1h51 - Sortie le 3 avril 2013
Un film de Anne Fontaine avec Naomi Watts, Robin Wright, Xavier Samuel
Inséparables depuis le premier âge, Lil et Roz vivent en parfaite osmose avec leurs deux enfants, deux jeunes garçons à la grâce singulière et qui semblent des prolongements d’elles-mêmes. Les maris sont absents. Inexplicablement, et pourtant comme à l’évidence, chaque femme se rapproche du fils de l’autre, nouant avec lui une relation passionnelle.
A l’abri des regards, dans un Eden balnéaire presque surnaturel, le quatuor va vivre une histoire hors norme jusqu’à ce que l’âge vienne mettre un terme au désordre. En apparence, du moins...
La Moyenne des Ours : 2,5/5
Le point de vue de Pépite : 2,5/5
Perfect Mothers n'est pas aussi choquant qu'il aurait pu l'être, et bien qu'un peu mou, il présente un certain nombre de très bonnes scènes.
C'est peut-être justement là le principal tandem qualité/défaut du film : il y a de très bonnes scènes (je pense notamment à toutes les "premières fois" très justes et très belles) mais le film est un peu bancal dans sa globalité. En fait, passé la première partie, on finit par admettre comme les personnages la situation dans laquelle ils sont... Du coup, la plupart des événements ou disputes qui peuvent avoir lieu peuvent nous paraître vaines.
Si la distribution est de qualité, les accents splendides (surtout lorsqu'ils sont appuyés bien à l'Australienne !), les décors beaux (mais ils vont tout de même beaucoup à la plage !), la photographie soignée... le film n'est pas une franche réussite car son scénario un peu mécanique reste assez inefficace. Dommage.
Il y a quelque chose qui coince avec "Perfect Mothers". Pas au niveau de son sujet, vendu comme scandaleux mais qui ne l'est pas vraiment, mais plutôt au niveau de son scénario, qui semble écrasé par le poids du livre duquel il est adapté.
Car le début de "Perfect Mothers" est quand même très artificiel. Anne Fontaine, qui veut absolument faire coucher les mères avec le fils de l'autre, aligne ses pions de manière très mécanique et non naturelle (il se passe ceci, donc il se passe cela). Du coup, ce manque de subtilité nuit à la crédibilité de l'histoire, réduisant alors ces histoires d'amour qui avaient tout pour être passionnelles à de simples petits caprices de bourgeoises, le tout dans un décor de magazine d'immobilier de luxe (ou d'agence de voyage, à choisir).
Fontaine filme très timidement cette idylle pas comme les autres, sans vraiment prendre de sentiers battus, sans vraiment affirmer un point de vue autre que celui de la morale commune (et encore, elle aurait pu affirmer celui là avec plus de véhémence). Et comme elle ne fait qu'effleurer, qu'elle ne fouille pas, certains dialogues sont ridicules et font naître un second degré qu'on suspecte involontaire (preuve en est de ces rires dans la salle, qui relèvent plus de la moquerie que de la gêne).
Les interprétations de Watts et Wright sont pourtant très solides et elles offrent de vrais beaux moments, entre deux vagues de creux. Quelques fausses notes chez les jeunes hommes, mais l'ensemble est correct. C'est un plaisir de trouver Ben Mendelsohn dans un rôle inhabituel de père de famille trompé.
Le film souffre également d'un problème de rythme, lié, peut-être, à une trop grande fidélité à la temporalité du livre (les ellipses étaient-elles obligatoires?)
Vu qu'il ne bouge aucune ligne, qu'il ne franchit aucune limite, "Perfect Mothers" est un film bien sage qui ne dérangera pas grand monde, tant son point de vue est attendu et formaté. Un film qui a peut-être quelques années de retard...
La note de Juani : 3/5
La note de Tinette : 2,5/5
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