2h45 - Sortie le 12 décembre 2012
Un film de Peter Jackson avec Martin Freeman, Ian McKellen, Richard Armitage
Le magicien Gandalf entraîne le casanier Bilbon Sacquet dans une aventure, en compagnie de 13 autres nains, mené par le roi nain déchu Thorin, à la reconquête de la Montagne Solitaire et son trésor, farouchement gardé par le terrible dragon Smaug. Durant cette périlleuse aventure, Bilbon Sacquet se surprendra à faire preuve d'un courage qu'il ne soupçonnait pas, alors que la route de la Communauté l'amènera à se confronter à des hordes de Gobelins, d'Orcques, et d'une mystérieuse créature du nom de Gollum, et de son anneau aux pouvoirs mystiques...
Moyenne des Ours : 2,6/5
La pensée de Juani : 2/5
Bon alors, sur un film aussi attendu, les Ours ne sont pas tous d’accord : que ce soit sur le scénario, l’image où les références à la Trilogie du Seigneur des Anneaux... Mais, moi, en ce qui me concerne...
Que le film dure 2h45 pourquoi pas (si on se pointe à la séance en
étant conscient de ça, c’est supportable), surtout si ça sert à poser les bases
d’un tout nouveau monde. Mais quand c’est plus ou moins le même topo que dans
les 9 heures de la dernière trilogie, y’a rien de nouveau et ça devient vite
ennuyeux. C’est le premier épisode de la nouvelle trilogie donc j’imagine que
ça démarre doucement et que ça ira mieux pour les prochains, mais pour le
moment, il faut se mettre en conditions pour rester absorbée par le récit ;
c’est pour cette raison que je suis déçue, je ne pensais que j’aurai des efforts
à fournir pour être transportée.
Quand à la diégèse, même en papotant avec ma voisine, j’ai pas eu
beaucoup de mal à cerner les tenants et aboutissants de l’histoire (grosso
modo, cf. Le Seigneur des Anneaux :
la communauté de l’anneau : les hobbits sont casaniers, loin d’être
aventureux, pourtant Frodon, comme Bilbon osent ; Gandalf est légèrement
manipulateur ; les elfes et les nains peuvent pas se piffrer ; une
communauté se forme pour mener une quête, où elle croise des êtres de plus en
plus moches…).
Enfin bon, vous l’aurez compris, la solidarité « entre espèces »
et le courage des plus infimes sont toujours les valeurs défendues. Mais quelques
répliques entre nains valent le détour, les paysages et les images de synthèses
sont admirablement filmées et réalisées, et Gollum est toujours aussi flippant.
The Hobbit est un film d'heroic-fantasy familial qui nous fait rentrer de manière épico-ludique dans le monde de Tolkien.
Lorsqu'un jeune enfant/adolescent désire se lancer dans les romans de Tolkien, il lui est souvent conseillé de commencer par le livre qu'a choisi ici d'adapter Peter Jackson (en trois films, oui...) plutôt que de commencer bille en tête la trilogie du Seigneur des Anneaux (et le prologue sur l'histoire des hobbits, soporifique à souhait). On comprend alors aisément que le dernier-né de Peter Jackson est dirigé sans trop d'ambiguité vers un public jeune. Attention, les fans de la Saga à l'Anneau Doré ne seront pas en reste, Jackson faisant vivre à nouveau un certain nombre d'éléments qui avaient fait la célébrité de la franchise, mais pas tous.
Le début du Hobbit commence d'une manière plutôt épique, racontant la chute de la cité des nains Erebor. Même si tout le film reste épique, du début à la fin, on remarque dès cette première partie que la "sacralisation" du héros, le nain Thorin Oakenshield, ainsi que la "diabolisation" du "méchant", l'orque Azog, sont assez clichées : ralentis, musique orchestrale (voire avec des choeurs), etc. Ceci se retrouvera tout du long dans Le Hobbit, il ne faut en effet pas s'attendre à des grandes trouvailles de mise en scène du côté de l'épopée.
L'humour est très présent dans le film, beaucoup plus selon moi que dans la trilogie du Seigneur des Anneaux, encore une preuve que le public ciblé semble avoir bien rajeuni. Mais ce n'est pas forcément désagréable. Qui sommes-nous pour aller voir un film tiré de la littérature d'heroic-fantasy, dont le but est de nous faire rêver comme le faisaient les contes de notre enfance, pour oser oublier l'enfant/adolescent qui est en nous. La compagnie des nains fonctionne assez bien (même si les 13 ne sont pas tous importants), et l'humour du nouveau venu (l'excellent Martin Freeman, à sa place dans l'univers de Peter Jackson) Bilbo est appréciable. Certaines scènes fonctionnent très bien (notamment la rencontre avec Gollum, ultra-référencée par rapport à la trilogie pré-existante justement), et d'autres relèvent malheureusement un peu trop du tour de manège.
Peter Jackson commence ici une trilogie plus classique et moins originale que la première, ciblant un public plus jeune. Mais il utilise foule d'éléments présents dans la trilogie du Seigneur des Anneaux (notamment la plupart des thèmes, toujours très beaux, qui accompagnent le nouveau thème de la compagnie des nains), et les fans s'y retrouveront. C'est juste parfois dommage qu'on y croie moins, même Gollum fait moins "vrai". À suivre...
Le Mot du Comte : 1,5/5
Qu'on se le dise tout de suite, le retour de Peter Jackson aux commandes de l'imaginarium de Tolkien est une franche déception, un retour raté.
"The Hobbit" est un film dispensable, qui reprend quelques éléments qui faisaient le charme de la trilogie du "Seigneur des Anneaux" pour ne devenir qu'une caricature enfantine de l'univers de Tolkien.
Ce voyage inattendu est long et pénible. Le principal problème provient du récit, très faible, sans enjeux ni rythme (de nombreuses séquences durent beaucoup trop longtemps et pour rien, comme la première séquence du sorcier brun dans sa forêt, qui ressemble à du bourrage afin d'excuser le fait que trois films seront adaptés d'un seul et même livre).
Ce pénible voyage se fait en compagnie d'une ribambelle de nains, dont le niveau de maturité s'approche à peu près du néant (l'ombre de Disney n'est pas loin, on est presque chez Gandalf et les 13 nains). Si la trilogie du "Seigneur des Anneaux" conservait un minimum de sérieux et de cohérence, Jackson ne livre ici rien de plus qu'un film pour enfants, humour débilisant à la clé (les nains se tapent dessus, à mourir de rire, et font la vaisselle à la manière de "Merlin l'Enchanteur"... Disney disai-je). La plupart des acteurs manquent cruellement de charme et de talent, les postiches et les retouches numériques n'y changent rien (mention spéciale pour Thorin, le plus insipide de tous).
L'intrigue, trop linéaire, est cousue de fil blanc et de nombreuses scènes sont grossièrement prévisibles : par exemple, à chaque fois que les nains sont en difficulté, une puissance magique les sauve (merveilleux timing de Gandalf ou encore des faucons, tout en numérique dégueulasse).
Oui, "The Hobbit" est laid (aussi bien dans ses décors que dans ses personnages, tous très moches et clownesques). La plupart des incrustations sont ratées et la mise en image des mots de Tolkien frise parfois le kitsch (des géants de pierre pour masquer la pauvreté d'une séquence de montagne, on croit rêver). Tout semble faux, des rayons solaires sur Fondcombe jusqu'à la texture de la peau de Gollum (beaucoup plus vivant dans la trilogie). La plupart des méchants du film sont des personnages intégralement numériques (l'orque blanc et le chef Gobelin) qui manquent cruellement d'épaisseur et d'incarnation : l'orque blanc est d'ailleurs bien ridicule avec son batteur de cuisine planté dans le bras gauche.
Le film ne devient intéréssant que lorsqu'il invoque l'esprit de la trilogie, à savoir dans deux séquences (c'est bien peu sur 2h45) : celle de la rencontre avec Gollum, et celle où l'on retrouve Saroumane (et qui pour le coup, gagne en enjeux, mais qui hélas ne sont pas exploités dans ce film).
Film sans âme, film de mathématiciens et d'infographistes, désormais rois d'une mise en scène qui n'a aucune unité (les plans entièrement numériques, où la caméra plane dans la plus grande confusion -notamment dans la mine des Gobelins, se comptent par dizaines) et où les effets spéciaux sont gratuits. La musique, quant à elle, ne se contente que de reprendre les thèmes de la trilogie (surtout celui de la Comtée et de l'Anneau, quand il est évoqué).
L'univers de Tolkien tombe ici dans le grand-guignolesque (le plan final sur l'oeil de Smaug enfonce le clou du ridicule, Roland Emmerich le faisait déjà dans "Godzilla", c'est dire), ne devenant qu'un prétexte, une toile de fond justifiant le supplice que nous inflige Peter Jackson. Négligeable et décourageant pour la suite.
L'Opinion de Tinette : 4/5
Je vais faire court parce qu'à force de lire des critiques et des avis on ne sait plus quoi penser : allez-y !
Je pensais vraiment m'ennuyer pendant ces longues trois heures de film, et pourtant j'ai adoré. J'y ai retrouvé l'univers des Seigneur des anneaux (jusque là tout est normal) avec un petit plus. Quelques petites notes d'humour et de légèreté peut-être qui rendent le film encore plus agréable. Je ne suis pourtant pas la personne la plus patiente devant un film, mais là vraiment je ne voulais pas que ça s’arrête. Peu de critiques à faire sur le scénario, puisque tiré de l'oeuvre de Tolkien, et les quelques faiblesses scenaristiques que j'ai remarqué sont peut être dans les écrits (je n'ai pas encore eu la force d'attaquer ces bouquins, peut être un jour)...
Martin Freeman a sa place ici, pas de doutes. Ça fait vraiment plaisir de retrouver d'anciens personnages ("big up" à la petite apparition de Frodon).
Bon et puis niveau visuel... Ça approche de la perfection. Si vous vous ennuyez pendant le film, prenez le temps de regarder tous les détails de construction de l'image, ça vous occupera. On a sacrément entendu parler des effets de Jackson, du tournage, etc., (si vous suivez un peu les blogs de cinéma et Allociné). Pas de déception à ce niveau-là.
Je comprends ce que dit le Comte et sa critique du coté "Disney" qui m'a aussi déstabilisé au départ. Mais je suis rentrée dedans. Et ce film n'a aucune raison d’être construit exactement comme les trois précédents.
Je vois très bien d'où les critiques négatives viennent, et pour la plus part je les comprends. Mais moi j'ai passé un super moment, j'ai été ravie de retrouver Gollum, et puis juste pour l'effort technique, allez-y !
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