mercredi 13 février 2013

FLIGHT

2h18 - Sortie le 13 février 2013

Un film de Robert Zemeckis avec Denzel Washington, Don Cheadle, John Goodman
Whip Whitaker, pilote de ligne chevronné, réussit miraculeusement à faire atterrir son avion en catastrophe après un accident en plein ciel… L’enquête qui suit fait naître de nombreuses interrogations… Que s’est-il réellement passé à bord du vol 227 ? Salué comme un héros après le crash, Whip va soudain voir sa vie entière être exposée en pleine lumière.

La Moyenne des Ours : 3,8/5

La pensée de Juani : 3/5
On ne peut pas dire que je me suis ennuyée, j’ai même été émue. Mais j’ai été la moins emballée du quatuor par ce personnage qui lutte contre les enquêteurs, ses démons, son addiction, mais qui – j’en ai eu l’impression – ne veut pas s’en sortir. Le personnage est égoïste, menteur... et d’un coup, il a un déclic, ne peut prononcer un mensonge de plus… C’est une belle histoire mais quand le personnage lui-même ne veut pas s’en sortir, et bien moi, je ne peux rien pour lui. Rien à voir, mais il faut noter que Zemeckis se fait plaisir avec la séquence d’ouverture : une jolie brunette nue déambule à l’écran pendant 5 bonnes minutes ! Moi j’ai préféré la performance de Don Cheadle qui joue un avocat sûr de ses compétences mais fidèle a certaines valeurs morales surtout face à John Goodman, grand excentrique qui apparaît tout juste ce qu’il faut.

Le point de vue de Pépite : 4/5
Flight nous prouve qu'on a beau dire, le cinéma américain a toujours des petites pépites cinématographiques à nous proposer. Flight est de ces grosses machines hollywoodiennes qui se révèlent être en fait de vrais films.
Zemeckis fait très fort tout au long du film au niveau de l'écriture, du montage, de la mise en scène et de la direction d'acteur. Sans aller dire que tout est parfait, tout est néanmoins pensé au millimètre pour provoquer de l'émotion. Dans cette veine-là, la séquence du crash de l'avion qui survient au début du film est un petit bijou d'écriture, de montage et de mise en scène : le suspense et l'angoisse sont présents tout du long et Zemeckis joue avec nos nerfs en multipliant les signes annonciateurs et mensongers.
On se fait avoir progressivement tout au long du film car il n'y a pas qu'un seul leurre devant chaque retournement de situation, non : le personnage de Denzel Washington (extrêmement fort et de plus en plus touchant sur la durée) abandonne, se remotive, abandonne à nouveau et finalement continue et ce dans un seul plan ! Chaque image ou action est contredite, reproposée, etc. On ne peut pas s'ennuyer, on peut juste ressentir une éventuelle frustration : on accompagne réellement ce personnage dans son combat contre l'alcool et chaque rechute nous plombe autant que lui.
Flight est une belle histoire, savamment mise en scène en empathie avec le spectateur qui ne peut qu'être suspendu à la narration. Les comédiens sont tous au diapason (Goodman est vraiment excellent !) pour nous faire profiter un maximum : une réussite.

Le Mot du Comte : 4/5
Sous ses faux airs de film hollywoodien calibré à outrance, "Flight" est en réalité un vrai plaisir de cinéma, même si parfois, on ressent quelques vagues de creux.
La réussite du film tient en premier lieu grâce a son scénario habilement écrit, où chaque élément est à sa place, où tout est payé, où tout se tient parfaitement, sans pour autant que cela se voit, ni lasse le spectateur. Le plaisir du film vient du traitement qu'en fait Zemeckis, qui maîtrise totalement son contenu et dissémine ici et la des idées de mise en scènes discrètes mais  néanmoins très intéressantes.
L'on suit Whip (Denzel Washington, vraiment formidable) dans son combat contre son addiction, perdant un à un ses alliés, les regagnant difficilement pour les reperdre ensuite. Whip est une icône abîmée, à l'image de sa voiture (une berline démodée, dont la propreté de la carrosserie évolue en parallèle de son état tout au long du film) qui choisit d'évoluer, évitant ainsi le happy-end scénaristique qui était à portée de main. Si Washington brille dans "Flight", il est épaulé par l'inénarrable John Goodman, qui signe ici sa meilleure performance depuis celle, déjà déjantée, de "The Big Lebowski". Le reste du casting, Don Cheadle notamment, se tient un peu en retrait, rôles ingrats oblige.
D'allure classique, mais moderne de par la morale qui en découle (sur le héros public abîmé qui trouve par lui-même le chemin de la paix), "Flight" propose autre chose que son simple postulat et Zemeckis va au delà, exploitant son scénario jusqu'à la moelle, mais ne manquant pas de régaler le public avec une spectaculaire scène de turbulences et de crash (à la tension insoutenable) et des scènes d'apparences désuètes mais au suspense intense (la chambre d'hôtel, son frigo et ce plan étiré sur une fiole de vodka, l'audience finale). Et pour arriver à ce résultat, il faut être sacrément fort.
Cependant, Zemeckis adopte une posture assez paradoxale. Il semble livrer une critique assez acerbe du fanatisme religieux de son pays (notamment lors d'une scène avec le copilote blessé et sa femme très croyante) mais cette critique s'efface lors des dernières minutes du film (puisque Dieu devient alors le sauveur de Whip, jusque là pas très croyant). Dommage d'avancer ainsi pour ensuite reculer.
Dommage également que le scénario n'exploite pas davantage la relation entre Whip et Nicole (la toxico) ou celle entre lui et son fils. C'est peut-être pour cela que l'on ressent quelques appels d'airs pendant les 2h18 de film.
Malgré ces légers défauts, "Flight", film bien fait par le mésestimé Zemeckis, vaut largement le détour et ne vous donnera plus du tout envie de prendre l'avion.

La note de Tinette : 4/5

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