1h52 - Sortie le 12 décembre 2012
Un film de Michel Leclerc avec Félix Moati, Éric Elmosnino, Maïwenn, Sara Forestier
Tout a commencé lorsque les caméscopes ont remplacé les caméras. Faire de la télé devenait alors à la portée de tous. Jean-Lou, Yasmina, Victor, Clara, Adonis et les autres ne voulaient pas seulement créer leur propre chaîne de télé, ils voulaient surtout faire la révolution. Ainsi naquit Télé Gaucho, aussi anarchiste et provocatrice que les grandes chaînes étaient jugées conformistes et réactionnaires. Cinq années de grands foutoirs, de manifs musclées en émetteur pirate, de soirées de beuveries en amours contrariées... et ce fut ma parenthèse enchantée.
La Moyenne des Ours : 3,3/5
Le point de vue de Pépite : 3,5/5
L'énergie de Télé Gaucho est enivrante et communicative, on est transportés par cette histoire amusante et vivante.
Tout dans le dernier film de Michel Leclerc, qui nous avait épaté avec le très réussi Le Nom des Gens, est plein de vie, gesticulant, amusant... C'est parfois un peu "too much", certaines scènes étant très improvisées, au niveau des dialogues, avec une caméra mouvante qui se déplace beaucoup et parfois avec un peu trop de saccades, etc.
Foule de détails soulignent l'humour présent à chaque instant, et la galerie de personnages très réussie fonctionne comme un petit monde de fous extrêmement sympathiques, Elmosnino en tête. Avec Sara Forestier et Félix Moati (étonnant), ils forment un trio de tête intéressant.
La construction du scénario est assez classique, et on regretterait presque que Michel Leclerc se contente de finir l'histoire, sans "finir les personnages". On a le droit à un minuscule épilogue ne concernant qu'un fragment de la vie de deux personnages... Tous les autres s'effaçant alors.
Mais l'histoire mise en scène par Leclerc pose des vraies questions de cinéma, et le réalisateur les traite d'une façon amusante et souvent intéressante. Je vous le recommande, c'est à nouveau un film à petit budget qui réussit à bien des niveaux, là où les plus gros budgets (français notamment) se plantent régulièrement.
Le mot du Comte : 3/5
Si "Le Nom des Gens" était rafraîchissant et une vraie surprise, "Télé Gaucho" déçoit un peu. S'inspirant de l'histoire vraie de Télé Bocal, télé libre et indépendante des années 90, Michel Leclerc signe une comédie assez absurde. Son talent comique repose essentiellement dans la construction de ses cadres et la relation entre ses personnages et leur environnement (le coup des portes inutiles, le chameau en arrière plan, etc). Il y a également un vrai travail d'accessoirisation (que ce soit au niveau des costumes que des instruments de musique par exemple).
Malheureusement, ça crie trop et ça gesticule trop. Maïwenn et Eric Elmonisno s'époumonent presque à chaque plan. C'est parfois drôle, parfois étouffant.
Sara Forestier incarne avec talent, comme dans "Le Nom des Gens", une jeune femme lunaire, maladroite et attachante. Félix Moati aurait quant à lui gagné à être un peu plus impliqué dans son rôle. "Télé Gaucho" s'approche parfois dangereusement d'un "Télé Bobo", de par sa mise en scène (pastilles d'images en Super 8) et son récit quasi autobiographique (Leclerc faisait partie de Télé Bocal"). Le thème politique est assez bien travaillé. Leclerc pose une question et prend véritablement parti pour la cause politique qu'il défend (cela fait du bien, c'est assez rare dans un film français) : faut-il faire partie du système, le rejeter ou l'intégrer pour mieux le changer?
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