lundi 11 mars 2013

À LA MERVEILLE

1h52 - Sortie le 6 Mars 2013

Un film de Terrence Malick avec Ben Affleck, Olga Kurylenko, Rachel McAdams et Javier Bardem
Même s’ils se sont connus sur le tard, la passion qu’ont vécue Neil et Marina à la Merveille - Le Mont-Saint-Michel - efface les années perdues. Neil est certain d’avoir trouvé la femme de sa vie. Belle, pleine d’humour, originaire d’Ukraine, Marina est divorcée et mère d’une fillette de 10 ans, Tatiana. Désormais, le couple est installé dans l’Oklahoma. Leur relation s’est fragilisée : Marina se sent piégée. Dans cette petite communauté américaine, elle cherche conseil auprès d’un autre expatrié, un prêtre catholique nommé Quintana. L’homme a ses propres problèmes : il doute de sa vocation… Marina décide de retourner en France avec sa fille. Neil se console avec Jane, une ancienne amie à laquelle il s’attache de plus en plus. Lorsqu’il apprend que rien ne va plus pour Marina, il se retrouve écartelé entre les deux femmes de sa vie. Le père Quintana continue à lutter pour retrouver la foi. Face à deux formes d’amour bien différentes, les deux hommes sont confrontés aux mêmes questions.

La Moyenne des Ours : 3/5

Le Mot du Comte : 3,5/5
Perdu depuis "Tree of Life" dans les méandres du mysticisme cosmique, cela fait plaisir de retrouver un Terrence Malick un peu plus terre à terre. "À la merveille" est plus structuré et plus linéaire, même s'il garde un côté contemplatif qui pourra en rebuter certains (les poèmes en voix-off de Kurylenko peuvent vite agacer).
La force du film repose dans son côté sensoriel et dans son jeu visuel permanent entre le dit et le non-dit, le vu et l'entendu, la surface des choses, des êtres, et leurs profondeurs insondables (Malick est obsédé par le reflet de l'eau). On se sent familier de ces personnages qui, s'ils ne sont pas très fouillés, sont des archétypes, des positions, des postures dans le mécanisme amoureux. La posture de Malick face à l'Amour est d'une justesse et d'une douceur incroyables. Le personnage de Javier Bardem, en questionnement vis à vis de sa foi est très empathique, même si on peine à le relier aux autres.
La cohérence du film avec le propos que Malick avance tient par son montage (qui est une leçon à lui tout seul). Un autre versant du film consiste en le portrait d'une Amérique à bout de souffle, usée par son propre capitalisme. Dommage que cette partie ne soit traitée que timidement.
"À la merveille" est splendide et fascinant, il est par contre un peu trop long.

Le point de vue de Pépite : 2,5/5
À la merveille est un film qui s'inscrit dans la lignée cosmique de The Tree of Life, le côté "peu accessible" en moins. Ici, ce n'est pas qu'il n'y a pas d'histoire, c'est qu'elle n'est pas racontée.
Les comédiens travaillant pour Malick disent régulièrement en interview qu'avec toute la matière filmique en sa possession, il pourrait raconter au moins 300 histoires différentes. Mais il choisit dans À la merveille de n'en raconter aucune en particulier. Les voix off nous donnent à entendre les problématiques des personnages - d'une façon très belle, l'image n'agissant alors que comme illustration poétique, ne soulignant pas le son, mais l'interprétant.
Les personnages sont intéressants (un ingénieur, une mère célibataire, une femme travaillant dans un ranch, un prêtre) ainsi que le côté international donné au film (français, anglais, espagnol et italien sont parlés dans le film), mais l'absence de tissu narratif concret à de quoi fatiguer. Au bout d'un moment, toutes les théories qu'on a pu élaborer à partir du tissu poétique ne suffisent plus.
Après 1h30, Mallick dépasse un certain seuil de tolérance, et alors que les moins patients partent, les plus courageux s'ennuient. La confusion fait alors son apparition, alors qu'auparavant nous pouvions accepter le manque de liant et d'informations.
À la merveille est beau, poétique, mais évanescent.

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