1h30 - Sortie le 12 juin 2013
Un film de Sofia Coppola avec Emma Watson, Israel Broussard, Taissa Farmiga
À Los Angeles, un groupe d’adolescents fascinés par le people et l’univers des marques traque via Internet l’agenda des célébrités pour cambrioler leurs résidences. Ils subtiliseront pour plus de 3 millions de dollars d’objets de luxe : bijoux, vêtements, chaussures, etc. Parmi leurs victimes, on trouve Paris Hilton, Orlando Bloom et Rachel Bilson. Les médias ont surnommé ce gang, le "Bling Ring".
La Moyenne des Ours : 1,8/5
Le Mot du Comte : 0/5
"The Bling Ring" n’est cinéma que le temps d’un plan. Rebb trouve le parfum de Lindsay Lohan, chez elle, lors d’un braquage. Elle se parfume avec et se fige. Cut.
Ainsi fut l’unique idée de cinéma de Sofia Coppola pour "The Bling Ring" (c'est bien peu sur 1h30), pénible chronique soit disant adolescente où l’envie de baffer tout le monde prend vite le dessus sur autre chose. Les personnages sont des coquilles vides exaspérantes qui se résument à ces stéréotypes : un ado gay mal dans sa peau devient ami avec trois pétasses gâtées pourries et qui sont mais vraiment bien idiotes, caricature pure et dure oblige. Le scénario est tout aussi vide, puisqu’il ne s’attache qu’à l’article de Vanity Fair qui a inspiré cette idiotie. Et il est construit de manière tout aussi savante : braquage, braquage, braquage, braquage, braquage, braquage, arrestation, fin.
Un développement des personnages ? Que nenni! Une progression dramatique inattendue ? Que nenni! L’histoire qui gît devant nos yeux telle une larve mort-née est aussi consistante qu’une miette de pain azyme.
En plus de nous faire subir le vide pendant 1h30, Coppola ne manque pas de nous infliger les excroissances de sa mise en scène branchée, ce qui inclut bien évidemment un fétichisme crétin pour les chaussures, de la musique pop assourdissante ou bien des flashes dans tout les sens, jusqu’au décollage rétinien. Pour un point de vue et des idées de cinéma, on repassera, car "The Bling Ring", c’est le degré zéro du cinéma. Si "Somewhere" avait un tant soit peu de contenu et de vision sur un monde, on se demande bien à quoi peut servir le dernier opus de Sofia Coppola. Car non, voir des filles écervelées glousser et étaler des inepties (les dialogues se résument à aligner des « Oh my God » à tout bout de champ), ce n’est pas jubilatoire. Pas parce que cela ne fait pas rire, mais parce que la démarche est profondément cynique de la part de Coppola l’arrogante, qui se moque sans ambages de ces victimes de la mode et de la société de consommation américaine, sans s’attaquer à la cause de leurs dérives.
Coppola n’a rien à dire et ne fait preuve d’aucun renouvellement. Elle ne fait que flatter son public féminin bobo-branché, acquis depuis les Converses de "Marie-Antoinette". D’images à allure publicitaire (cette photo fade qu’on croirait faite pour nous vendre un fameux café lait/glaçons) à l’utilisation de vidéos de TMZ (parfaite passerelle entre la pauvreté intellectuelle du site et le trou sidéral du film), "The Bling Ring" a des allures de flemme cinématographique, ou pis, des allures d’un cinéma de caste où Sofia Coppola n’illusionnerait qu’elle-même. "The Bling Ring", film-caprice, est une saloperie inconsistante, rien de plus.
La note de Pépite : 3,5/5
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