lundi 4 février 2013

7 PSYCHOPATHES

1h50 - Sortie le 30 janvier 2013

Un film de Martin McDonagh avec Colin Farrell, Woody Harrelson, Christopher Walken et Sam Rockwell
Marty est un scénariste hollywoodien en panne d’inspiration. Confronté à l’angoisse de la page blanche, il peine à écrire son nouveau projet de film au titre prometteur : 7 PSYCHOPATHES. Son meilleur ami Billy, comédien raté et kidnappeur de chiens à ses heures, décide de l’aider en mettant sur sa route de véritables criminels. Un gangster obsédé par l’idée de retrouver son Shih Tzu adoré, un mystérieux tueur masqué, un serial-killer à la retraite et d’autres psychopathes du même acabit vont alors très vite prouver à Marty que la réalité peut largement dépasser la fiction…

La Moyenne des Ours : 2,75/5

Le point de vue de Pépite : 4/5
7 Psychopaths est un film déjanté qui manie avec humour une succession de mises en abîme scénaristiques osées.
Marty écrit un scénario, "7 PSYCHOPATHS" mais ne veut finalement pas que ce soit violent, parce qu'il est blasé par toute la violence gratuite devenue monnaie courante au cinéma. Mais son ami Billy ne l'entend pas de cette oreille (hors de question qu'il écrive un film français !), et Martin McDonagh - réalisateur du génial In Bruges (Bons Baisers de Bruges) -, non plus. En effet celui-ci met en place un univers très tarantinesque (au niveau de la violence, des répliques chocs, de l'humour noir) mais qui s'en éloigne par sa propension au mélange réel/fiction. Le narrateur du film est tour à tour Marty (Colin Farrell) puis son ami Billy (Sam Rockwell) et même son acolyte Hans (Christopher Walken). Cette narration raconte l'histoire du film, mais également du film dans le film, et des différentes versions qu'ils imaginent... Ce qui provoque naturellement une confusion, auprès du spectateur mais il semblerait presque même auprès des personnages eux-mêmes, qui de personnages de la 1ère fiction (celle de McDonagh) deviennent également personnages des différentes version du scénario de Marty (soit dit en passant, le diminutif du personnage principal rappelle bien entendu le prénom du réalisateur...).
Le méli-mélo dans lequel on sombre alors est selon moi des plus jouissifs. Les retournements de situations et révélations que nous réservent le scénario (il y en a un paquet !) sont vraiment poussifs, mais toujours surprenants et souvent très drôles. Colin Farrell est un peu effacé, ce qui sied néanmoins au personnage déphasé et dépassé par les évènements "bigger than fiction", Sam Rockwell est terrifiant car vraiment complètement malade (le vrai psychopathe du film, sans révéler rien de l'intrigue, c'est bien lui !) et Woody Harrelson est plutôt amusant dans son rôle de fou-dangereux. Enfin, Christopher Walken surprend car il réussit à donner vie à un personnage a priori peu intéressant, et il s'avère extrêmement touchant.
La fin est d'ailleurs étonnamment touchante elle aussi, apportant une touche un peu "douce-amère" à cette comédie loufoque et azimutée qui s'avère très divertissante. 

Le Mot du Comte : 1,5/5
Qu'on se le dise tout de suite, "7 Psychopathes", en voulant singer désespérément le style de Tarantino ou celui des Frères Coen (quand on a rien à dire, il faut bien meubler), se révèle être une sacrée bouffonnerie, et qui plus est, sacrément bâclée.
Commençons par le casting; si on passe outre le cabotinage insupportable de Sam Rockwell (dont le personnage, sous couvert d'être psychopathe, se révèle en fait être en carton), l'auto caricature de Walken et que Tom Waits a un lapin (accessoire de caractérisation?), il n'y a pas grand chose. Devant tant de talents gâchés, Colin Farell boit et se demande ce qu'il fait là. Seuls Woody Harrelson s'en sort (à peu près), ainsi que les rôles de second plan: la femme de Walken, les deux filous du prologue, etc.
Le scénario quant à lui, est complètement foutraque, explorant les pistes de son concept (mise en abîme lourdingue sur l'imagination d'un scénariste) de manière très vague. 
Sous couvert de délire (et il y a des films délirants réussis, "Bons baisers de Bruges" est un exemple parmi cent), "7 Psychopathes" tombe dans la private joke la plus hermétique. Alors oui, parfois, à de rares occasions, on rit, quelques échanges étant drôles. Puis on oublie. Si la musique est plutôt réussie, la faible qualité de l'image alourdit vraiment l'ensemble (même les paysages désertiques sont laids, c'est dire!)
McDonagh tente de masquer le manque d'uniformité et de cohérence de son scénario éclaté en  accumulant les histoires (dont celle complètement tarabiscotée du moine vietnamien qui n'apporte rien au reste du film) et les images mentales de Farell. C'est pénible, c'est poussif (et le listing "Psychopathe 1", "Psychopathe 2", etc. est vite fatigant).
C'est bien simple, l'intrigue principale aurait pu tenir sur un court-métrage de 30 minutes. Sauf qu'ici, McDonagh nous inflige toutes les fioritures inutiles que son maigre récit a vomi. Déception.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire