dimanche 9 juin 2013

POP REDEMPTION

1h34 - Sortie le 5 juin 2013

Un film de Martin Le Gall avec Julien Doré, Grégory Gadebois, Jonathan Cohen
Chaque été, depuis leur adolescence, les Dead MaKabés se paient ce qu’ils appellent prétentieusement une "tournée d’été" - quelques concerts dans des festivals du fin fond de l’Europe. Mais, pour ces quatre copains, la crise de la trentaine couve et cette semaine de récréation risque bien d’être la dernière. Difficile de rester fidèle à ses idéaux quand on est membre d’un groupe de black metal…

Le Mot du Comte : 1,5/5
Par où commencer ? Si "Pop Redemption" avait été marqué du sceau de la mauvaise volonté, le film aurait des allures de catastrophe industrielle. On en est pas loin, et c’est bien triste pour un premier film qui se présente sous la forme d’une comédie sur l’univers des métalleux, mais qui n’est drôle que le temps d’un gag (profitez en, c’est rapide). Mais quel peut donc être le problème de "Pop Redemption" ? La crédibilité. C’est bien simple, aussi bien au niveau de l’image que de ce qui s’y passe, on n’y croit jamais.
Le scénario bizarre que voilà. Bizarre, car on le sent rafistolé. Preuve en est du rôle d’Alexandre Astier (en auto caricature et inutile au fond de l’histoire), qui semble ajouté à posteriori pour densifier artificiellement cette intrigue de cavale sur fond de buddy movie. Preuve en est aussi de cette scène d’accident où le groupe s’échappe sans raison apparente (bien qu’on tente de maquiller le manque de raison des personnages de manière assez grossière), alors qu’ils ne craignent absolument rien de la police (ceux qui ont vu le film comprendront). Si le spectateur ne croit pas à l’incident déclencheur du film, comment peut-il croire au reste du film sans qu’il s’écroule ? Premier ratage.
Au niveau visuel, on dirait de l’amateurisme pur et dur. Certaines scènes sont si mal éclairées (la scène d’anniversaire du môme) et le découpage si bâclé qu’on se croirait devant une sitcom française des années 90 (c’est dire !). Qui plus est, la pauvreté relative des cadres et le mauvais choix des décors (le film donne l’impression d’avoir été tourné à l’arrache, sans que qui que ce soit n'ait pris la moindre décision) n’arrangent pas les choses. Second ratage.
A présent, le casting. Le casting. Il serait peut être temps que quelqu’un dise à Julien Doré d’arrêter le cinéma. Peut-être a-t-il été recruté pour ses talents de chanteur, bien qu’ici, il ne fasse que gerber dans un micro ? Le mystère reste entier. Les seuls comédiens à avoir une certaine présence à l’écran (Grégory Gadebois et Jonathan Cohen) sont hagards, et se demandent ce qu’ils font là, à réciter les dialogues en lambeaux de personnages-arguments en carton (l’un a des enfants, l’autre un resto, blablabla). Troisième ratage. 
Quelques points positifs sauvent tout de même "Pop Redemption", qui décolle le temps de deux scènes (les concerts), et qui possède un générique de fin original (mais qui perds du coup sa fonction première, on lit difficilement les noms). Quelques trouvailles également au niveau musical, qui contient quelques motifs amusants. Le spectateur comprendra bien que Le Gall est obsédé par les Beatles. La comparaison visuelle marche bien une fois (l'affiche le montre bien), mais au bout de la douzième fois, on sature un peu quand même. Et au cas où on ne comprendrait pas assez, des cartons armés de citations apparaissent tout au long du film. Yeah!
Maladroit, assez ridicule et cruellement pas drôle, "Pop Redemption" a tout du nanar sympathique qu’on regarde avec condescendance, avant de l’oublier définitivement.

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