mardi 14 mai 2013

POST TENEBRAS LUX

1h53 - Sortie le 8 mai 2013

Un film de Carlos Reygadas avec Rut Reygadas, Eleazar Reygadas
Au Mexique, Juan et sa jeune famille ont quitté la ville pour s’installer à la campagne. Là, ils profitent et souffrent d’un monde qui voit la vie différemment. Juan se demande si ces mondes sont complémentaires, ou bien s’ils s’affrontent inconsciemment pour s’éliminer entre eux.

La Moyenne des Ours : 2/5

Le point de vue de Pépite : 0,5/5
Peu de choses à dire sur ce délire masturbatoire rageant et vain. Je regrette de n'avoir pas adhéré au film, malgré la qualité plastique incontestable, ce sont des choses qui arrivent...

Le Mot du Comte : 3,5/5
Loin d’être un film narratif pur et dur (le film ne raconte presque aucune histoire), "Post Tenebras Lux" est un film à sensations pures. Dès les premières minutes (avec ces plans d’une fillette perdue dans un champ entre des chiens et des vaches, sous un ciel orageux), on ressent une vraie angoisse, et cette angoisse tient tout au long du film. Jouant en permanence avec l’imaginaire du spectateur, le film l’amène à redouter le pire à chaque plan. Menace perpétuelle. Carlos Reygadas parvient à transformer des instants anodins en moments terrifiants (une pièce plongée dans le noir, un homme abat un arbre dans une forêt qui semble hantée, des chiens rongent leurs os machinalement). Il faut ajouter à cela le décorum de l’histoire (une famille du Mexique occidental vient habiter dans la forêt, chez les paysans du Sud) à de grandes scènes de malaise (quand Juan frappe son chien qui couine, c’est horrible). Au fur et à mesure que le film progresse, on découvre le thème du film, à savoir l’opposition de deux Mexiques, celui du Nord et celui du Sud, le riche et le pauvre. Juan est riche (et tourmenté par ses propres obsessions) et devient la victime des gens du Sud.
Les images sont très belles et le dispositif plutôt intéressant : cette lentille déformante, qui ressemble à l’œil d’un esprit vengeur, semble être la source de l’angoisse. En revanche, la confusion règne quant à l’interprétation de séquences qui semblent perdues dans une chronologie éclatée (la scène de football, celle du sauna libertin, que dire ?)
"Post Tenebras Lux" est parfois trop long, et certains éléments du film (qui, s’il laisse des accroches émotionnelles, ne laisse que peu de pistes d’interprétations) relèvent du délire un peu fermé : ce diable ridicule et sa caisse à outil, ou encore l’autodécapitation finale.
Si le film peut rebuter par son aspect parfois hermétique et l’absence de narration formelle, "Post Tenebras Lux" parvient, avec presque rien, à distiller une forte dose d’émotions. Pas d’interprétations à chercher ici, juste du ressenti pur.

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