jeudi 2 mai 2013

DENIS

1h25 - Sortie le 1er mai 2013

Un film de Lionel Bailliu avec Fabrice Éboué, Jean-Paul Rouve & Audrey Dana
Par deux fois, Vincent a cru rencontrer la femme de sa vie. Par deux fois, elles l'ont quitté pour le même homme... Denis. Maintenant que Vincent file le parfait amour avec Anna, sa seule crainte est que l'histoire se répète. Alors il va tenter de comprendre : Mais que peuvent-elles trouver à ce type grande gueule, amateur de chemises bariolées, qui enseigne le catch comme une philosophie ?

La Moyenne des Ours : 1,5/5

Le point de vue de Pépite : 3/5
Les comédies françaises souffrent relativement souvent d'une mise en chantier trop rapide, le scénario étant généralement plutôt à l'état d'ébauche ou d'idée lorsque ceux-ci sont tournés (voir les billets "coup de gueule" relativement fréquents - et divertissants - du Comte, celui-ci étant déjà a priori moins tolérant que moi-même : Vive la France, La Cage Dorée, Mohammed Dubois, Les Gamins, Les Profs... pour ne citer que les plus récents). Si Denis ne semble finalement pas trop mal s'en sortir de ce côté-là, c'est grâce à sa construction cohérente et efficace. Bien que le pitch nous soit jeté à la figure bien rapidement (presque dès la première phrase du premier dialogue), la suite des péripéties s'enchaîne avec logique et humour, on se laisse même parfois surprendre lorsque les scénaristes détournent brièvement une étape scénaristique "obligatoire" pour en décupler l'humour. On rit dans Denis, mais c'est parfois de l'humour "gratuit" puisant sa source dans les situations plus que dans les personnages et leurs univers. En effet, s'il y a un problème majeur dans Denis c'est l'incohérence qui existe entre les différents univers : Fabrice Éboué est dans la police scientifique, Jean-Paul Rouve est catcheur, Sara Giraudeau est fleuriste, Simon Astier est un maniaque des régimes... Chacun présente un potentiel comique fort et exploité mais sans jamais tisser de lien de l'un à l'autre et c'est dommage, parce qu'on se questionne rapidement sur la finalité de ces univers : "So What ?".
Denis est une comédie sympathique et plutôt efficace, bien qu'incohérente et sous-exploitée dans ses multiples univers.

Le Mot du Comte : 0/5
A des milliers d'années de la sympathie habituellement afférente du spectateur pour cette catégorie de films fort connue que des langues extrêmes et vicieuses nomment les films de merdes, "Denis" offre un lamentable spectacle. Son défaut? Cette comédie n'est juste horriblement pas drôle. Jamais. Même pas une seule seconde. Rien. Aucun gag n'est drôle, tout est raté. Vide sidéral, néant absolu.
C'en est tellement gênant qu'on pense d'abord à une mauvaise blague ou à du second degré, mais non, le film existe bel et bien et se trouve être outrageusement sérieux et persistant dans sa médiocrité. 
Et ce n'est même pas divertissant. Le scénario regorge d'éléments narratifs mais ne les utilise pas. Exemples, Simon Astier (le pote d'Éboué) est un obsédé des régimes. So what? Éboué lui-même est officier de police scientifique et enquête sur un tueur en série surnommé Van Gogh. So what? On a la désagréable impression d'assister à la toute première ébauche du scénario (celle qui tient sur une coin de table), c'est affligeant. Si encore l'intrigue principale suffisait à combler le néant, non, elle prend même une tournure ridicule (qui s'achève par la mort - soi disant rigolote et pas du tout téléphonée, d'un des protagonistes, moyen facile de supprimer un personnage quand on ne sait plus quoi en faire). Aucun conflit, aucune caractérisation. Quel manque d'écriture. Quant à la question posée par le pitch, elle non plus ne sera jamais résolue.
Mais c'est peut-être au niveau du casting que ça coince le plus. Fabrice Éboué (dont on peine à comprendre les dialogues tant il mâche ses mots) erre sur l'écran, le regard vide (le même que sur l'affiche), en se demandant, tout comme nous ce qu'il fait là. C'est très gênant. Seule Audrey Dana semble jouer normalement. Quant à Denis, c'est l'accident industriel. Pourquoi? Parce que Jean-Paul Rouve avec des cheveux sales.
Le seuil maximal de pénibilité (et de gêne) est atteint lors de la scène finale de catch, où s'affichent à l'écran les noms des prises, formant des jeux de mots ultra pas drôles que des élèves de CP n'oseraient même pas faire. Après cette séquence, on ressent une profonde pitié pour les auteurs du scénario (Rouve et Éboué inclus), visiblement incapables d'avoir ne serait-ce qu'un peu de talent.
Il y a un célèbre mot en trois lettres qui serait idéal pour décrire la nature d'un tel film. Car "Denis", c'est le degré zéro de l'humour. Un film qui élève subitement "Vive la France" et tous les autres films calibrés et pas très drôles au Panthéon des comédies poilantes. Pitoyable et d'une pénibilité alarmante.

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