dimanche 28 octobre 2012

SKYFALL

2h23 - Sortie le 26 octobre 2012

Un film de Sam Mendes avec Daniel Craig, Judi Dench, Javier Bardem, Ralph Fiennes...
Lorsque la dernière mission de Bond tourne mal, plusieurs agents infiltrés se retrouvent exposés dans le monde entier. Le MI6 est attaqué, et M est obligée de relocaliser l’Agence. Ces événements ébranlent son autorité, et elle est remise en cause par Mallory, le nouveau président de l’ISC, le comité chargé du renseignement et de la sécurité. Le MI6 est à présent sous le coup d’une double menace, intérieure et extérieure. Il ne reste à M qu’un seul allié de confiance vers qui se tourner : Bond. Plus que jamais, 007 va devoir agir dans l’ombre. Avec l’aide d’Eve, un agent de terrain, il se lance sur la piste du mystérieux Raoul Silva, dont il doit identifier coûte que coûte l’objectif secret et mortel…


La Moyenne des Ours : 3,5/5

L'Opinion de Tinette : 3/5
Bon. C'est officiel, je pense toujours que Daniel Craig n'a rien à voir avec la subtilité et la classe légendaire de James Bond. Il est très bon dans d'autres films, il peut être vraiment juste dans certains rôles (je pense par exemple à "Millenium"). J'ai beaucoup aimé dans ce films les références aux anciens films (les accessoires, la voiture, certaines répliques...). J'ai trouvé le rôle de Javier Bardem hilarant, et il est définitivement un bon méchant. 
Mais voila. J'ai trouvé le film très long à démarrer... on s'ennuie pendant la première heure. Puis enfin Bardem débarque et sauve le film. Son arrivée est la meilleure scène du film, la plus esthétiquement belle et la plus drôle. Le reste du film ne ressemble pas aux "vrais" James Bond... Ce sont maintenant selon moi des vrais films d'actions, comme il y en a des dizaines par an.
C'est très regardable, mais il n'y a plus ce qui faisait cette série originale. Celui-ci reste quand même meilleur que Quantum of Solace.

La pensée de Juani : 3/5
Loin d’être une grande fan de la série des James Bond, je n’en ai vu que quelques uns donc il est difficile de juger mais je crois que Skyfall est un film d’action et d’espionnage comme il en existe d’autres, dur d’identifier la marque James Bond dans le film.
Ok, on est tenu en haleine ; ok, il y a des cascades époustouflantes, des stratagèmes tordus et des gadgets sympas (coucou Ben Whisham en intello, c’est toujours mieux qu’en killer psychopathe ! – cf. Le parfum) ; ok, Judi Dench, Ralph Fiennes, tous très bons et convaincants (surtout la petite bedaine de ce dernier !). Mais au final rien de mirobolant. Me suis souvent ennuyée : à cause de longueurs de certaines scènes ; à cause du recul que j’avais face aux personnages – ce qui fait que je me fichais de ce qui pouvait leur arriver ; à cause des « rebondissements » un peu trop faciles (quand un mec a la réputation d’être un génie de l’informatique, arrêtez de le prendre pour un abruti, et soyez suspicieux bordel !).
En ce qui concerne notre méchant, Javier Bardem, je ne suis pas fan de l'acteur, c’est physique, j’ai un problème avec lui, mais dans ce rôle, il est plutôt bon, juste. Exactement ce qu’il faut de folie et d’acharnement. Pliée en 2 par ces petits sous-entendus et tripotages de James Bond, j’estime sa prestation plus que correcte.
Une dernière petite chose qui prouve l’intensité du suspens du film : un clin d’œil qui était couru d’avance. Dites moi si vous savez ce qu’il y a dans la boite à la fin ; si vous ne trouvez pas avant qu’elle soit ouverte,  je suis plus perspicace que je le pensais !

Le mot du Comte : 4/5
"This is the end". Ainsi commence la magnifique chanson d'Adèle qui ouvre ce flamboyant opus de James Bond, "Skyfall". Non, ce n'est pas la fin, bien au contraire. "Skyfall" est plus que jamais un James Bond moderne, mais qui jette toujours quelques regards vers le passé, dans un déliquescent mouvement emprunt de nostalgie et de clins d'oeils.
Moderne, car les enjeux du scénario ne pourraient être plus contemporains (certains pourront voir une analogie avec l'affaire Wikileaks). Nostalgique, car le film est truffé de clins d'oeils aux opus précédents (l'Aston Martin, le refus des gadgets excentriques, etc), épisode anniversaire oblige.
Pour la première fois, un vrai cinéaste s'empare du mythe Bond: ici, il s'agit de Sam Mendes, qui accomplit sa mission avec brio. Son film est emprunt de choix esthétiques forts, comme par exemple le glacial plan séquence qui introduit le dément Raoul Silva ou encore l'affirmation d'une photographie qui n'est plus un faire-valoir mais une valeur ajoutée du film (signée par le chef op des frères Coen, Roger Deakins); preuve en est de cette somptueuse séquence dans une tour aux milles reflets dans les hauteurs de Shanghai. Tout se confond, entre images, reflets et réalité. Si Mendes sait s'entourer de brillants techniciens, il sait également s'entourer d'excellents comédiens.
L'intrigue du film est centrée autour de M (merveilleuse Judi Dench) qui doit affronter un passé émergent des flammes, en la personne de Raoul Silva (Javier Bardem dans son meilleur rôle depuis "No Country for Old Men"), grandiloquent premier méchant bi de l'histoire de la saga, tout en blondeur et en mâchoires (clin d'oeil, encore). Comme évoqué plus haut, Silva est une des grandes réussites du film. Mendes prépare minutieusement son entrée (il n'apparaît qu'après 1h de film, au cours d'une scène qui est un petit bijou d'écriture) et fait se déchaîner sa toute puissance informatique sur le MI6, qui peine à lutter contre.
Daniel Craig s'affirme ici plus que jamais en James Bond usé, autorité illégitime remise en question par une bureaucratie adepte de transparence. Transparence qui bien sûr, est en train de la faire chuter. "Il n'y a plus d'ombres aujourd'hui" comme l'affirme Ralph Fiennes.
Mendes refuse tout spectaculaire inutile pour se focaliser sur le suspense et les enjeux que son scénario déploie qui, s'il n'était pas parsemé d'humour, serait bien sombre. Profondémment respectueux du mythe auquel il s'attaque, sa mise en scène se fait majoritairement discrète mais efficace. Un soin particulier est -comme toujours, apporté à la direction artistique (magnifique séquence dans le casino de Macau). Et il prends son temps (le film dure 30min de plus qu'un James Bond classique), pour le plus grand plaisir du spectateur.
Toutefois, la tournure gothique que prend le dernier tiers de l'histoire (la plongée écossaise dans le passé de Bond) est assez désarçonnante, mais apparaît comme obligatoire, car elle est le résultat des enjeux déployés dans la première demi-heure du film.
"Skyfall" est un film brillant, une parenthèse jouissive et profondémment respectueuse du reste de la saga. Il s'inscrit dans la lignée de "Casino Royale" et parvient à faire oublier le simple film d'action qu'était "Quantum of Solace". Mais une question demeure: qu'en est-il de Quantum, la mystérieuse organisation terroriste des deux derniers opus?

Le point de vue de Pépite : 4/5
Sam Mendes opère une réelle résurrection de la Saga James Bond, de ses codes et de ses personnages.
En effet, Skyfall est un excellent James Bond en plus d'être un excellent film d'action et d'espionnage.
Ici nous retrouvons tous les codes de l'univers en question, l'humour du personnage, son amour des femmes, son penchant pour l'alcool, les conflits avec M, les remarques taquines à Q, etc. Mais les scénaristes ne se contentent pas de ces retrouvailles heureuses avec tout ce qui a fait la célébrité de l'agent britannique. L'histoire, centrée autour de la remise en cause de l'autorité de M (Judy Dench, excellente) par les bureaucrates du gouvernement britannique et Mallory (Ralph Fiennes, génial 'petit nouveau' du casting), renvoie certes sans arrêt au passé du mythe Bond, mais est également sensiblement tournée vers le présent, l'intrigue étant très actuelle (le fou Raoul Silva - magistral Javier Bardem - incarne génialement des craintes très contemporaines de terrorisme).
La force de Skyfall réside vraiment dans sa capacité à renvoyer sans arrêt à ces deux réalités : le James Bond mythique, et le nouveau James Bond qui est en train de se construire devant nous. Dès Casino Royale, certains éléments avaient pu nous 'choquer' : l'histoire adaptée était le premier roman de James Bond écrit par Ian Fleming, l'acteur était inédit, James Bond acquérait son statut de double 0, etc.
Le changement d'interprète n'est pas à voir ici comme le passage d'un Doctor Who à un autre (le personnage est le même, mais a simplement changé de forme) mais plutôt comme une renaissance. En effet, entre Casino Royale et un James Bond presque militaire, Quantum of Solace et un homme 'détruit' vivant son premier deuil en tant qu'espion ; et finalement Skyfall où il disparaît en action (M.I.A. Missing in action) pour revenir diminué, blessé, mais avec un goût à la vie inédit qui semble repousser ses limites... C'est presque un remake en 5 parties (dont les 2 prochaines risquent de promettre sérieusement !) que nous ont proposé ici les producteurs de la saga mythique. Et c'est dans Skyfall que nous le voyons le plus clairement, et que l'on commence à comprendre le plan (machiavélique) qu'ils ont derrière la tête. Ce n'est pas pour rien qu'après ce film Daniel Craig ait signé pour deux nouveaux épisodes. Cela n'a pas pu lui échapper non plus : durant le film de Sam Mendes se tisse une toile où tous les morceaux d'un nouveau James Bond se rapprochent inexorablement (des personnages clés de la Saga interviennent, comme un nouveau Q par exemple - et bien d'autres que je ne révélerais pas...)...
Sam Mendes a réussi la prouesse de redonner un coup de jus à une saga presque moribonde, en réalisant un film qui lui est digne. Film réussi en tant que tel, mais également 'point de départ' d'un futur qui s'annonce très - vraiment très - prometteur !

La note de Juani : 3/5

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