mercredi 6 février 2013

SHADOW DANCER

1h42 - Sortie le 6 février 2013

Un film de James Marsh avec Clive Owen, Andrea Riseborough, Gillian Anderson, etc.
Collette, jeune veuve, est une républicaine, vivant à Belfast, avec sa mère et ses frères, de fervents activistes de l’IRA. Suite à son arrestation après un attentat avorté au cœur de Londres, Mac, un agent secret du MI5, lui offre le choix : passer 25 années en prison et ainsi perdre ce qu’elle a de plus cher, son fils, ou espionner sa propre famille. Elle décide de faire confiance à Mac, et retourne parmi les siens…

La Moyenne des Ours : 3/5

Le Mot du Comte : 3/5
"Shadow Dancer" est ce qu'on pourrait appeler un film d'atmosphères. Marsh dépeint, avec une ambition réaliste certaine, une ambiance, celle des combats de l'IRA contre l'occupant anglais dans les années 90. Le conflit se centralise autour d'une famille, celle de Colette (Andrea Riseborough, qui dissimule en elle une vraie puissance émotionnelle).
En face, Clive Owen devient touchant lorsqu'il quitte son côté bureaucrate d'agent du MI5 et laisse parler ses sentiments d'homme (la scène du baiser soulage et montre que les personnages ressentent des choses).
Car c'est bien le problème de "Shadow Dancer", ses personnages. Si ceux-ci sont très peu caractérisés (hormis par leur fonction sociale), leurs relations ne sont pas assez exploitées (à part celle entre Kevin, l'inquisiteur de l'IRA, et Colette). En découle alors des scènes assez plates qui ne comptent que sur le contexte historique (le conflit IRA/UK) plus que sur d'éventuels tensions et enjeux entre les personnages. C'est dommage.
Dommage, car le scénario est plutôt bien construit et riche en rebondissements (notamment le dernier quart d'heure). Marsh instaure une tension, mais celle-ci s'étale sur 1h30 sans jamais vraiment atteindre de pic. Plusieurs pistes (relations mère/fille, relation entre Owen et sa hiérarchie) sont peu exploitées. Une des forces du film repose dans sa fin, vraiment amère et triste pour le personnage de Clive Owen, qui invite à reconsidérer les idées qu'on se faisait du personnage d'Andrea Riseborough. Il est regrettable que cette invitation à la double lecture fasse plus office de gadget que de vraie intention filmique. "Shadow Dancer" possède de vrais défauts, mais a au moins le mérite de n'être ni ennuyeux, ni pompeux.

Le point de vue de Pépite : 3/5
Shadow Dancer est un film beau et intéressant, mais qui manque parfois de relief.
Ce qui est très intéressant, c'est que James Marsh choisit ici de s'intéresser aux agissements de l'IRA dans les années 90 (soit quelques années avant le cessez-le-feu en 1997) au travers l'histoire d'une femme et de sa famille. Cette femme, c'est Collette, la soeur de fervents activistes de l'IRA, qui se voit proposer un marché : être une taupe au service du MI5, et en échange elle pourra prétendre à une nouvelle vie avec son fils.
Le sujet a tout d'explosif, mais il ne décolle jamais réellement. Oui, il y a quelques scènes qui peuvent faire l'effet de retournements de situation, quelques surprises et moments d'angoisse et d'action. Mais c'est toujours un peu en deçà de l'atmosphère lourde et brumeuse du film et de l'interprétation des comédiens. Ces comédiens sont tous globalement bons, à commencer par Andrea Riseborough, magnifique force tranquille qui hypnotise littéralement le spectateur. Clive Owen est très bon lorsqu'il s'agit de montrer qu'il n'est pas en position de force au sein même du MI5 et qu'il sent qu'il y a quelque chose de pas net qui se trame. La mère (Brid Brennan) est très mystérieuse mais également très communicatrice d'émotion, les deux frères on les retrouve avec plaisir (Aidan Gillen est notre cher Lord "Little Finger" Baelish dans Game of Thrones, et Domhnall Gleeson le Bill Weasley d'Harry Potter ou encore Kostya Levin de Anna Karénine) mais n'ont pas grand chose à "se mettre sous la dent". En effet, ces derniers pâtissent d'un scénario sans beaucoup de relief et d'action, ils ont donc assez peu de scènes et on discerne assez peu clairement le contour des personnages. Le tueur Kevin Mulville (David Wilmot) a le droit a un peu plus de place et d’ambiguïté dans le scénario et il s'en sort plutôt bien quant à lui.
La fin peut surprendre, mais elle est cohérente et de qualité, et elle aurait méritée une préparation plus en amont le long du film qui quant à lui aurait gagné à être un peu plus rythmé. Shadow Dancer est néanmoins un film de qualité, sa photographie et sa mise en scène étant plutôt irréprochables.

3 commentaires:

  1. Est ce vraiment Colette qui demande de tuer Mac?
    Pour quelles raisons?
    Pourquoi ce ne serait pas le MI5 en représailles du faux pas que Mac fait en protégeant Colette à la place de l'autre indic. qu'est la mère?

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    1. Effectivement, les réponses à ses questions sont assez vaporeuses. La mère est une espionne, comme Colette, ça c'est certain.
      En revanche, le dernier plan laisse bien supposer que c'est Colette qui fait tuer Mac par ses frères et/ou amis. Mais la raison est floue.
      Le Comte.

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  2. Peut être que Mac a dénoncé sa mère auprès des terroristes et que l'héroine a voulu la vengé en le faisant tué.

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