dimanche 25 novembre 2012

COMME DES FRÈRES

1h44 - Sortie le 21 novembre 2012

Un film de Hugo Gélin avec Pierre Niney, Nicolas Duvauchelle et François-Xavier Demaison
Depuis que Charlie n’est plus là, la vie de Boris, Elie et Maxime a volé en éclats. Ces trois hommes que tout sépare avaient pour Charlie un amour singulier. Elle était leur sœur, la femme de leur vie ou leur pote, c’était selon. Sauf que Charlie est morte et que ça, ni Boris, homme d’affaires accompli, ni Elie, scénariste noctambule et ni Maxime, 20 ans toujours dans les jupes de maman, ne savent comment y faire face. Mais parce qu’elle le leur avait demandé, ils décident sur un coup de tête de faire ce voyage ensemble, direction la Corse et cette maison que Charlie aimait tant. Seulement voilà, 900 kilomètres coincés dans une voiture quand on a pour seul point commun un attachement pour la même femme, c’est long… Boris, Elie et Maxime, trois hommes, trois générations, zéro affinité sur le papier, mais à l’arrivée, la certitude que Charlie a changé leur vie pour toujours.

La Moyenne des Ours : 2,9/5

La pensée de Juani: 3,5/5
Mélange de comédie et de moments plus émouvants, un peu à l’image de la vie ; un road trip ; un pseudo mystère sur la nature des liens de ces 3 « hommes de la vie de Charlie ». Plus touchant que j’me l’imaginais donc bonne surprise.

L'Opinion de Tinette : 3,5/5
Comme des frères est un film simple, quelque peu prévisible mais qui remplit bien sa mission : divertir et émouvoir. 
Pour moi le plus gros soucis de ce film est le rythme trop réglé des flash back, qui fonctionne comme une horloge a l'envers. J'ai aimé le fait que l'on retourne jusqu’à la rencontre des personnages, mais les retours sont trop organisés. Quelques scènes sont extrêmement justes (en particulier celle durant laquelle ils apprennent la mort de leur amie). Les personnages sont assez simples à appréhender mais évitent en règle générale les clichés. J'ai adoré le personnage de Pierre Niney, ce petit mec un peu paumé qui a tout de même des choses à dire. J'ai passé un très bon moment, j'ai bien ris, j'ai versé ma larme. Alors oui on s'attend plus ou moins aux actions, mais je ne me suis pas ennuyée. Un film bien sympathique.

Le point de vue de Pépite : 3/5
Comme des frères est un film sympathique, non exempt de défauts mais qui parvient à amuser et parfois à émouvoir.
Je comprend la frustration du Comte le long du film. La construction a de quoi choquer. On commence à l'enterrement de Charlie. Les trois compères partent en road trip et en parallèle on découvre à rebours leur histoire avec Charlie. Au départ ça m'a un peu décontenancé. Revenir en flashbacks ainsi sur les relations passées entre les personnages peut sembler trop facile, c'est une sorte de manque scénaristique. Mais finalement, les informations délivrées dans le passé sont utilisées avec parcimonie dans le présent. 
Certaines occurrences et jolis mots sont un peu trop appuyés pour vraiment faire sourire,  mais parfois de vrais moments de comédie ont lieu. Pierre Niney en est le principal instigateur. Le personnage est-il très bien écrit ? Sans doute. Le comédien est-il excellent ? Oui. Peu importe où se situe le génie, toujours est-il que ce personnage complètement décalé et fragile est drôle et touchant : il apporte vraiment la bouffée d'air frais dont le film a besoin. Le scénariste a tellement placé de blagues, vannes et autres gags dans ce film, qu'il y en a un paquet qui manquent leur effet. Mais celles de Pierre Niney tombent souvent dans le mille, pour notre plus grand plaisir. Nicolas Duvauchelle se débrouille assez bien dans le registre malgré la lourdeur occasionnelle de son personnage un peu cliché, et François-Xavier Demaison s'inscrit assez bien dans le film sans faire néanmoins d'étincelles.
Comme des frères n'est pas un road trip haletant ni la comédie de l'année. Mais il est néanmoins assez amusant et il réussit parfois à nous intéresser à ce trio improbable, dans cette aventure improbable, avec un humour parfois lui aussi improbable.

Le mot du Comte : 1,5/5
Déprimant. Il est déprimant de voir un premier film ruiné par un manque latent d'ambition et de point de vue.
Les histoires de road trip sont toujours de gros paris, qui peuvent donner le meilleur ("Easy Rider"), et le pire, que voici. "Comme des frères" démarre au décès de Charlie (Mélanie Thierry) et ses trois amis décident de filer en Corse pour lui rendre hommage. Tenant à tout prix à nous faire ressentir de l'émotion vis à vis de la mort de Charlie (on s'en contrefout, on ne la connaît pas, et on ne la connaîtra jamais), Gélin se trompe d'histoire: pourquoi ne pas avoir plutôt évoqué ses derniers mois? Le spectateur aurait alors eut le temps de s'y attacher un minimum.
Gélin passe donc son temps à capturer, pendant plus de 90 minutes, des moments de vie (ça passe dans un court-métrage, pas dans un long). Quelques scènes sont justes, mais la plupart n'ont aucun enjeu et sont là comme ça. Afin de masquer la pauvreté abyssale de son scénario, la structure du film s'articule entre présent et flashbacks ("3 jours plus tôt", "2 ans plus tôt", etc) de manière assez usante. L'émotion ne vient jamais: ce n'est pas parce qu'on sait qu'on est ému. "Comme des frères" est comme une voiture sans moteur.
Gélin réussit toutefois à faire cohabiter trois acteurs de calibres différents à l'écran: Pierre Niney (en surjeu dans la plupart des scènes), Nicolas Duvauchelle (toujours hostile, aussi bien en tant qu'acteur que personnage, mais qui nous fait cette fois l'honneur de ne pas être à poil) et François-Xavier Demaison qui... qui ne fait rien en fait. Niveau humour, c'est plutôt raté (aligner les vannes lourdingues sur un jeu sur la lune ou l'âge de Demaison n'a aucun effet). Niveau émotion aussi car rien n'afflue sinon l'ennui (non, trois airs de guitare et des chansons redondantes en anglais ne suffisent pas). La construction artificielle des situations narratives se discerne très facilement et tout se devine à l'avance. Gélin fait intervenir maladroitement des personnages extérieurs pour faire avancer des situations qui visiblement le bloquait (le petit garçon du Fifouland, moralisateur à souhait, qui remet en question le personnage de Duvauchelle -vous avez déjà croisé un tel gamin?, provoque un gros moment de gêne) où qu'il résout à coup de phrase bateau (la tagline de Micheline Presle, qu'on peut entendre dans la bande-annonce).
Entre deux plans à l'esthétique publicitaire (on se croirait dans une pub pour la nouvelle Volvo 4), ce road trip inoffensif et qui ne raconte rien ne démarre jamais vraiment et reste au point mort. Tant pis.

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