Un film de Gilles Bourdos avec Michel Bouquet, Christa Théret, Vincent Rottiers, etc.
Au crépuscule de sa vie, Auguste Renoir est éprouvé par la perte de son épouse, les douleurs du grand âge, et les mauvaises nouvelles venues du front : son fils Jean est blessé… Mais une jeune fille, Andrée, apparue dans sa vie comme un miracle, va insuffler au vieil homme une énergie qu’il n’attendait plus. Éclatante de vitalité, rayonnante de beauté, Andrée sera le dernier modèle du peintre, sa source de jouvence. Lorsque Jean, revenu blessé de la guerre, vient passer sa convalescence dans la maison familiale, il découvre celle qui est devenue l’astre roux de la galaxie Renoir. Et dans cet éden Méditerranéen, Jean va aimer celle qui, animée par une volonté désordonnée, insaisissable, fera de lui, jeune officier velléitaire et bancal, un apprenti cinéaste…
La Moyenne des Ours : 1,7/5
Le Mot du Comte : 3,5/5
"Renoir" est un film doux, lumineux et voluptueux, portrait d'un maître peintre et de la relation qu'il entretient avec son monde (et son fils) dans les dernières années de son existence.
Une des forces du film est de réussir à transporter son spectateur dans une bulle, celle de la résidence des Renoir. Une bulle de paix, semblable à un doux rêve : Bourdos berce son spectateur avec des plans jamais fixes, mais jamais vifs (il y a là une grande maîtrise des travellings et du steadycam), le tout porté par la fine musique d'Alexandre Desplat, qui s'intègre parfaitement à l'ensemble, sans grandiloquence, mais parfois aussi sans grande subtilité (surtout les morceaux au piano).
Le film ne manque pas de symboles (certaines séquences sont un vrai régal pour une analyse), qui tendent à porter le film vers autre chose que de la simplicité, mais le fait parfois avec un peu de lourdeur.
Michel Bouquet est adorable en Auguste Renoir rongé par la maladie. Pas toujours aimable certes, mais toujours tendre. Thomas Doret (souvenez vous, l'insupportable "Gamin au Vélo" des Dardennes) transforme son petit rôle en quelque chose de véritablement surprenant (ne serait-ce que par son regard instable), un grand acteur en devenir.
Le couple formé par Théret et Rottiers est également très attachant. Théret elle même, à un niveau de sensualité jamais vu, incarne à merveille la douceur des coups de pinceaux de Renoir père.
Ce que l'on peut reprocher au film est de pencher vers le portrait et la chronique plus que vers une véritable dramaturgie. L'impression qui se dégage de ce choix scénaristique fait que parfois, le temps semble un peu long. Le défaut de sa qualité donc, celle de prendre le temps de montrer les choses.
Bourdos réussit cependant à ne pas diluer son spectateur dans les angoisses et les méthodes du peintre du flou, déployant à son tour (par ses images) une étonnante palette de couleurs, jamais trop vives, jamais trop ternes. "Renoir" est un film inspiré, baigné de lumière, de douceur et de quiétude. Cela fait du bien.
La note de Juani : 1/5
La note de Tinette : 0,5/5
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