1h35 - Sortie le 17 avril 2013
Un film de Anthony Marciano avec Alain Chabat, Max Boublil, Mélanie Bernier & Sandrine Kiberlain
Tout juste fiancé, Thomas rencontre son futur beau-père Gilbert, marié depuis 30 ans à Suzanne. Gilbert, désabusé, est convaincu d’être passé à côté de sa vie à cause de son couple. Il dissuade Thomas d’épouser sa fille Lola et le pousse à tout plaquer à ses côtés. Ils se lancent alors dans une nouvelle vie de gamins pleine de péripéties, persuadés que la liberté est ailleurs. Mais à quel prix retrouve t-on ses rêves d’ado ?
La Moyenne des Ours : 2,3/5
Le point de vue de Pépite : 3/5
En regardant Les Gamins on a plus envie de traîner avec Alain Chabat et Max Boublil au vue de leurs délires que de louer l'écriture de Marciano et Boublil.
L'idée principale est là : si le scénario semble rempli de très nombreux gags, ceux-ci ne sont pas assez efficaces, assez rythmés pour faire rire. C'est assez dommage parce que comme je le dis plus haut, le duo de tête semble beaucoup s'amuser. Heureusement, au fur et à mesure, la mécanique se huile et les gags se font plus fins et calibrés. On finit par rire de plus en plus jusqu'à atteindre parfois des sommets de comédie (notamment justement pendant le sommet sur le nucléaire qui arrive à la fin) qui font vraiment plaisir.
La réalisation, la photographie et les décors n'ont rien de particulier, par contre niveau musique il y a quelques points intéressants : pas vraiment les musiques de Max Boublil qui sont amusantes mais pas géniales (en même temps c'est le style) mais plutôt les reprises de classiques du rock chantées par la Chorale de la St John's International School qui sont vraiment de qualité.
La distribution est également plutôt sympathique : Chabat a de très bons moments de comédie, Kiberlain est proprement insupportable (jeu cohérent et intéressant) et on retrouve avec plaisir quelques têtes connues en rôles secondaires comme l'amusant Arié Elmaleh, l'excellent (mais ici sous exploité) Nicolas Briançon, Kheiron et le génial Alban Lenoir (excellent Klaus de la série Hero Corp).
Ce n'est décidément pas la comédie du siècle, mais Les Gamins - après un premier temps un peu mort - finit par présenter un certain nombre de très bons moments de comédie.
Le Mot du Comte : 1,5/5
Jaloux du succès de "L'Arnacoeur" (dont il est, tout comme "20 ans d'écart", l'un des rejetons), voilà "Les Gamins", énième comédie française sans saveur, formatée jusque dans son affiche. Une comédie à l'image de toutes les autres de ce calibre : cheap, sans âme et cruellement en manque d'Auteur, avec un grand A.
Dans cet univers à l'esthétique proche de celle d'une publicité, le destin des personnages ne nous intéresse guère, car ils ne sont pas attachants. Le scénario, malgré une certaine dynamique, est affreusement mécanique et manque cruellement d'émotions. Les personnages féminins (Bernier, Kiberlain et Sednaoui) sont réduits à des caricatures, des faire-valoir, des béquilles qui servent à faire péniblement avancer l'intrigue concernant Boublil et Chabat. Cette intrigue aurait pu porter en elle un vrai débat, un vrai point de vue (sur le mariage et l'engagement notamment). Hélas, elle se réduit à des caprices de gens friqués (Boublil joue un musicien pauvre qui ne l'est que sur le papier) et qui se conclut sur un happy-end que Marciano a du pondre sous péridurale. Aucun fond, si ce ce n'est celui de la convenance la plus absolue.
Car au niveau de sa structure, le récit se constitue en réalité plus de sketches enfilés les uns après les autres (Chabat-Boublil au Super U, Chabat-Boublil en boîte, Chabat-Boublil en roller, etc) plus que d'une vraie dramaturgie, d'où cette sensation mécanique.
La mise en scène ressemble à celle d'un téléfilm : impersonnelle. Marciano s'appuie beaucoup trop sur des chansons pour habiller ses séquences vides en émotions (grande subtilité que ce remix de Forever Young parmi la BO du film), transformant ainsi "Les Gamins" en gigantesque clip. Au niveau de la direction d'acteur, là aussi, pas grand chose : Boublil, à un chouinement près, est exactement le même que dans "Des gens qui s'embrassent" (une carrière à la Franck Dubosc l'attend). Ce manque de point de vue et de personnalité est franchement regrettable, d'autant plus que quelques jeux de mots et situations - quand ils ne sont pas d'une extrême lourdeur (le dealer Abdel Kader), sont plutôt drôles. Scénario-manuel pour film en pilotage automatique.
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