jeudi 1 août 2013

AMERICAN NIGHTMARE

1h26 - Sortie le 7 Août 2013

Un film de James DeMonaco avec Ethan Hawke, Lena Headey, Adelaide Kane & Max Burkholder
Dans une Amérique rongée par une criminalité débridée et des prisons surpeuplées, le gouvernement a donné son accord pour qu’une fois par an, pendant 12 heures, toutes activités criminelles, meurtres inclus, soient légalisées. La police ne peut intervenir. Les hôpitaux suspendent leurs services. Une nuit durant, les citoyens sont à même de définir leurs propres règles et de faire leur propre loi, sans avoir à craindre de sanctions. Au cours d’une telle nuit hantée par la violence et le crime, une famille va devoir faire un choix – bourreau ou victime ? – face à un inconnu venu frapper à sa porte.

Le point de vue de Pépite : 3/5
Maladroit mais efficace, "American Nightmare" bénéficie d'un concept-coup de poing de qualité et d'un excellent sound-designer.
Angoissant "film d'anticipation", "American Nigthmare" - ou "The Purge" en version originale, part d'une idée simple mais géniale : pendant 12h le crime est légal. Cette "purge" est sensée avoir ramené "la paix" le reste de l'année dans une Amérique au taux de chômage proche de 1%.
Niveau mise en scène et storytelling, le début du film nous plonge dès les premières secondes dans le concept qui nous est dévoilé sobrement à l'écrit en guise de prologue puis au travers d'interviews radio/TV d'experts de tous genres. Les membres de la famille d'Ethan Hawke réagissent tous différemment à l'approche de la nuit fatidique, alors que celui-ci est heureux d'annoncer ses chiffres de vente de systèmes de sécurité, spécialement conçus pour la purge...
Jusqu'à ce que la maison de cette famille américaine typique soit scellée, c'est irréprochable : on sent l'étau se resserrer, l'angoisse se fait réelle, tous les éléments sont en place... 
Et puis c'est là que le bât blesse : la suite des évènements est assez maladroite. Il suffit d'avoir un minimum d'expérience de spectateur pour comprendre que les différents éléments qui nous sont présentés (le petit copain plus âgé, la poupée-caméra télécommandée, la cachette du fils, etc.) seront utilisés dans les moments les plus forts de l'intrigue. Ils le sont, les scénaristes n'étant pas des débutants, mais d'une façon assez désordonnée qui va de paire avec les réactions des membres de la famille. Certes, la situation est stressante (leur forteresse n'est finalement pas si imprenable  que ça et de jeunes riches-sauvageons menacent de les tuer), mais le fait qu'ils réagissent tous de manière irrationnelle paraît étrange. Je suis en général contre les types qui parlent directement à l'écran pour conseiller les personnages ("Non, pas cette porte !" - "Ramasse toutes ces armes !" - "Délivre-le, il pourrait t'aider !", etc.) - comme tout autre type de nuisance sonore dans une salle de cinéma d'ailleurs, soit dit en passant - mais ici comment résister ?! On est frappés par leur obstination à tout faire de travers... Les scénaristes ont peut-être voulu trop insister sur un certain discours moralisateur qui leur dictait une série de moments "obligatoires" que les personnages devaient alors suivre, même si la logique n'était pas de mise... Qui sait ? 
Toujours est-il qu'arrivés à la fin du film, même si le pitch nous a séduits, ainsi que la mise en scène soulignant l'angoisse avec brio (le sound-design est également très efficace, sursauts assurés !), il reste comme un sentiment de travail bâclé... C'est dommage, car "American Nigthmare" avait un potentiel énorme, en petite partie révélé à l'écran.

1 commentaire:

  1. Bonjour,
    encore une fois d'accord avec votre critique : le film est prenant en raison de l'idée de base puis des enjeux qu'il met en place. Ensuite, la tension est réelle et le rebondissement qui intervient 15 mn avant la fin, je ne l'avais vraiment pas vu venir ! Par contre, j'ai moins adhéré dans la description du comportement des assiégés qui agissent comme des abrutis (à l'exception du fuyard) et de ce que vous décrivez très justement comme des passages obligés de tout home-invasion qui se respecte. Idem pour le final très politiquement correct qui va finalement à l'encontre du propos initial du film qui m'avait vraiment séduit. Donc, un 4 pour la forme mais un petit 1 pour le fond.

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