1h48 - Sortie le 28 novembre 2012
Un film de Patrick Mille avec Izia Higelin, Arthur Dupont, Carole Bouquet & Bob Geldof
Louise apprend simultanément qu’elle est enceinte, et que sa mère est gravement malade. Le bonheur et la culpabilité, l’euphorie et la tristesse, l’amour filial et l’amour tout court. Il faudra bien neuf mois pour gérer tout ça…
La Moyenne des Ours : 1,5/5
Le point de vue de Pépite : 2/5
Mauvaise fille est un film intéressant, mais peut-être trop "personnel" pour vraiment intéresser.
La première demie-heure se déroule plutôt bien, notamment grâce à la performance d'Izia Higelin, pleine d'énergie de jeu et de proposition. Au niveau de l'histoire, on accepte assez vite ce qui se met en place sous nos yeux : "l'éducation" particulière de Louise, la maladie de la mère, l'heureuse nouvelle du bébé qu'attend Louise, le père superstar, etc. Ce qui s'esquisse attise un début de curiosité et la fraîcheur d'Izia encore une fois nous aide à y adhérer un peu. Mais hélas, le scénario s'enraille assez vite pour ne faire plus que du surplace. L'énergie d'Izia ne sert plus l'intérêt du film parce que Patrick Mille n'arrive pas à la canaliser dans "le bon sens". Cette énergie contamine alors tous les personnages, et tout le monde s'énerve plutôt vite et pour pas grand chose. Cela donne par exemple une scène de repas parfaitement insupportable tant ça gueule dans tous les sens, ça crie, ça gesticule, soit disant dans la bonne humeur ; c'est anxiogène.
Quand arrive finalement le "dénouement", non pas de l'histoire, mais du personnage, on ne s'y intéressait plus vraiment depuis un petit moment. C'est dommage, on aurait voulu que l'univers autour d'Izia Higelin tienne plus la route et nous emporte dans la frénésie qui ne nous est que montrée, jamais partagée.
Le mot du Comte : 1/5
"Mauvaise Fille" commence plutôt bien. La fraîcheur de Izia Higelin est une bonne surprise et la puissante scène des arènes d'Arles (une corrida) laisse augurer le meilleur. Hélas, ces premières minutes passées, il ne se passe plus rien. Absolument plus rien. Le motif de la narration (Izia a peur d'annoncer à sa mère atteinte du cancer qu'elle est enceinte) est très faible. Plus le temps passe, plus le film s'effrite et ne devient qu'un téléfilm de bas étage, qui ne contient (vous l'aurez compris) aucune idée de cinéma.
La mise en scène de Patrick Mille est très peu élaborée et d'une fadeur absolue. Aucun relief ne se dégage de cette trame à l'émotion fabriquée.
Tentant de nous attacher à ses personnages et à ce qu'il leur arrive, Mille a recours à des flashbacks dont la temporalité est très mal marquée. Du coup, le spectateur perd le fil (si tant est qu'il y en est encore un à ce niveau).
Les personnages du film, qui évoquent peut-être le milieu germanopratin de Mille et de sa compagne Justine Levy (qui a écrit le bouquin d'origine), sont assez antipathiques (les scènes de dîners, de fêtes, où tout ce bobo-monde s'amuse, sont repoussantes) et réalisent que malgré leur pognon et leur désagréable insouciance, il ne peuvent échapper à la mort. Et oui. "Mauvaise Fille" se retrouve coincé entre le nombrilisme infect de la classe qu'il dépeint et son snobinardisme tapageur (la scène où le gynéco demande à Izia de l'aider à publier son livre en est la preuve).
La dernière heure du film est un véritable supplice, le spectateur se contrefout absolument de ce qu'il se passe devant ses yeux ennuyés. Cette histoire n'intéresse personne. La scène finale (dans le cimetière, où mère, fille et grand-mère sont réunies) s'autorise le même niveau de kitsch que celui du film "Elles" (voir ici).
"Mauvaise Fille" est un mauvais film, condamné à disparaître dans les limbes des grilles de télévisions, qui lorsqu'elles l'ont financé, n'ont capitalisé que sur la réputation du roman d'origine. Zappons.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire