vendredi 13 juillet 2012

TO ROME WITH LOVE

1h51 - Sortie le 4 Juillet 2012

Un film de Woody Allen avec Alec Baldwin, Roberto Benigni, Penélope Cruz, Jesse Eisenberg, Greta Gerwig et Ellen Page
To Rome with Love nous fait partir à la découverte de la ville éternelle à travers différentes histoires de personnages, de simples résidents ou de visiteurs pour l’été, mêlant romances, aventures et quiproquos.

La Moyenne des Ours : 2,25/5

Le mot du Comte : 1/5
Il faut annoncer la couleur tout de suite, "To Rome with Love" n'a rien d'un film, encore moins d'un bon film. Le dernier opus de Woody Allen ressemble a un spot touristique de 2h pour la ville de Rome (il frôlait déjà ça avec le fade "Minuit à Paris") ou alors -vous choisirez, a une pub pour de la mozarella. Allen l'avoue lui-même: la ville de Rome a financé son film.
Et donc, une fois les financements acquis, il faut bien meubler deux heures de film. Allen s'est donc mis en mode pilote automatique et nous offre un film à sketch sans intérêt, sans point de vue (seul celui de Begnigni est digne d'intérêt) et où les acteurs sont en service minimum. Allen intègre ici tout les éléments qui font son style, allant jusqu'à se caricaturer lui-même. En effet, chaque sketch (je ne parle pas d'histoires car il n'y en a pas) est prévisible dès les premières minutes (un peu d'adultère par ci par là, un metteur en scène raté, un puceau qui va se faire apprendre l'amour par une prostituée de haut niveau, etc.)
Le tout est saupoudré par une photographie pompée sur Jean-Pierre Jeunet (oh que c'est jaune) et par une musique d'accordéon débile qui revient sans cesse (Rome aurait pu aussi financer un vrai compositeur, quelle honte!)
Au début du film, un policier annonce la couleur: "je vois tout ce qui se passe, toutes les histoires". Hélas il ne se passe rien dans "To Rome with Love", le temps passe péniblement et les sketchs n'offrent aucune surprise. Et encore, si c'était beau et bien filmé.
Un Woody en service minimum donc, du simple filmage: je pose ma caméra, j'attends et j'enregistre. Rien de plus.

Le point de vue de Pépite : 3,5/5 
Quel étrange film que le dernier Woody Allen. Le casting tout simplement superbe et la promesse de sublimer une nouvelle capitale européenne après les réussis "Vicky Christina Barcelona" et "Midnight in Paris" ne pouvaient que nous mettre l’eau à la bouche. Certes, sieur Allen est connu pour faire beaucoup de films, souvent charmants mais pas toujours réussis, mais à chaque fois on y retourne en oubliant tout cela. 
"To Rome with Love" a la particularité d’être construit comme un film à sketches où les personnages de chaque petite histoire ne se rencontrent pas. En général, je suis un grand fanatique des films choraux où au contraire les personnages se croisent pour raconter autant la petite histoire que « l’Histoire avec sa grande hache », comme le fabuleux Collision (Crash) ou le sympathique Fauteuils d’Orchestre. Mais ici la construction du film de Woody Allen a une nouvelle particularité, plus frappante encore : chaque « court métrage » semble avoir été réalisé par différents réalisateurs, différents Woody Allen. En effet, bien que l’on reconnaisse à chaque fois la patte de Woody Allen, chaque histoire présente un style différent.
Dans l’une, Alec Baldwin incarne la conscience de Jesse Eisenberg et n’hésite pas à parler avec les autres personnages de leurs conflits intérieurs. Ellen Page, Jesse Eisenberg, Greta Gerwig et Baldwin sont excellents et le parti pris de ce personnage psychanalytique incarné par Baldwin est passionnant, ce qui en fait un segment très réussi.
L’histoire de Woody Allen rencontrant son gendre et sa famille qui reconnaît un fabuleux chanteur d’opéra dans la personne du père de son gendre, habitué à chanter sous sa douche, est absurde et amusante. On retrouve enfin Woody Allen en plutôt bonne forme dans l’un de ses films (pour la première fois depuis Scoop).
Je vais aller plus vite sur les autres histoires : Roberto Benigni, simple gars de la classe moyenne italienne, devient du jour au lendemain une célébrité célébrée par le public et la presse qui s’enthousiasment à propos de ce qu’il a mangé le matin, ou s’il porte des caleçons… Absurde ! Triplement absurde ! Mais très intéressant, car le film questionne le mérite à la célébrité de façon amusante. La petite aventure de Penelope Cruz avec le jeune Fabio Armiliata constitue une sorte de vaudeville amusant et réussi.
Le film commence par une présentation faite par un policier à la circulation qui explique que du centre de sa place, il voit tout, notamment les histoires d’amour. Il faut admettre que cet insupportable narrateur me semble être de trop. Le film de Woody Allen est comme un recueil de nouvelles qui n’ont pour fil d’Ariane que l’amour, les quiproquo, l’absurde et Rome. Nul besoin d’un narrateur pour comprendre cela. Merci quand même ! 

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