2h09 - Sortie le 22 Février 2012
Un film de Michael R. Roskam avec Matthias Schoenaerts et Jeroen Perceval
Jacky est issu d'une importante famille d'agriculteurs et d'engraisseurs du sud du Limbourg. A 33 ans, il apparaît comme un être renfermé et imprévisible, parfois violent… Grâce à sa collaboration avec un vétérinaire corrompu, Jacky s’est forgé une belle place dans le milieu de la mafia des hormones. Alors qu’il est en passe de conclure un marché exclusif avec le plus puissant des trafiquants d'hormones de Flandre occidentale, un agent fédéral est assassiné. C’est le branle-bas de combat parmi les policiers. Les choses se compliquent pour Jacky et tandis que l’étau se resserre autour de lui, tout son passé, et ses lourds secrets, resurgissent…
Moyenne des Ours : 4,3/5
Le mot du Comte : 4,5/5
Un film incroyable d'une cohérence inouïe, ou le scénario finit par se fondre à la mise en scène, qui regorge de prises de positions assumées et cohérentes (surtout au niveau de l'univers sonore, la gestion du silence est sublime). Matthias Schoenarts, en homme-enfant-taureau surdopé, est époustouflant. Sa performance (un subtil mélange d'intimidation et d'empathie) et la mise en scène parviennent à nous tenir en haleine deux heures durant et nous faire oublier le scénario (qui manque peut-être de surprises). Ce western Wallon est bourré de références, et l'ombre des frères Coen -dont on trouve l'esprit chez les deux garagistes, n'est pas bien loin. L'humour noir est bien maîtrisé et les personnages tous très bien développés. Le cinéaste nous entraîne dans cette tragédie humano-bovine habilement construite (mélange des époques, flashbacks -dont un assez traumatisant) et nous aspire vers sa finalité hypnotique. Cela fait plaisir de voir un vrai film de cinéma, cohérent de bout en bout et qui assume l'intégralité de ses partis pris. Magnifique.
Le point de vue de Pépite : 4/5
Il m'a fallu plusieurs jours pour mûrir le film de Michael R. Roskam. C'est une histoire plutôt dure, un univers particulier, mais le résultat est phénoménal. Matthias Schoenaerts (apprenez dès à présent à épeler et prononcer son nom, il pourrait devenir incontournable et on le verra dans le prochain Audiard...) est époustouflant et le reste du casting suit. Dans ce thriller policier étrange, on rit (mention spéciale pour les deux comédiens wallons Erico Salamone et Phillipe Grand'Henri, tordants), on frémit, on est dégoûtés (j'ai la phobie des aiguilles, j'y peux rien, et ici on a le droit à toutes sortes de prises de drogue...), on est en somme entraînés dans une abysse d'où il est difficile de ressortir et où toutes les émotions existent. La photographie est extrêmement léchée, la plus grande partie des plans sont vraiment beaux. Le passé du personnage de Jacky est très sombre, et son présent n'est pas mal non plus. L'histoire nous fait passer d'une temporalité à une autre sans problème, et nous dévoile petit bout par petit bout toute la vérité sur Jacky et la nature de ses relations au reste de la distribution. Enfin, c'est fou comme un beau film peut nous faire aimer une langue. Après La Vie des Autres et l'allemand, c'est au tour de Bullhead et du flamand, qui n'est pas si désagréable à entendre, croyez-moi ! Et pour la qualité de ce film, on serait près à de nombreux sacrifices. N'hésitez plus, cet excellent film belge fait oublier le fiasco d'Il était une fois, une fois (probablement dû au fait qu'il était écris et réalisé par un français...) et autres faux et mauvais produits de la Belgique.
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