vendredi 12 avril 2013

OBLIVION

2h06 - Sortie le 10 avril 2013

Un film de Joseph Kosinski avec Tom Cruise, Olga Kurylenko, Morgan Freeman & Andrea Riseborough
Jack Harper, en station sur  Terre dont la population a été évacuée, est en charge de la sécurité et de la réparation des drones. Suite à des décennies de guerre contre une force extra-terrestre terrifiante qui a ravagé la Terre, Jack fait partie d’une gigantesque opération d’extraction des dernières ressources nécessaires à la survie des siens. Dans à peine deux semaines, il rejoindra le reste des survivants dans une colonie spatiale à des milliers de kilomètres de cette planète dévastée qu’il considère néanmoins comme son chez-lui. Vivant et patrouillant à très haute altitude de ce qu’il reste de la Terre, la vie "céleste" de Jack est bouleversée quand il assiste au crash d’un vaisseau spatial et décide de porter secours à la belle inconnue qu’il renferme...

La Moyenne des Ours : 2,5/5

Le point de vue de Pépite : 3/5
Oblivion est un film d'action efficace et intéressant, tant au niveau de son histoire que d'éléments plus formels.
On entend beaucoup à propos de ce film qu'il n'est pas original pour un sous... Hormis le fait qu'il soit adapté du roman graphique du même nom écrit par Joseph Kosinski himself, il est tout de même de plus en plus rare de trouver - surtout en science-fiction - des films inventant réellement quelque chose ou faisant preuve d'une originalité fracassante (les récents Monsters et Distric 9 pourraient éventuellement faire partie de cette catégorie-là). Le tout est alors de bien gérer les références et les renvois aux codes du genre et c'est ce que Kosinski fait ici.
Si l'univers de désolation présenté par Kosinski, ainsi que ses "habitants", nous paraissent finalement si familiers, c'est que le tout est "réaliste" et "cohérent". En son sein, Tom Cruise est toujours Tom Cruise (en témoigne une scène un peu "osée" tant elle peut paraître cliché dans laquelle il enfile une casquette et mange du chewing-gum...), encore une fois sous le nom de Jack (!), mais il semble prendre une posture un peu moins égocentrique. A ses côtés Andrea Riseborough (découverte dans le récent Shadow Dancer) est excellente ; son personnage est l'un des plus intéressants, c'est dommage qu'il ne soit pas plus développé. Le reste du casting est efficace mais pas fracassant, à commencer par Kurylenko que l'on voit un peu trop ses temps-ci (et s'en sort mieux sur des ovnis type A la merveille...) ou même Morgan Freeman qui a vraiment la grande classe, mais n'a pas non plus un rôle révolutionnaire à jouer.
Répétant l'expérience qu'il avait eue sur Tron : L'Héritage, après Daft Punk Kosinski a fait appel ici à un autre groupe d'éléctro français venant prouver qu'ils sont de vrais musiciens et compositeurs : M83. Si leur bande originale est bardée de références (tant dans la musique de film que dans la musique électro), elle reste efficace. Seul bémol, comme le reste du mixage, celle-ci est parfois bien trop forte, attention aux oreilles.
Film de science-fiction gérant plus de 100 ans de références avec efficacité, Oblivion n'est pas le film du siècle mais représente un bon moment "d'entertainment" à l'américaine.

Le Mot du Comte : 2/5
"Olibivion" est une machine lourde, écrasante et épuisante. Car Joseph Kosinski ne semble avoir qu'une seule idée en tête : en mettre plein la vue (et les oreilles) aux spectateurs afin de mieux les détourner de ce qu'ils voient. Et ce qu'ils voient, c'est un patchwork éhonté des gros films de science-fiction (et ces emprunts font presque office de scénario). La liste est longue : "Wall-E" (pour ce qui est du design des vaisseaux, des drônes, des armes, remercions Apple au passage), "Prometheus" et "Le Jour d'Après" (les paysages désertiques et nuageux avec monuments en ruines), "Matrix" et "Mad Max" (la moto, la résistance et les clones), "Independance Day" (le vaisseau-tétraèdre), "2001" (oui, les robots ont des yeux-lentilles... rouges) ou encore "Star Wars" (la course-poursuite dans le canyon évoque aussi bien la tranchée de l'Étoile Noire que la course de podracers). Ce pompage pas du tout subtil, où s'entrechoquent les styles, font de "Oblivion" un film d'une fadeur extrême, sans aucun parti pris visuel.
La musique est elle aussi un grandiloquent mélange entre Daft Punk et Hans Zimmer (il y en a qui ont bien écouté la BO de "The Dark Knight Rises"). On l'aura compris, rien de nouveau. Même au niveau de l'histoire qui, malgré une tournure intéressante n'offre rien d'autre que du réchauffé (et une fin digne d'un film de Michael Bay). Aucune piste de réflexion nouvelle, rien. Le film donne en plus l'impression de s'étirer, encore et encore, alors même que tout y est presque prévisible. Résultat, on fatigue beaucoup et on s'ennuie.
Alors bien sûr, le spectateur peut parfois se laisser prendre au jeu et savourer les rares instants de bravoure de ces personnages en carton (car il ne faut pas nier la relative efficacité de certaines scènes). Bien évidemment, Tom fait du Cruise et Morgan fait du Freeman (ou l'inverse, on ne sait). Le personnage d'Andrea Riseborough aurait été intéressant s'il avait eu le temps de s'étoffer davantage. Quand à Olga Kurylenko, son personnage est plus un prétexte qu'autre chose. La pauvreté du film est telle qu'on se rend vite compte d'une chose : celui qui dirige, c'est bel et bien Tom Cruise, et nul autre. Parfait dictacteur.
Si le roman graphique d'origine avait de la gueule, son adaptation s'oublie très vite. "Oblivion" est comme une artillerie lourde qui tire à vide : assourdissant et inutile.

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