lundi 11 février 2013

AB IRATO : SOUS L'EMPIRE DE LA COLÈRE

1h42 - Sortie le 6 février 2013

Une vidéo de Dominique Boccarossa avec Joël Lefrançois, Yann Goven, Agnès Belkadi
Deux adolescents détiennent en otage le fils d’un riche industriel. Un policier, en proie à des doutes existentiels, les suit à distance avec une indolence proche de l'indifférence. La présence de l'homme d’affaires et de sa femme sur les lieux du drame provoque une situation conflictuelle extrême et irréversible.

Le Mot du Comte : 0/5
La nouvelle perle du cinéma indépendant français (entendez sous-financé et à la sortie confidentielle), c'est "Ab Irato: sous l'empire de la colère", un titre bien pompeux pour un contenu si vide.
Hormis le fou rire involontaire déclenché par les premières minutes du film, aucun sentiment, aucune émotion ne se dégage de ce plat métrage abstrait. L'esquisse d'une histoire se déploie devant nos yeux à la vitesse d'un escargot (le film se compose de plans séquences qui durent au minimum 2 minutes, exception faite du tout premier plan qui doit bien durer 5 bonnes minutes). Comme elle n'a rien à filmer, la caméra, jamais fixe (elle "plane") filme l'autour, décadrant systématiquement des personnages quasi-muets qui errent sans but dans des champs de choux-fleurs, ou de maïs, on ne sait pas trop. Puis, un homme obèse au souffle aléatoire avance et hume la terre, avant de faire quelques mètres dans sa voiture et de regarder les voitures passer sur une route (mais attention, la route est hors-champs, ne soyons pas fous).
Des champs et un ciel gris, voilà ce qu'est "Ab Irato", rien d'autre. Boccarossa ne sème chez son spectateur que l'ennui, l'effroyable ennui, ou la nausée de cette caméra qui ne sait quoi filmer. La musique, présente uniquement au début du film, est un espèce de mélange étrange entre des chants grégoriens et des accords de guitare électrique joués au hasard. Su-per.
Les comédiens, quand ils ont des choses à dire (abstraction du texte, bah oui, quand c'est abstrait c'est plus arty), tombent vite dans la théâtralité (l'homme d'affaire et sa femme qui se vouvoient, parce que c'est bien connu, les nobles d'aujourd'hui font encore cela). Sinon, ils marchent, mangent des sandwich, marchent et jouent avec des sacs plastiques.
On se demande bien quelle peut être l'utilité d'un tel dispositif? Montrer la vitalité des terres agricoles françaises? A quoi peut bien servir une telle vidéo? Vidéo oui, car ici un film reste encore à faire. Encore un métrage dont la note d'intention est amplement supérieure au résultat. Si vous voulez vous faire une idée, jetez un oeil à la bande-annonce, c'est bien suffisant. Sinon, allez voir un vrai film.

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