2h10 - Sortie le 12 juin 2013
Un film de J.J. Abrams avec Chris Pine, Zachary Quinto, Benedict Cumberbatch
Dans un monde en guerre, le Capitaine Kirk, animé par la vengeance, se lance dans une véritable chasse à l’homme pour neutraliser celui qui représente à lui seul une arme de destruction massive : le mystérieux John Harrison. Nos héros entrent dans un jeu d’échecs mortel. L’amour sera menacé, des amitiés seront brisées et des sacrifices devront être faits dans la seule famille qu’il reste à Kirk : son équipe.
La Moyenne des Ours : 3,5/5
Le Mot du Comte : 3/5
Il est rare de voir dans des trilogies un second épisode de qualité égale voire inférieur au premier volet. C’est le cas de "Star Trek Into Darkness", qui, lorgné en permanence vers le passé –et jamais vers l’avenir, tourne en rond et ne décolle jamais. Ce second épisode intergalactique a le défaut de ne faire que le strict minimum pour être efficace, Abrams n’innove jamais et reste aussi superficiel que lors du premier volet. C’est dommage, car un second volet permet de développer les personnages, leurs liens et des thèmes comme le rapport à la famille (l’équipage), la loyauté ou la fraternité, qui ne sont ici que vaguement effleurés. Le formatage est bel et bien là. "Star Trek Into Darkness" semble sur le fil du rasoir et manque en permanence de sombrer vers la crétinerie qui avait entraîné "Iron Man 3" dans les abysses du blockbuster médiocre.
L’intrigue, foutraque dans sa forme, est très prévisible. On en attendait plus du méchant, incarné par Benedict Cumberbatch (dont l’accent britannique appuyé –original pour un méchant, n’est là que pour flatter l’éternel complexe des américains vis à vis du Vieux Continent), s’il ne surjouait pas tant dans les scènes d’actions (en 2013, quand un méchant n’est pas content, il hurle « noooooo » tout seul, oui oui).
La force du film repose avant tout dans les scènes de dialogues entre lui et Kirk (Chris Pine, toujours aussi blême), scènes minimalistes mais qui sont les seules à être dotées d’enjeux véritables (et Abrams n’est-il pas meilleur quand il filme des personnages qui ont beaucoup à se dire ?).
Un film majoritairement sans enjeu donc, si ce n’est celui de la référence et du gadget. Car le film voyage constamment dans le passé de la saga, multipliant les références, à son univers propre bien sûr, mais aussi aux autres films : preuve en est de cette séquence où Leonard Nimoy apparaît (comme dans le premier volet), de l’identité véritable du méchant où encore cette scène ou Kirk et Spock posent leurs mains chacun d’un côté d’une porte vitrée et discutent (référence directe à la fin de "La Colère de Khan"). Les connaisseurs des premiers films trouveront là de quoi se satisfaire, car après tout, qu’est donc ce film si ce n’est le simple remake d'un ancien film de la saga version 2013, tant il n’apporte rien sur le plan narratif et formel ? Car, au contraire du titre et du pitch, rien ne va « into darkness ».
De fait, le plaisir n’est pas souvent là. Bien sûr, il y a quelques séquences spectaculaires mais leur suspense est parasité par la faible ambition du scénario et par la permanente légèreté qui règne sur le film. La faute à un humour permanent (on se croirait chez Disney), où chaque personnage vient faire sa blague, chacun son tour. Du coup, le film perd toute sa crédibilité dramatique, en plus de devenir rapidement agaçant : car entre deux bons mots, des gens sont aspirés dans l’espace. L’univers visuel a pourtant tout pour être crédible : effets spéciaux soignés, 3D plutôt bien travaillée, malgré ces satanés halos (ou lense flares), pour la plupart rajoutés en post-prod qui jaillissent et aveuglent le spectateur (et il y a en vraiment partout, même dans les plans sombres).
C’est a peut près le seul élément de mise en scène reconnaissable, tant celle-ci est insipide. Aucun mécanisme émotionnel ne fonctionne à 100% (Abrams trouve aussi le moyen de recycler le fameux « avion qui se prend la montagne, mais qui l’évite au dernier moment », quand l’Enterprise sombre dans les nuages), car l’émotion est sabotée par une musique larmoyante, passe-partout, et qui emprunte autant à John Williams qu’au thème musical des anciens films. Manque d’originalité. La seule scène spectaculaire marquante l’est parce qu’elle porte en elle l’imagerie du 11 septembre, elle intervient vers la fin du film.
Efficace mais vite oublié, "Star Trek Into Darkness" manque de force et d'identité propre. Quant au génie supposé de JJ Abrams, acclamé par la clique geek et la presse moutonnière, on attend toujours d’en avoir la preuve formelle…
La note de Pépite : 4/5
Il est rare de voir dans des trilogies un second épisode de qualité égale voire inférieur au premier volet. C’est le cas de "Star Trek Into Darkness", qui, lorgné en permanence vers le passé –et jamais vers l’avenir, tourne en rond et ne décolle jamais. Ce second épisode intergalactique a le défaut de ne faire que le strict minimum pour être efficace, Abrams n’innove jamais et reste aussi superficiel que lors du premier volet. C’est dommage, car un second volet permet de développer les personnages, leurs liens et des thèmes comme le rapport à la famille (l’équipage), la loyauté ou la fraternité, qui ne sont ici que vaguement effleurés. Le formatage est bel et bien là. "Star Trek Into Darkness" semble sur le fil du rasoir et manque en permanence de sombrer vers la crétinerie qui avait entraîné "Iron Man 3" dans les abysses du blockbuster médiocre.
L’intrigue, foutraque dans sa forme, est très prévisible. On en attendait plus du méchant, incarné par Benedict Cumberbatch (dont l’accent britannique appuyé –original pour un méchant, n’est là que pour flatter l’éternel complexe des américains vis à vis du Vieux Continent), s’il ne surjouait pas tant dans les scènes d’actions (en 2013, quand un méchant n’est pas content, il hurle « noooooo » tout seul, oui oui).
La force du film repose avant tout dans les scènes de dialogues entre lui et Kirk (Chris Pine, toujours aussi blême), scènes minimalistes mais qui sont les seules à être dotées d’enjeux véritables (et Abrams n’est-il pas meilleur quand il filme des personnages qui ont beaucoup à se dire ?).
Un film majoritairement sans enjeu donc, si ce n’est celui de la référence et du gadget. Car le film voyage constamment dans le passé de la saga, multipliant les références, à son univers propre bien sûr, mais aussi aux autres films : preuve en est de cette séquence où Leonard Nimoy apparaît (comme dans le premier volet), de l’identité véritable du méchant où encore cette scène ou Kirk et Spock posent leurs mains chacun d’un côté d’une porte vitrée et discutent (référence directe à la fin de "La Colère de Khan"). Les connaisseurs des premiers films trouveront là de quoi se satisfaire, car après tout, qu’est donc ce film si ce n’est le simple remake d'un ancien film de la saga version 2013, tant il n’apporte rien sur le plan narratif et formel ? Car, au contraire du titre et du pitch, rien ne va « into darkness ».
De fait, le plaisir n’est pas souvent là. Bien sûr, il y a quelques séquences spectaculaires mais leur suspense est parasité par la faible ambition du scénario et par la permanente légèreté qui règne sur le film. La faute à un humour permanent (on se croirait chez Disney), où chaque personnage vient faire sa blague, chacun son tour. Du coup, le film perd toute sa crédibilité dramatique, en plus de devenir rapidement agaçant : car entre deux bons mots, des gens sont aspirés dans l’espace. L’univers visuel a pourtant tout pour être crédible : effets spéciaux soignés, 3D plutôt bien travaillée, malgré ces satanés halos (ou lense flares), pour la plupart rajoutés en post-prod qui jaillissent et aveuglent le spectateur (et il y a en vraiment partout, même dans les plans sombres).
C’est a peut près le seul élément de mise en scène reconnaissable, tant celle-ci est insipide. Aucun mécanisme émotionnel ne fonctionne à 100% (Abrams trouve aussi le moyen de recycler le fameux « avion qui se prend la montagne, mais qui l’évite au dernier moment », quand l’Enterprise sombre dans les nuages), car l’émotion est sabotée par une musique larmoyante, passe-partout, et qui emprunte autant à John Williams qu’au thème musical des anciens films. Manque d’originalité. La seule scène spectaculaire marquante l’est parce qu’elle porte en elle l’imagerie du 11 septembre, elle intervient vers la fin du film.
Efficace mais vite oublié, "Star Trek Into Darkness" manque de force et d'identité propre. Quant au génie supposé de JJ Abrams, acclamé par la clique geek et la presse moutonnière, on attend toujours d’en avoir la preuve formelle…
La note de Pépite : 4/5
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