jeudi 18 avril 2013

CLIP

1h42 - Sortie le 17 avril 2013

Un film de Maja Milos avec Isidora Simijonovic, Vukasin Jasnic, Sanja Mikitisin
Jasna, une adolescente de 16 ans, s’ennuie dans sa petite ville en périphérie de Belgrade, entre les cours du lycée et la vie chez elle, où ses parents n’arrivent plus à dialoguer avec elle. Comme les autres jeunes de son âge, ses seules préoccupations sont de faire la fête, de rencontrer des garçons et de se filmer en permanence avec son téléphone portable. Jasna tombe folle amoureuse de Djole, un garçon de son école. Prête à tout pour lui plaire, Jasna sombre vite dans les excès de l’alcool, du sexe et de la drogue.

La Moyenne des Ours : 1,8/5

Le point de vue de Pépite : 2,5/5
Avec ses récits multiples pertinents mais à la provoc' facile, Clip est un film intéressant sur la jeunesse et sur la Serbie.
Il y a l'histoire "d'amour", avec un a minuscule à tirer du côté de l'@ : relation désaxée et artificielle entre Jasna et Djole, pensée et vécue à travers le prisme sale et pornographique de YouTube, YouPorn et leurs semblables. Il y a la maladie du père et les difficultés de la famille à  faire face. Et au milieu de tout ça il y a un contexte social pourri, sale et difficile, mêlé à tous les niveaux mais repoussé par les jeunes personnages qui font mine de ne pas être affectés. Mais affectés, ils le sont forcément, même si leurs fêtes, leur tendance au "binge drinking" et au sexe sale et facile, tendent à prouver le contraire...
Jasna en est la preuve quand elle craque finalement vers la fin, face à la maladie du père, à la misère des enfants d'un orphelinat... Elle craque également quand sa relation "à rebours" avec Djole se casse la gueule à nouveau : de l'ignorance, le dédain, l'humiliation et sa façon de la traiter comme une pute ; à une relation plus complexe où il rencontre sa mère et écoute mêmes ses confidences... cette relation atypique est rendue malsaine par la découverte et l'appréhension du sexe exclusivement grâce à Internet. De là la fascination de la réalisatrice pour le found footage dégueulasse et les scènes de sexe crues qui viennent un peu gâcher le propos du film.
C'est dommage, car il y avait quelque chose de très intéressant dans la démarche et le sujet, mais la provocation visiblement gratuite (scènes de fellation non simulées par des jeunes comédiens de 14/15 ans - soit "majeurs" légalement en Serbie...) et la trop lourde utilisation des rushes du téléphone portable (parfois la scène est filmée par la réalisatrice ET sur le téléphone, et c'est le deuxième médium qui est privilégié... Dommage tant la photographie est soignée sur le premier) viennent un peu gâcher le résultat...

Le Mot du Comte : 1/5
Que dire de "Clip"? Pas grand chose hélas, car au bout de 1h42, le film peine à accumuler du contenu, aussi bien au niveau visuel que narratif ou moral. Quoiqu'il en soit, le film semble aligner toutes les idées reçues sur la Serbie : villes moches, taggées et en ruines, les hommes sont des boeufs qui boivent comme ils respirent et les filles sont réfugiées elle aussi dans l'alcool et le bon goût vestimentaire.
Dans ce "Spring Breakers" de HLM (le film parvient tout de même a avoir encore moins de contenu narratif que le film de Korine), l'on suit Jasna, 16 ans, regard bovin et bouche duckface, obsédée par la mise en scène de son existence futile avec son téléphone portable qui filme. Ce téléphone l'accompagne durant tout ce qu'elle fait (et du coup, on se tape des images et du son crade): elle se filme en train de danser avec ses copines, imitant des chanteuses serbes, ou en plein ébat sexuel, seule ou avec son copain Djole.
Oui, "Clip" contient du sexe, beaucoup de sexe, et de manière très explicite (un peu comme chez Gaspar Noé ou Lars Von Trier, mais en moche). Cet étalage vulgaire et insipide donne plus envie d'acheter une ceinture de chasteté sur eBay qu'autre chose. Alors bien sûr, quand cela fait sens, pourquoi pas. Mais ici, quel est de but de cette monstration, sinon de se placer dans une posture exhibitionniste où le spectateur deviendrait voyeur? Du sexe pour du sexe? Choquer pour choquer?
Le seul mérite du film est de tendre (bien timidement hélas) un miroir à la société serbe, dont la jeunesse misérable (au sens hugolien du terme) est ici dépeinte. La scène finale est la seule à porter en elle-même un vrai conflit, une contradiction qui résume bien les rapports de force entre hommes et femmes dans le pays. Dommage que le spectateur, en avance permanente sur le film, comprenne ces rapports de force dès la scène d'introduction (filmée au téléphone portable). Voilà ce qu'est "Clip", une tentative, une ébauche filmée, et pas grand chose d'autre.

3 commentaires:

  1. toi ta rien compris sur le sens du film!!!il est vrai qu'en france y'a pas de cité que les murs ne son pas tagué,il y a plus de meurtre enregistré en france en moment qu'ailleurs alors avant de critiqué la serbie rachète toi une vue idiot!!! la serbie est l'une des plus belle ville plus propre que la france déja sa c'est sur.............

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    1. Bonjour,
      Je veux bien me racheter une vue, mais à condition que vous vous rachetiez un manuel de grammaire, de conjugaison et d'orthographe (et peut-être de géopolitique, car je crois que la Serbie n'est pas une ville, mais un pays).
      Il y a également une différence entre la critique d'un film (ce que je fais) et la critique d'un pays, que je ne fais aucunement ici (et qui n'a rien à voir avec la critique des idées reçues que l'on peut avoir -ou pas, sur ce même pays).
      Le reste n'est que tolérance et affaire de goût.
      Bien à vous,
      Le Comte.

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    2. Bonjour,
      je suis d'accord avec vos deux avis tout en étant plus sévère tant ce film m'a agacé. Tout d'abord, son héroïne avec son regard et son cerveau vides, son égoisme et son narcissisme. Comment s'intéresser à un être aussi vain et détestable ? Ensuite, les scènes pornographiques qui n'apportent rien à un propos déjà bien vague, si ce n'est un côté épate-bourgeois bien putassier. Enfin, le côté misérabiliste aussi social qu'intellectuel dans lequel se complait la réalisatrice. Un pur concentré de gratuité, de bêtise et de beauferie.

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