1h27 - Sortie le 19 juin 2013
Un film de Mohammed Hamidi avec Jamel Debbouze, Tewfik Jallab, Malik Bentalha
Farid, jeune Français de 26 ans, doit aller en Algérie pour sauver la maison de son père. Découvrant ce pays où il n’a jamais mis les pieds, il tombe sous le charme d’une galerie de personnages étonnants dont l’humour et la simplicité vont profondément le toucher. Parmi eux, son cousin, un jeune homme vif et débrouillard qui nourrit le rêve de pouvoir rejoindre la France...
Le Mot du Comte : 2/5
S’il ne franchit jamais la ligne de l’hostilité primaire, "Né quelque part", film communautaire qui ne s’en cache pas (on devine aisément le public cible), est d’une mollesse sidérante.
Doté d’un scénario au bord de l’atrophie, ce film dont on peine à discerner le genre véritable (ce n’est pas une comédie car ce n’est jamais drôle, et ce n’est pas un drame car ce n’est jamais intense) ne s’autorise jamais la surprise et déroule tristement son petit programme. Le récit se divise rapidement et le principal argument (la maison familiale va être démolie) se transforme vite en pénible intrigue de vol de papier et de retour en France. Il y a deux films en un, et aucun n’est traité à fond. Au bout du compte, seule l’indifférence prévaut.
Bien sûr, il est probable que le film touche son public cible (à savoir les immigrés et enfants d’immigrés français), déclenchant un sentiment de nostalgie vis-à-vis du « bled ». Le reste du public se contentera des miettes et de cette timide critique du fonctionnement de l’État algérien. C’est d’ailleurs le problème majeur du film, tout n’est qu’effleuré du bout des doigts. Par exemple, la scène du transport clandestin ne semble être la que comme caution morale aux bons sentiments du réalisateur. Car au final, tout le monde est très gentil.
De plus, "Né quelque part" brasse bien trop de clichés. Et ils sont nombreux : les arabes en cité et à Barbès ou encore les classiques délits de faciès (il y a quand même une réplique qui dit « vous êtes français ? Ça ne se voit pas sur votre front »). Le film ne fait que ça.
Sauf que voilà, pris dans cette tourmente du stéréotype, le film pourrait presque servir d’appui aux arguments haineux du FN, tant le monde arabe qu’il dépeint est proche de la caricature (par exemple, les femmes n’y servent à rien sinon à être mariées et à faire le thé). Au niveau du casting, si Tewfik Jallab fait le boulot, Debbouze cabotine à l’extrême. Heureusement qu’il n’apparaît pas plus de 15 minutes.
"Né quelque part", d’une platitude inoffensive et gentillette, n’ose jamais rien. Le spectateur attentif aurait pu s’en douter, au vu de la structure artificielle du scénario (en flashback, le film est le passé de l’histoire, comme le piteux "Mohammed Dubois"), qui n’est là que pour tenter de dynamiser un récit et une mise en scène qui resteront à jamais mous, car très pauvres.
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