Un film de Roger Michell avec Bill Murray, Laura Linney & Samuel West
Juin 1939, le Président Franklin D. Roosevelt attend la visite du roi George VI et de son épouse Elizabeth, invités à passer le week-end dans sa propriété à la campagne. C’est la première visite d’un monarque britannique aux Etats-Unis. La Grande-Bretagne se prépare à entrer en guerre contre l’Allemagne et espère obtenir l’aide américaine. Les bizarreries et l’étrange mode de vie du président étonnent les souverains. En ce week-end royal, pris entre les feux de sa femme, sa mère et sa secrétaire, les affaires internationales ne sont pas vraiment la priorité de Roosevelt davantage intéressé par sa relation avec sa cousine Daisy.
La Moyenne des Ours : 1,8/5
Le point de vue de Pépite : 3,5/5
Week-end Royal est un film fonctionnant à deux vitesses, à la fois charmant et désarmant.
Bill Murray campe un Roosevelt amusant, touchant et vif. Laura Linney est charmante et également très touchante. Samuel West et Olivia Colman forment un couple royal excellent. Voilà, ça, c'est posé. Ces deux couples emmènent toute la narration derrière eux, traçant deux sillons bien distincts : l'amourette entre Roosevelt et sa cousine eu 6ème degré (Linney), et la rencontre entre Roosevelt et le couple royal anglais.
Si la première est au départ charmante, elle devient ensuite plutôt pesante et anecdotique alors que la deuxième histoire, l'Historique, se fait quant à elle passionnante et aussi très drôle. On est parfois ennuyés de devoir retourner à la première intrigue qui intéresse moins. Le titre promet un film centré sur ce week-end historique et la bande-annonce elle-même fait silence de l'amourette... Certes, on comprendra durant le film que ce week-end a été déterminant à la fois pour les rapports anglo-américains et pour le personnage interprété par Laura Linney... Mais on se désintéresse assez vite de son personnage, hélas.
L'émotion ne vient pas lorsqu'elle découvre que Roosevelt a plusieurs maîtresses et qu'elle en est bouleversée... Non, l'émotion vient dans plusieurs scènes entre la reine et le roi, mais surtout entre Roosevelt et le jeune George VI bégayant, qui vient demander de l'aide pour son pays sur le seuil de la Guerre.
Week-end Royal est un film bicéphale à qui on souhaiterait bien couper une tête, tant l'autre est forte en émotions, en rires et en enjeux.
Quel scandale! "Week-end Royal" est l'exemple même du mot tromperie. La bande-annonce laisse croire au spectateur que le film traitera des relations Roosevelt/George VI, or il n'en est rien. En réalité, l'intégralité de ce qu'il se passe dans "Week-end Royal" tient dans sa bande-annonce. Au delà, il n'y a pas grand chose, si ce n'est une forte dose d'ennui.
Le film s'ouvre sur une voix-off (qui clôt également le film) qui souligne tout ce que l'on voit. Cette voix-off, c'est celle de Daisy, la cousine de Roosevelt, qui, pendant la première demi-heure du film, se ballade avec lui en voiture, en tombe amoureuse et le masturbe à l'orée du bois. Inutile de vous préciser que le personnage de Daisy est complètement inutile à ce qui va suivre.
Au bout de cette pénible première partie, le couple royal britannique arrive chez Roosevelt et commence alors un long enchaînement de séquences sans queues ni tête. Ça bavarde, ça finasse sur des hot-dogs (on ne sait pas trop pourquoi), de lourds gags sont répétées (des plats renversés et des assiettes cassées, youpi). Le jeu des acteurs ne suffit pas à sauver le film de la mise en scène ultra lourde de Roger Michell.
Les rares scènes qui ont des enjeux intéressants sont gâchées par le manque d'idées d'un scénario qui ne fait qu'effleurer la surface des choses et qui contredit son propre thème (ne pas juger ce qu'on voit mais la profondeur, en témoigne la scène Roosevelt/George VI autour d'un whisky). "Week-end Royal" n'a hélas rien à cacher, car c'est un film qui ne dit rien.
En fait, le problème majeur du film est qu'il tente de traiter deux sujets : l'appétit sexuel de Roosevelt et la rencontre soi disant historique entre le couple royal et la présidence américaine (soi disant, car ici traité avec une légèreté outrageante). Mitchell choisit donc de traiter les deux, et donc n'en traite aucun avec profondeur. Les deux sujets n'ont absolument aucune connexion.
Quelques moments feront sourire (ceux qui impliquent le couple royal) mais le reste, malhonnête et figé par des blagues molles et une intrigue piteuse, plonge le spectateur dans la plus grande indifférence et énervé d'avoir été ainsi trompé sur la marchandise.
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