mercredi 10 avril 2013

DES GENS QUI S'EMBRASSENT

1h40 - Sortie le 10 avril 2013

Un film de Danièle Thompson avec Éric Elmosnino, Lou de Laâge, Kad Merad
Ça tombe mal l’enterrement de la femme de Zef pendant que Roni marie sa fille ! Cet événement inattendu aggrave les conflits entre les deux frères que tout sépare déjà : métiers, femmes, austérité religieuse de l’un, joie de vivre de l’autre, tout, à part leur vieux père au cerveau en vadrouille et leurs deux filles qui s’adorent. Entre Londres, Paris, Saint-Tropez et New York, affrontements, malentendus, trahisons, vont exploser le paysage de la famille, mais grâce à ces disputes, à ces réconciliations chaotiques, vont naître une grande histoire d’amour… et peut-être deux.

Le Mot du Comte : 0,5/5
La toute première séquence de "Des gens qui s'embrassent" (un générique-concert plutôt élégant) ne laisse pas présager la platitude révoltante qui va suivre pendant 1h40. Car le scénario qu'ont pondu les Thompson (mère et fils) est absolument insipide, bourré de verbiages insignifiants, centrés autour d'une intrigue à peine digne du plus mauvais des vaudeville. 
Qui plus est, la notion de direction d'acteur est complètement absente ici. Chaque comédien joue sa propre partition et la joue mal, résultat, l'ensemble ne tient pas. On finit par croire que Thompson a réunit les acteurs bankables et à la mode pour les déglinguer les uns après les autres, à coups de caricatures : le juif austère woodyallenien bon pour des séances de psy (Elmonisno, évidemment), le juif bling-bling qu'on a envie d'éborgner (Kad Merad, qui rejoue sa partition du navet "L'Italien"), l'italienne pétasse et coconne (Bellucci dans sa propre caricature) et enfin Max Boublil, soit-disant espoir comique du cinéma français, qui rayonne autant qu'une pomme de terre mal cuite.
Parmi cet hécatombe, seuls les personnages étant un tant soit peu nuancés (ils sont deux) s'en sortent : ceux de Lou de Laâge et de Clara Ponsot. Les deux comédiennes sont les moins mauvaises de ce triste spectacle.
Et si encore la mise en scène était digne d'intérêt. Hélas, fidèle à son scénario vaudevillesque, Thompson adopte les codes du théâtre et ne fait que poser sa caméra (sur des rails parfois, soyons honnêtes, le cadre bouge), la laissant enregistrer frontalement les cabotinages de ses comédiens en roues libres.
Il faut dire que le film n'est pas aidé par l'univers qu'il dépeint. Un étalage de richesse, de bling-bling et d'indécence, de vulgarité et de répugnance, qui navigue entre yacht à Saint-Tropez (tiens, un cliché), dîners chez Maxim's (tiens, un autre) et manoir à Saint-Cloud, à l'image d'un certain cinéma français (celui où les cachets des acteurs frôlent des millions et où l'on reproduit l'intérieur des Eurostar en studio). Un cinéma français surfinancé, un cinéma d'aristocrates pour aristos. Hostilité. Rejet.
Voilà ce qu'est "Des gens qui s'embrassent", une répugnante partition, très mal écrite et bourrée de fausses notes. 

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