d’Europe. Parcourant les pays, l’équipe s’enrichit de personnalités et de styles tous plus surprenants les uns que les autres. Lorsque Ash rencontre à Paris une sublime danseuse de salsa, Eva, son projet prend encore une nouvelle dimension. Emporté par la passion, Ash va découvrir la troublante puissance d’une danse "à deux"…

La Moyenne des Ours : 0,5/5

L'opinion de Tinette : 0,5/5
Que dire… ? Tous les films du genre ont généralement le même schéma scénaristique. Un groupe de danseurs se crée, il leur manque quelque chose de particulier, et donc un nouveau membre les rejoint avec sa petite touche personnelle. Ils se disputent pour X raisons et tout finit bien. Les autres films du genre ont tout de même l’intelligence de créer un minimum d’originalité pour surprendre le spectateurs. Là, ils n’ont même pas la politesse de créer un minimum de suspense. Ils ont pris le schéma, on posé des ombres dessus (ici le terme personnage est totalement interdit), et ils ont rajouté des chorégraphies énervées auxquelles on ne comprend rien. Avec Juani, on devinait ce qui allait se passer dans les minutes qui suivaient sans jamais se tromper. Même pour quelqu’un comme moi qui aime ce genre de film normalement c’est d’un ennui… Au moins dans ce genre de film, on peut mater, mais la encore une fois, ils n'ont pas eu la politesse de nous satisfaire visuellement. Une grande perte de temps. N’y allez pas.

AMERICAN PIE 4

1h54-Sortie le 02 Mai 2012

Un film de Jon Hurwith, Hayden Scholssberg avec Alyson Hannigan, Jason Biggs, Chris Klein.
Treize ans après la fin du lycée, il est temps pour nos héros de se retrouver et de faire le point sur leur vie. Jim et Michelle, mariés, Kévin s'ennuie dans sa vie d'homme au foyer. Oz est devenu un présentateur TV à succès. Quant à Finch, il semble être devenu celui qu'il voulait être, en se baladant dans le monde entier et en pilotant sa moto. Cette fois, ils vont tous avoir l'occasion de rectifier leurs erreurs passées et de remettre un peu d'ordre dans leur vie. Mais ça ne va pas être facile…

La Moyenne des Ours : 2,5/5

L'opinion de Tinette : 3/5
Bon si on prend ce film en tant que suite des trois premiers, en tant que comédie Américaine assez lourde, c’est réussi. Cinématographiquement, il n’y a rien de remarquable, ni de dérangeant. Personnellement ça m’a fait plaisir de retrouver ses personnages que je ne comprenais pas du haut de mes 10 ans. L’humour n’est pas bien raffiné, mais on se marre bien.

vendredi 4 mai 2012

SANS ISSUE

1h33 - Sortie le 2 Mai 2012

Un film de Mabrouk El Mechri avec Henry Cavill, Sigourney Weaver, Roschdy Zem et Bruce Willis
Will Shaw part pour l’Espagne rejoindre sa famille en vacances, mais les retrouvailles sont de courte durée : après s’être absenté quelques instants, il retrouve le bateau familial vide et ses proches volatilisés ! Abasourdi, Will découvre que son père est en réalité un agent de la CIA impliqué dans la disparition de documents importants. Sa famille prise en otage par une organisation nébuleuse, Will va se retrouver entraîné dans une course contre la montre périlleuse pour retrouver ces mystérieux documents et sauver ses proches.

La Moyenne des Ours : 1,5/5

Le point de vue de Pépite : 1/5
J'ai cru avoir affaire à un film Europacorp écrit par Luc Besson mais de qualité "bof"... L'action n'est pas trop "dégueulasse", les comédiens sont sympathiques à regarder (Verónica Echegui est très bien avec son faux air Nathalie Portman !) et sont aussi bons qu'ils peuvent (on ne peut pas non plus être le meilleur quand le scénario et les dialogues sont faibles) : Roschy Zem est très intéressant, Henry Cavill est une sorte de sous-Matt Bommer "okay", Bruce Willis n'est pas à son top mais reste fidèle à lui-même... En fait Sans Issue est une production intéressante (grosse production d'action américano-espagnole avec des têtes d'affiches internationales, un réalisateur français qui avait fait le fameux JCVD, Mabrouk El Mechri...) mais souffre d'une écriture très clichée (ils n'évitent que deux ou trois écueils du genre et offrent peu d'originalité). Les dialogues surtout, sont d'une pauvreté indescriptibles, les personnages n'hésitent pas à dire 3 fois la même chose de façon différente, ils ne posent pas les bonnes questions (ou surtout celles que les personnages poseraient d'après ce qui leur arrive), etc. Le cadre madrilène ne semble être enfin que le fruit d'une réflexion du genre : "Tiens, on n'a pas encore fait de film d'action à Madrid ! Chaud ?!"... Ah, et dernier petit écueil : les innombrables faux raccords qui jalonnent le film piquent les yeux et c'est dommage. Ce n'est pas le moins bon film de l'année, mais quand il y a Avengers au cinéma en même temps, il n'y a pas à hésiter entre ces films d'actions, les super-héros en tenues moulantes remportent la victoire, par KO.

La note de Juani : 2/5