lundi 28 janvier 2013

BLANCANIEVES

1h44 - Sortie le 23 Janvier

Un film de Pablo Berger avec Macarena García, Maribel Verdú, Daniel Gimenez-Cacho et Ángela Molina
Sud de l’Espagne, dans les années 20. Carmen est une belle jeune fille dont l’enfance a été hantée par une belle-mère acariâtre. Fuyant un passé dont elle n’a plus mémoire, Carmen va faire une rencontre insolite : une troupe ambulante de nains toreros qui va l’adopter et lui donner le surnom de "Blancanieves". C’est le début d’une aventure qui va conduire Carmen vers elle-même, vers son passé, et surtout vers un destin à nul autre semblable…

La Moyenne des Ours : 3,8/5

Le mot du Comte : 4/5
Un film muet, espagnol et en noir et blanc. Ce n'est pas très alléchant, et pourtant le résultat est plus que convaincant!
"Blancanieves" est un film somptueux et éclatant. Contemporain également, car il ne se contente pas d'imiter le cinéma muet. On décèle, à travers les mouvements de caméra portée et les angles de vue de Pablo Berger, une étonnante modernité, pour cette réadaptation du fameux conte des frères Grimm (et non de Disney) dans l'Espagne des années 20. La musique, magnifique mélange de chants folkloriques et de lyrisme digne de la grande époque d'Hollywood, sert étonnamment bien la narration. Le spectateur est happé, hypnotisé par cette fable qu'on connaît pourtant tous. Les acteurs sont tous très bon et très attachants (mention spéciale pour le père de Blancanieves, torero paralysé, et son infâme femme). Parmi les nains, il y en a un travesti, et ça c'est funky.
Qui plus est, il n'y a pas beaucoup de cartons, la force des images suffit à nous transporter pleinement. Berger a parfaitement conservé la force de la fable qu'il a filmé. Splendide.

Le point de vue de Pépite : 3,5/5
Blancanieves est, tel que je l'ai entendu en fin de séance, un "bon muet". On retrouve en effet tous les codes du film muet, ce qui finalement peut désarçonner au départ. En effet, contrairement au récent The Artist de Michel Hazanavicius qui se voulait un hommage ludique au genre, le film de Pablo Berger quant à lui s'inscrit directement dans le genre en question.
Le jeu se veut ici un peu exagéré, les cartons parfois superflus... Sans être le meilleur du cinéma muet, il y a tout de même dans Blancanieves de nombreuses qualités de mise en scène et de photographie notamment. Sans dialogues, l'image se fait sur-signifiante et Berger gère avec soin et subtilité un jeu de symboles, renvois et références réussi et pertinent.
Le charme de Macarena "Blancanieves" García et de Maribel "La Marâtre" Verdú mais également le charisme du père Daniel Gimenez-Cacho ou même l'humour des nains toreros ajoutent beaucoup de plaisir au visionnage de cette adaptation originale.
Sans compter sur la musique, inspirée, qui contribue énormément à la qualité du film et à l'image de "spectacle de danse" qu'il donne de la tauromachie. Plutôt qu'une tradition meurtrière la tauromachie est en effet montrée comme une danse exigeant de la rigueur, notamment grâce aux séances d'entraînement de Blancanieves-jeune avec son père.
Une jolie surprise, malgré le format toujours difficile à appréhender de but en blanc, Noir&Blanc, muet et en 4/3.

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