mercredi 1 mai 2013

MOHAMMED DUBOIS

1h32 - Sortie le 1er mai 2013

Un film de Ernesto Ona avec Éric Judor, Sabrina Ouazani & Youssef Hajdi
Héritier de la banque Berthier, Arnaud Dubois a plutôt une tête à se prénommer... Mohamed. D'ailleurs ne serait-il pas plutôt le fils de Saïd, l'ex-prof de tennis de sa mère à Djerba ? Suite à une dispute avec son père, il décide de quitter le nid douillet du Vésinet. Il croise alors le chemin de Mustafa, qui lui présente sa sœur Sabrina dont Arnaud tombe immédiatement amoureux. Mais il réalise très vite que le seul moyen de la séduire est de lui laisser croire qu'il est un beur comme elle et qu'il s'appelle... Mohamed. Il s'installe alors dans la cité de Sabrina, où il fera tout pour s'intégrer.

Le Mot du Comte : 1/5
Si en soi, "Mohammed Dubois" a l'air sympathique, la volonté d'Ernesto Ona d'en faire une comédie populaire avec des ingrédients périmés laisse surtout une sale impression de réchauffé.
Cette comédie communautaire et communautariste (où certains jeux de mots ne sont compréhensibles que par des arabophones -malgré les fatigantes traductions qui s'affichent à l'écran), c'est un peu le monde des bisounours, avec cette morale consensuelle mille fois vue du "soyons tolérants". Et comme nous sommes dans une cité, il y a toujours un dealer, qui fait office de faux méchant (car au final, il est bien sympathique, comme tous les personnages du film). Et comme le sujet de l'immigration est abordé, il y a toujours des sans-papiers. "Mohammed Dubois" est, par sa nature, un geste assez pittoresque, car inoffensif et caricatural sur tout les points (les riches au Vésinet, les pauvres en HLM). Ça ne vole ni bien haut, ça ne vole pas bien loin.
Au menu du scénario, une intrigue à la mords-moi-le-noeud, dont beaucoup d'aspects sont passés sous silence à la fin du film (seule l'intrigue amoureuse principale est achevée). On retrouve ici la célèbre structure en flashback, qui prolifère dans les comédies françaises : le début du film est au présent, puis l'action se déroule "6 mois avant" et on récupère le présent dans le dernier quart d'heure. Cette structure montre clairement que les auteurs n'ont pas confiance en leur histoire (ils ont raison, elle ne vaut pas un clou) et modifient ainsi sa linéarité pour lui donner un relief artificiel.
Au niveau du casting et de la mise en scène, on reste au niveau téléfilm pour dindons moyens. La plupart des comédiens en font trop (surtout Judor et Biyouna) où sonnent tout simplement faux (pauvre Jackie Berroyer, absolument pas dirigé).
Malgré deux gags réussis, "Mohammed Dubois" est un film mal fichu, moche et insignifiant. En somme, un film micro-ondable.

1 commentaire:

  1. "micro-ondable" : on peut donc se le réchauffer un soir où on a rien d'autre sous la main alors :)

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