lundi 19 novembre 2012

WITHOUT


1h27 - Sortie le 14 Novembre 2012

Un film de Mark Jackson avec Joslyn Jensen et Ron Carrier
Sur une île isolée, Joslyn devient aide à domicile auprès d’un vieil homme en état végétatif. Seule avec lui, dans une grande maison, sans réseau téléphonique, ni accès à Internet, et traversant une douloureuse épreuve personnelle, elle oscille entre le réconfort qu’elle pourrait trouver en sa compagnie et l’étrange sensation de peur et de suspicion que lui inspire le vieil homme. Jour après jour, son quotidien solitaire la pousse à éprouver sa sexualité, la culpabilité et l’abandon, affranchie du regard de tous, ou presque.

Le point de vue de Pépite : 4/5
Without est un film atypique qui oscille entre récit sur l'ennui, chronique d'un deuil et thriller fantastique.
Parfaitement, le film de Mark Jackson ne rentre pas facilement dans une case, et c'est tant mieux. On suit une jeune femme qui s'occupe d'un vieil homme dans une maison isolée, sur une île. Evidemment, elle n'a ni Internet ni réseau : elle est isolée dans tous les sens du terme. A partir de ce point de départ, on assiste à son quotidien de façon très elliptique. Mark Johnson filme toutes les actions de (la superbe !) Joslyn Jensen avec beaucoup d'humour et de douceur. Elle nous apparaît comme fragile et en proies au doute et au chagrin, mais de façon très subtile. Elle fait du sport, se démène pour s'occuper de l'intriguant vieil homme, elle essaie de continuer à vivre. Mais de fil en aiguille, on va commencer à pouvoir la cerner (jamais complètement) et à percevoir l'histoire derrière l'histoire. 
C'est là la grande force de Without : au travers d'une foule de détails sans importance, notre imagination fonctionne à 100 à l'heure et on ne peut s'empêcher de chercher les bords peu palpables de cette histoire. Surtout lorsque celle-ci prend une tournure presque fantastique : Joslyn a une blessure qui apparaît du jour au lendemain sur son dos, son téléphone se déplace pendant la nuit et modifie l'horaire de sa sonnerie, le vieux se téléporte ou la télévision s'éteint... Tout devient très effrayant d'ailleurs ! 
Cela serait peut-être mon seul regret (et celui de mon voisin qui - pourtant très réceptif pendant tout le film - a finalement poussé un long soupir au moment de la fin) : toutes ces pistes narratives énigmatiques n'aboutissent pas. Toutes. Enfin, presque. Toujours est-il que Mark Johnson nous laisse nous débrouiller avec nos suppositions quant à 90% des évènements étranges qui ont lieu pendant son film.
En y réfléchissant, c'est peut-être mieux ainsi. Une partie de la force de Without réside également dans cette constatation qu'il y a certaines choses qui ne s'expliquent pas.
La réalisation et la photographie sont très soignées, celle dernière est très typée "numérique", (peut-être tourné au Canon 5D d'ailleurs), avec de magnifiques pertes de net notamment.
Côté casting, c'est vraiment la jeune Joslyn Jensen qui surprend. Avec beaucoup de sobriété elle parvient à s'imposer à l'image avec beaucoup d'émotion. Elle apporte Without sur son sillon et en fait la surprise de la rentrée. Une petite pépite, peu distribuée, que je vous recommande.

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