mercredi 5 juin 2013

LA FILLE DU 14 JUILLET

1h28 - Sortie le 5 juin 2013

Un film de Antonin Peretjatko avec Vimala Pons, Grégoire Tachnakian et Vincent Macaigne
Hector qui a rencontré Truquette au Louvre le 14 juillet, n’a qu’une préoccupation : séduire cette fille qui l’obsède. Le meilleur moyen c’est encore de foncer l’emmener voir la mer et Pator ne saurait lui donner tort, surtout si elle est accompagnée de sa copine Charlotte… Flanqués de l’inévitable Bertier, ils empruntent les petites routes de France dont les caisses sont vides. Car c’est la crise ! Il faut remettre la France au boulot et, en plein été, le gouvernement décide d’avancer la rentrée d’un mois. Un chamboule-tout et quelques liasses de billets plus tard, le groupe se disloque à l’image d’une France coupée en deux, entre juillettistes et aoûtiens jaloux. Mais rouler en sens inverse du travail n’effraie pas le trio restant, bien décidé à retrouver La Fille du 14 juillet et à vivre un été débraillé.

SÉLECTION DE LA QUINZAINE DES REALISATEURS 2013

La Moyenne des Ours : 2.8/5

Le point de vue de Pépite : 3/5
La Fille du 14 Juillet est à l'égal du court métrage French Kiss d'Antonin Peretjatko : joyeusement kitsch, libre et anachronique. Bien qu'il peine sur la longueur, il reste délicieusement drôle et vintage.
Antonin Peretjatko teste ici sur le format long des trouvailles tordantes dans une mise en scène rappelant beaucoup les films de la Nouvelle Vague française, tout comme l'histoire. Les personnages sont décomplexés, rêveur, tantôt gentiment cyniques tantôt naïfs... Du scénario à la direction des comédiens (probablement tous un peu fous dans leur tête !) en passant par le traitement des voix (plutôt haut perchées, comme enregistrées par un Nagra III au moment de sa sortie) ou même les effets spéciaux "lourdingues" (le doigt coupé, etc.), tout concourt à donner une teinte vintage à ce film sympathique.
Ce qui est dommage, c'est qu'à partir du moment où les personnages se séparent dans le film (à mi-chemin disons), l'humour spontané et pêchu commence doucement à se dissoudre, à devenir moins piquant. C'est dommage parce que ça commençait vraiment très bien ! 
Néanmoins, cette deuxième partie un peu plus molle ne manque pas non plus de charme et de bonnes idées (le livre de conseils de drague constitue l'une de ces bonnes idées), et on reste sur une note positive. On attend beaucoup de cette supposée nouvelle Nouvelle Vague, comme certains critiques l'annoncent... A surveiller !

Le Mot du Comte : 2,5/5
Ceux qui ont vu le court-métrage "French Kiss" sauront très bien de quoi est fait "La Fille du 14 Juillet" : une inventivité de l'instant et une pétillance permanente forment cet univers loufoque et décalé.
Si le film a une beauté première, c’est bien celle de déformer en permanence le réel et de le transformer en fantaisie comique, tout en conservant une vraie justesse quant aux angoisses et aux issues des trentenaires de notre temps (on retiendra au passage l’obsession de Peretjaktko pour la Révolution Française et son esprit républicain). Portrait pétaradant de la France de 2013, avec ses aspirations et ses démons.
Bien sur, on devine les contours de sa fabrication faite de bric et de broc, mais cela ne gêne pas, car cela tient et, au contraire de nombreuses comédies françaises, c’est drôle et ce n’est pas indigeste. Les allusions politiques ou artistiques sont si nombreuses que beaucoup finiront par s'y retrouver, à un moment ou à un autre.
Frappé par une crise de godardite aiguë et des sympathiques symptômes du cinéma des années 70 (voix déformées et post-synchronisées, images accélérées), on regrette toutefois la pauvreté de l’enjeu et la monotonie de l'intrigue. Car si le film est formidable jusqu’à sa moitié, il ne tient pas du tout la route dans son intégralité (la cassure intervient au moment où le groupe se divise). La légèreté de la forme ne justifie pas celle du fond. De séquences longues en scènes interminables (cette scène de repas chez un sosie de Lionel Jospin), "La Fille du 14 Juillet" s’enlise peu à peu, se traînant, à bout de souffle, vers son épilogue. L’ennui et l’indifférence finissent alors par prendre le pas sur l’enthousiasme de départ, et c'est bien dommage.


1 commentaire:

  1. Je dirai que la deuxième partie est plus onirique notamment avec la scène (les scènes) de la luge où les deux personnages se retrouvent dans le roman de Tchechkov. On vit la vision de chacun (qui est quasi la même) mais c'est tout simplement magnifique quand ils soufflent "Je t'aime". On retrouve ce thème avec la scène de l'auberge (quand ils sont en équilibre sur les grandes bouteilles de vin). La façon dont ils sont amenés à la raconter semblent la chose la plus extraordinaire à leur yeux...(alors qu'aux yeux du spectateur, non). L'amour rend idiot et exaltant. La scène du diner avec le sosie de Lionel Jospin est certes très longue...mais pour les personnages eux-même, c'est un supplice...mise en abîme involontaire ? Mais elle semblait nécessaire pour la progression du personnage docteur folledingue, seul personnage du film qui a été jusqu'au bout de sa folie et de sa liberté. Bravo quand même à Peretjaktko de m'avoir transporté dans un univers pleins d'humour, de gags potache et de poésie.

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