2h29 - Sortie le 23 janvier 2013
Un film de Kathryn Bigelow avec Jessica Chastain, Jason Clarke & Kyle Chandler
Le récit de la traque d'Oussama Ben Laden par une unité des forces spéciales américaines...
La Moyenne des Ours : 3,3/5
Le point de vue de Pépite : 3.5/5
Zero Dark Thirty est un film de qualité qui parvient à nous parler de la traque de Ben Laden, sans vraiment en parler et en passant par un grand nombre d'évènements marquants entre 2001 et 2011 vus du côté "caché", celui de la CIA.
Un des points positifs est qu'il ne constitue en rien une "Mythologie d'Al Qaida" et un "Manuel des actions illicites de la CIA" aux éditions "Pour les Nuls". On aurait pu craindre en effet que le spectateur soit trop pris par la main, en réalisant par exemple une introduction en forme de résumé (voir par exemple le début du Argo de Ben Affleck dans lequel on a le droit à un "résumé" un peu simpliste de l'histoire de l'Iran). Le prix à payer est une première partie un peu longue et confuse dans laquelle on confond les cibles, les diminutifs, les objectifs, etc. UBL = Ussama Ben Laden. 30 diminutifs plus loin, on n'est plus si sûrs.
L'alternance entre discussions stratégiques, séances de tortures (avec l'excellent acteur australien Jason Clarke ou le surprenant acteur français Reda Kateb en prisonnier torturé) et attentats a selon moi pour effet d'assez bien situer chaque étape dans la traque de Ben Laden. Le retrouver n'était pas la priorité, on comprend que l'idée même de le capturer était illusoire pour bien des pontes de la CIA. Mais les attentats, les informations glanées en torture, et les discussions "de bureau" ont constitué les pièces d'un puzzle que le personnage de Jessica Chastain parvient à assembler. Celle-ci est excellente et réussit à nous faire suivre l'évolution de son personnage avec force et limpidité.
Elle n'est pas le seul élément du casting à saluer. Bigelow apporte un soin particulier à un grand nombre de personnages secondaires, voir notamment le casting. Après Jason Clarke (Trust, Killing Fields...), on retrouve Mark Strong, Kyle Chandler, l'australien Joel Edgerton, Chris Pratt, le vénézuélien Edgar Ramirez ou même James Gandolfini ! Et ils apportent tous beaucoup de leur talent dans Zero Dark Thirty.
La mise en scène est très immersive et ludique, d'où un côté documentaire mais également jeu vidéo de certaines séquences. Malgré quelques longueurs, Zero Dark Thiry est un film réussi et intéressant.
Le Mot du Comte : 3/5
"Zero Dark Thirty" est un film qu'il est possible de scinder en deux parties : l'enquête et la traque.
La partie qui compose l'enquête de la CIA pour trouver Ben Laden est d'un ennui total. Mues par le souci du détail et de la véracité, les 50 premières minutes du film sont des scènes où des gens parlent dans des bureaux. Les noms et diminutifs sont nombreux et on finit par se perdre. Confusions.
Les scènes qui viennent rompre cette monotonie sont des scènes de tortures (en soi pas très intéressantes) et des scènes d'attentats, très didactiques (des titres précisent le lieu et la date des attentats en début de scène, ce qui a pour effet de complètement désamorcer le suspense - qu'arrive-t'il à un bus londonien en juillet 2005?). Ces scènes interviennent ici et là, sans vraiment donner forme. Oui, on sait tous comment le film finit, et on sait tous ce qu'il s'est passé de 2001 à 2011.
La seconde partie du film est la longue séquence de l'assaut contre la forteresse de Ben Laden. Paradoxalement cette fois, le suspense est bien entretenu et le plaisir est total (le ballet des hélicoptères au dessus des montagnes vaut le coup). Bigelow ne cède à aucune forme de spectaculaire et utilise beaucoup la suggestion (le visage de Ben Laden est à peine aperçu et sa mort intervient en un quart de seconde). L'angle de vue choisi fait parfois penser à celui d'un jeu vidéo (à la première personne). La moitié des plans sont filmés avec l'effet infrarouge des visières des marines. L'aspiration documentaire de Bigelow se fait ici bien sentir.
La mise en scène du film répond d'ailleurs à cette ambition documentaire. Le découpage est éclaté, les axes nombreux et la caméra constamment portée (un peu comme dans le "Polisse" de Maïwenn). Heureusement que le montage fluide offre une vraie unité.
La musique d'Alexandre Desplat s'entend malheureusement très peu sur 2h30 de film (seul les thèmes entendus au début de l'assaut, qui oscillent entre "Call of Duty" et "Harry Potter" sont audibles, c'est dommage).
"Zero Dark Thirty", film bicéphale, offre au spectateur autant de puissance qu'il lui inflige d'ennui. Dommage qu'il faille passer par cette pénible première partie pour apprécier le spectacle final.
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