jeudi 22 mars 2012

HUNGER GAMES

2h22 - Sortie le 21 mars 2012

Un film de Gary Ross avec Jennifer Lawrence
Chaque année, dans les ruines de ce qui était autrefois l'Amérique du Nord, le Capitole, l'impitoyable capitale de la nation de Panem, oblige chacun de ses douze districts à envoyer un garçon et une fille - les "Tributs" - concourir aux Hunger Games. A la fois sanction contre la population pour s'être rebellée et stratégie d'intimidation de la part du gouvernement, les Hunger Games sont un événement télévisé national au cours duquel les tributs doivent s'affronter jusqu'à la mort. L'unique survivant est déclaré vainqueur. La jeune Katniss, 16 ans, se porte volontaire pour prendre la place de sa jeune sœur dans la compétition...

Moyenne des Ours : 2.87/5

La pensée de Juani: 4/5
Très bien adapté même s’ils ont fais quelques impasses sur certains détails. Moi j’ai aimé, j’ai rigolé, j’ai eu peur. J’ai même versé une larme. J’étais persuadée qu’il gagnerait à être adapté en film et ce fût le cas. A noté, j’y suis allée en me disant que c’est un « film pour ado ».

L'avis de Tinette : 4/5
Il m’est impossible de critiquer ce film en tant que tel, je ne peux le voir qu’en adaptation puisque j’ai lu (dévoré ?) les bouquins.
En tant qu’adaptation le film est très bon. A part quelques petits détails, il suit religieusement la continuité du livre. On retrouve les personnages, on les reconnait direct, on les aime autant que dans les livres. Tout passe bien, et pour moi c’est une des meilleurs adaptations que j’ai vu au cinéma. Au niveau du scenario, je savais déjà ce qui allait se passer, je ne peux donc pas vraiment en juger.  C’est peut- être un peu simple, et on imagine rapidement le dénouement final. (quoi que…)
Les acteurs sont biens choisis, ils incarnent très correctement les personnages décrits.
La critique cinématographique pure et dure que je peux faire est la suivante : Pour Noel prochain, je vais acheter au réalisateur un pied de caméra. La caméra à l’épaule va bien pendant quelques minutes, pas deux heures, et uniquement si elle est justifiée. Là il l’utilise tout le temps. C’est dommage, ça va trop vite, le film a parfois l’esthétique épileptique de certains clips, et ça, c’est vraiment c’est dérangeant.
Peut-être qu’en ayant vu ce film sans avoir lu les livres avant j’aurai moins apprécié. Peut-être que j’aurai trouvé ça un peu trop teenager, je ne sais pas… Mais j’ai été tellement heureuse de voir ces personnages que j’aime tant sur écran que je ne peux que bien le noter. Pour la peine j’y retourne samedi !

Le point de vue de Pépite : 3/5
Commençons par l'évidence : lisez les livres. Comme pour 99% des cas d'adaptation (et je ne me souviens toujours pas de ce film très bien adapté qui rassemble à lui tout seul ce 1% restant), il est plutôt conseillé de lire le livre adapté. Au-delà de ça, au niveau de l'histoire, c'est tout de même assez bien adapté, il y a certains éléments qui sont assez bien redistribués entre les personnages 'survivants' à l'adaptation.
Pour ce qui est de la direction artistique qui a tant choqué Le Comte, c'est en fait assez bien mené, dans le sens où les accoutrements et maquillages des habitants du Capitole (la capitale qui a asservi les districts) sont présentés dans le livre de cette manière : plein de couleurs, de la chirurgie ridicule, etc. Certes, ça rend toujours mieux dans notre imagination, mais en tout cas le réalisateur a eu le courage d'aller jusqu'au bout en nous livrant sa version des habitants du Capitole.
Du côté des mouvements de caméra, il faut dire que j'avais déjà mal à la tête en rentrant dans la salle, et le parti pris visuel ne m'a pas du tout aidé. On peut vouloir garder son caméraman longtemps après qu'il ait été pronostiqué ayant la maladie de Parkinson, mais on ne lui confie que quelques images, par loyauté. Ici, il s'est chargé de tout : du simple plan d'un bout de pain tombé au sol, à celui de la foule, en passant par les plans sur les mineurs allant à la mine. Et le plus fou, c'est qu'il est venu avec son groupe de thérapie parkinsonien, qui s'y sont mis à plusieurs caméras...
Côté casting, je n'étais pas fan de tous les choix, dès l'annonce, mais j'avais accepté cette distribution en reforgeant ce que j'avais en tête. Mais après visionnage, je préfère toujours mes choix (Bill Nighy aurait fait un Président Snow terrifiant !).
Au final, je reste tout de même sur une note positive, en espérant qu'ils continuent néanmoins la série, il faut terminer ce qui a été commencé (pas comme l'horrible adaptation d'Alex Rider, dont les bouquins sont géniaux, même chose pour A la croisée des mondes, une trilogie plus que culte pour moi, dont les résultats financiers de la première adaptation n'ont pas conforté les producteurs à retenter le coup, c'est dommage...). Enfin, j'espère que Hunger Games donnera au moins une certaine curiosité au public, et l'envie de lire les livres, qui sont vraiment plus complets, plus sérieux, plus durs et plus indispensables !

Le mot du Comte : 0,5/5
Par définition, quand un film est prévisible, il est ennuyeux. Et c'est le cas de "Hunger Games" qui, durant 2h22, ne fait que décliner les étapes de son scénario cliché et, encore une fois, prévisible de bout en bout (le début est prévisible, le milieu est prévisible, et le prochain film est également prévisible -et je n'ai pas lu les romans). 
Les acteurs auraient pu sauver le scénario, hélas! Aucun d'entre eux n'est charismatique, la pauvre Jennifer Lawrence se débat dans la forêt avec les lambeaux d'une pseudo-caractérisation et est entourée de personnages médiocres qui ressemblent à de vulgaires pions (Lenny Kravitz en entraineur sage, Woody Harrelson en ex-champion alcoolique anti-système mais qui en fait quand même partie), uniquement présents pour assurer la continuité de cette bouillie sentimentale pré-digérée (même Donald Sutherland, en président père-Noël, n'a rien à jouer, à dire, à faire, et je ne parle même pas des autres jeunes acteurs, plus misérables les uns que les autres). 
Au niveau esthétique, le film est hideux. Les premières minutes provoquent l'indigestion: plans filmés au pied (le vrai pied hein, au bout de la jambe), raccords foireux et moches. Et non, ce n'est pas parce que le cadre bouge qu'on crée une dynamique. 
Visuellement parlant, le film est un mélange infect entre "Ultimate Game" (qui avait déjà atteint un sommet d'infamie) et "Battle Royale". La direction artistique est inexistante (mais qu'est ce que c'est que cette barbe ignoble? Pourquoi tout est moche? C'est quoi cet espèce de travelot surmaquillé qui vient parler dans un micro?). Cet univers n'est pas crédible et ne tient pas (car oui, il est facile de croire en un univers de SF... Quand il est cohérent: "Avatar", "Alien", "Star Wars" et même "John Carter").
Car les effets spéciaux sont moches, les costumes sont moches (vomitifs même), les décors sont moches. Même la forêt est moche. L'on est plongés dans un monde de science-fiction qui ne ressemble à rien et n'est doté d'aucune trouvaille visuelle (et où l'on se soigne à coup de crème magique sortie tout droit des caves de Poudlard). Le metteur en scène n'a visiblement pas compris qu'un film n'est pas comme un livre et le principe même de l'adaptation d'un médium à l'autre...
Mais là ou le bât blesse le plus, c'est dans le propos du film (qu'on parvient à dégager difficilement tant il n'est pas assumé). En voulant dénoncer l'abrutissement des masses face aux images violentes et à la télé-réalité qui les manipule, le film s'en fait complice en en étant lui-même la représentation: le film ne contient aucune idée de cinéma! Plusieurs scènes relèvent de la captation télévisuelle (on sent clairement le multi-caméras, car tout les axes sont montrés). Un match de football contient mille fois plus de mise en scène. Quand on veut lutter contre les principes de la téléréalité et du zapping des images, on ne s'y soumets pas: ici, aucun plan ne dure plus de 5 secondes. Le pire, c'est que le spectateur finit par être totalement indifférent  à la mort d'une gosse de 6 ans, tant elle est peu empathique et mal amenée.
Qui plus est, le film ose s'élever de manière arrogante (le désespoir sans doute) en évoquant dans les scènes finale la mort de Socrate -un des personnages est soumis au même dispositif: conduit dans une salle, on le force à boire la ciguë -ici, à manger des baies).
Néanmoins, le film contient un moment de grâce: celui à partir duquel il se dote d'un enjeu (pour être plus précis, la scène du salut et de l'émeute qui s'ensuit) pour le faire disparaitre juste après. C'est bien pauvre. Allons lire les livres, ils sont sûrement meilleurs...

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