mardi 2 avril 2013

11.6

1h42 - Sortie le 3 avril 2012

Un film de Philippe Godeau avec François Cluzet, Bouli Lanners, Corinne Masiero
Toni Musulin est convoyeur de fonds depuis dix ans. Le 5 novembre 2009, à 10 heures du matin, il appuie doucement sur l’accélérateur de son fourgon blindé. À l’arrière de son véhicule, 11.6 millions d’euros…

Le Mot du Comte : 2,5/5
Quand le générique se termine et que la lumière se rallume dans la salle, une question frappe l'esprit : pourquoi? En effet, pourquoi avoir fait "11.6"? Cette interrogation sur l'utilité du film est assez perturbante, car "11.6" n'est pas, en soi, un film malhonnête.
C'est avec plaisir qu'on voit François Cluzet s'amuser à composer un personnage en béton brut, mais un béton qui ploie sous les coups que son entourage lui porte. Si on ressent beaucoup d'empathie pour son personnage, il est peut être un peu trop opaque pour qu'on adhère parfaitement à ses actions. Toni Musulin prends des coups pendant 1h avant de décider de voler son fourgon. Il attire plus la pitié qu'autre chose.
Niveau empathie, on adhère beaucoup plus au personnage tendre et sale de Bouli Lanners. Bon et sinon il y a Corinne Masiero qui, comme d'habitude, tire la tronche et râle.
La musique ressemble beaucoup à celle de "Drive" (ses nappes électroniques). C'est intéressant de voir à quel point Godeau s'est inspiré du film de Refn pour écrire le personnage de Cluzet (qui peut très bien s'apparenter à un Ryan Gosling vieilli). Après voilà, le récit reste un peu trop ancré sur les faits, tuant dans l'oeuf son versant "extraordinaire" promis par l'affiche, on sent presque que Godeau se restreint. Car le film se dirige plus vers le journalisme illustré que vers du cinéma propre.
Il manque également un thème au film, une raison d'être. Il y a bien une petite critique du monde de l'entreprise (la rentabilité à tout prix, etc) mais celle-ci est si vaine et si mal formulée...
Il y a de beaux moments dans le film, et on ne s'ennuie (presque) pas. Mais le dernier plan du film (ou Musulin est toujours aussi opaque qu'au début, sauf qu'il est en prison -ce n'est pas une évolution en soi) nous dit clairement qu'il était trop tôt pour faire un film sur sa vie (qui n'est pas encore une histoire). Malgré les bonnes volontés du film, on ne peut s'empêcher de penser à un relatif opportunisme.

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