1h34 - Sortie le 8 Mai 2013
Un film de Ken Loach
L'année 1945 a marqué un tournant dans l'histoire de la Grande-Bretagne. L'unité de son peuple pendant les combats de 1939-1945, et le souvenir douloureux de l'entre-deux-guerres ont conduit à l'émergence d'un nouvel idéal social. La fraternité est ainsi devenue le mot d'ordre de cette époque. L'esprit de 45 entend mettre en lumière et rendre hommage à un moment-clé de l'histoire du Royaume-Uni, marqué par un sentiment de solidarité sans précédent dont l'impact a été significatif pendant de nombreuses années, et qui risque pourtant d'être redécouvert aujourd'hui.
Le point de vue de Pépite : 3,5/5
Ken Loach, patriarche et fer de lance du Cinéma Social Britannique, nous propose dans L'Esprit de 45 une leçon sur les formidables lois sociales promulguées par le parti Travailliste arrivé au pouvoir à la sortie de la 2nde Guerre Mondiale. Bien que présentant uniquement le point de vue socialiste qui est le sien, Loach développe assez longuement les différents point soulevés par ces questions sociales et convainc plutôt que persuade. Un montage soigné et ingénieux l'y aide, entre témoignages et images d'archives, le tout en noir et blanc.
Si le passage assez brusque des années 40 à l'arrivée au pouvoir de Thatcher peut surprendre, le saut dans le temps devient rapidement pertinent alors que toutes les avancées sociales des années 40 célébrées dans la première partie se retrouvent abolies ou rendues obsolètes dans la seconde.
Le montage audacieux montrant Thatcher juste après qu'un intervenant se soit posé la question de la responsabilité rentre en résonance avec l'actualité et la déclaration de Loach à la mort de Thatcher, très franche (voir un article détaillé).
L'Esprit de 45 est un documentaire et témoignage éclairé et généreux d'une génération, offert par Loach, qui soulève la question de notre propre génération et de nos moyens d'expression. Loach, Leigh et Frears (parmi d'autres) font partie d'une génération de réalisateur engagés ayant eu la chance de pouvoir s'exprimer grâce à la télévision puis le cinéma, chose relativement peu possible de nos jours. Peu de jeunes réalisateurs britanniques (Shane Meadows pour This is England ou John Crowley pour Boy A peut-être...) ont pu exprimer leurs opinions sur la situation sociale et politique du Royaume-Uni, pas par manque de talent, mais par manque d'opportunité.
L'Esprit de 45 fonctionne peut-être également de cette façon comme un passage de relais.
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