1h42 - Sortie le 7 novembre 2012
Un film de Alice Winocour avec Soko, Vincent Lindon, Chiara Mastroianni...
Paris, hiver 1885. A l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, le professeur Charcot étudie une maladie mystérieuse : l’hystérie. Augustine, 19 ans, devient son cobaye favori, la vedette de ses démonstrations d’hypnose. D’objet d’étude, elle deviendra peu à peu objet de désir.
La Moyenne des Ours : 2,5/5
Le point de vue de Pépite : 3/5
Augustine est un joli premier film, admirablement interprété par un couple de comédiens surprenant.
C'est véritablement Soko et Vincent Lindon qui font vivre ce film non exempt de défauts, défauts inhérents à sa qualité de premier film. La photographie est impeccable, la mise en scène est très juste et rend véritablement service au "sujet" : l'hystérie. Le rythme, un peu lent, pourrait repousser certains spectateurs, mais globalement Augustine intéresse, interpelle et émeut. On pourrait néanmoins regretter que toutes les pistes narratives ne soient pas complètement exploitées (la femme jalouse par exemple).
Premier film d'Alice Winocour, "Augustine" est une demie-réussite. A travers l'histoire de cette jeune hystérique et de son paternaliste médecin, le fameux Jean-Martin Charcot, Winocour parvient à installer une vraie ambiance, partagée entre le film d'époque aux allures gothiques et le conte fantastique. Entre brume et images aux blancs poussées (la photographie, toutes en ombres, s'inspire merveilleusement des peintures hollandaises), et aidé par une musique franchement typée, le spectateur est happé dans les lugubres recoins de l'hôpital de la Pitié-Salpetrière.
La première demie-heure est une vraie réussite (la première scène d'hystérie est glaçante). En revanche, le reste l'est moins. Le scénario se découds malheureusement assez vite et l'accumulation de plans inutiles (qui n'apportent absolument rien au récit: Lindon monte des escaliers, Lindon ouvre une porte, Lindon regarde par la fenêtre) est le témoin d'une mise en scène qui manque de cohérence et de cran (le style bien français du caméra-épaule devient assez pénible). Résultat : un "vide" d'une bonne vingtaine de minutes dans lesquelles le spectateur s'ennuie...
Cloitré dans une rigidité médicale, Vincent Lindon gagne en humanité dans le dernier tiers du film. Soko, pour ses premiers pas au cinéma, convainc. Nul doute qu'elle sera sûrement nommée au César du Meilleur Espoir Féminin pour sa performance habitée.
"Augustine" est un film malade, handicapé par son manque de rigueur narratif (même le monteur a du s'ennuyer), mais qui possède de vraies qualité et révèle le potentiel d'Alice Winocour. À suivre...
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